Zorzi a écrit :
rapideyemove a écrit :
Les Strymon ne me font plus rêver, loin de là.
Je n'ai encore revendu ni la Blue Sky ni la Möbius : elles aident de temps en temps, surtout la Blue ; mais j'ai exilé direct la Big S, la Time L, la Capistan (du coup, je n'ai jamais eu envie de regarder la Dig,
cos' I can't dig it no more !).
Mais la Specular, ça c'est une excellente bestiole, même si elle boulotte un peu le son, ou le signal. Un peu, paraît-il, comme la WaveLogic MK II que j'attends encore, à cette heure, de Djakarta, et qui est aussi une GFI pensée par Henry Widjaja.
Je serais intéressé de connaître les raisons qui t'ont éloigné de la Big Sky et de la TimeLine. Dans quel style de musique es-tu ?
Qu'est-ce qui te semble meilleur dans la Specular par rapport aux Reverb Strymon ?
Chez moi aucun mag n'a ce genre de reverb.
Time Line et Big Sky : menus, sous–menus, donc boutons multi–usages, un looper inatteignable, des sons très froids, très propres sur eux, artificiels, je dirais plutôt artificieux, labyrinthiques, trompeurs : c'est pour cela que ces appareils sont si séduisants dans les premiers temps... Dans ces moments-là, on passe beaucoup d'heures à dériver au gré des presets usine, comme si on piochait à l'envi dans un paquet de bonbons sans fond.
En tweakant ces presets, on met la main et l'oreille sur des sons chatoyants qu'on ne retrouve pas au fur et à mesure des vagabondages qu'on enchaîne, parce qu'on se dit qu'on les mémorisera un de ces quatre matins.
Bref, j'ai fini par tanguer, par me barbouiller, oublier de jouer, tout simplement.
Je pourrais réserver le même commentaire pour l'autre Strymon flagship que je conserve encore, la Möbius, et je me demande bien pourquoi.
Sans doute parce que je n'ai ni vrai phaser ni flanger ni chorus (le vrai chorus, un Fromel Seraph, celui–là je l'ai perdu dans un train
, une vraie beauté, trois toggle switches, un footswitch, aucun bouton à tourner... Ah misère de misère !...).
Quand je compare, par exemple, la simu Leslie du Möbius avec une "vraie" simu Leslie comme le Neo Ventilator II qui fait mon bonheur depuis plus d'un an, on comprend vite sa douleur... Et la vie qui afflue dans celui-ci et manque à celui-là.
Or, là, à ce point, il faudrait que j'ouvre et creuse un autre fleuve puis le traverse... Et ce ne serait pas le Strymon de Plutarque.
Donc j'abrège...
Je possède et utilise aussi un gros synthétiseur (un PolyEvolver de Dave Smith). Avec le PolyE, c'est presque uniquement one knob / one function (bon, c'est vrai, il doit bien y avoir au moins quatre–vingts boutons, je ne les ai jamais comptés.
Le bonheur, les doigts de pieds en bouquets de violettes.
Je m'en sors mille fois mieux qu'avec les petits gros que sont le Big Sky, le Time Line, ou le Möbius...pour lesquels j'ai été obligé de faire de fréquents va-et-vient entre instrument, pieds et modes d'emploi.
Je ne suis pas sûr que ce dernier fasse d'ailleurs long feu quand j'aurais mis la main sur le WaveLogic Mk II qui marche plus ou moins sur ses terres, mais avec une accessibilité incomparable des réglages/édition des sons qui n'anesthésie pas mon fragile petit bout de créativité, si ce mot plus que beau a encore un sens aujourd'hui (au moins, une vague forme d'accord parmi nous, j'espère...j'en doute).
Les petites pédales Strymon comme la Blue Sky sont, à ma modeste démesure, bien plus accessibles.
Mais il y en a plein d'autres sur le marché qui font aussi bien pour nettement moins cher.
Pour la Specular comme pour la WaveLogic (ou les autres productions de la petite entreprise de Henry Widjaja à Djakarta), tu peux toujours commander directement chez lui ; c'est ce que j'ai fait.
En occasion, je n'en ai pas encore rencontré...
Pour les essayer en France, ça je ne vois pas non plus.
Mais, ça fait bien longtemps que je n'ai pas cherché.
Pour ce qui regarde mes styles, mes goûts, mes kitchs, mes clichés musicaux, j'en ai trop pour éviter de partir dans de nouveaux méandres (ni Métôle, ni D'géantes ou de Chez Raide, cependant : ça c'est
Terra Incognita et
Arva vacua pour bibi).
Un dernier mot en "edit", je suis encore dans le train, comme assez souvent : pardonne le ton décousu et les naïvetés lyriques qui émaillent cette petite flaque d'eau.
Ma vieille guitare est au–dessus de ma tête.
J'ai un œil sur elle.
Maintenant, je calcule sévère quand je descends du train.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.