Bonjour à toutes et à tous,
Je me lance dans la customisation du dernier ampli dont j'ai fait l'acquisition,un Fender Blues Junior, acheté d'occase, récemment. Il s'agit d'un Blues Junior (et non de la version III), MIM, cream board. Il doit probablement dater de 2003 ou 2004.
Fender Blues Junior
Cette customisation sera visuelle avec un changement d'apparence (tout en restant un combo), mais aussi avec quelques modifications ayant pour objectif d'améliorer le son dont notamment:
- remplacement des condos de filtrage
- tone stack
- changement HP (j'ai le Fender/Eminence)
à voir pour les lampes et les transfos et pour l'embase input jack en métal.
Je me fixe un budget total pour cette opération de 625€ (ampli et pièces) soit le prix du Blues Junior neuf en magasin.
A ce jour:
561.75€
ampli: 350€
6 potards: 18€
jewel + embase: 4.75€
poignée cuir et attaches: 15€
5 planches en chêne: 100€
Patins métal: 3€
Boulons écrous: 5€
HP: 66€
Pour la partie visuelle je pars sur :
- la réalisation d'un caisson en planches de chêne massif (dans l'esprit du "80 proof blues junior") vieillies et monté à l'aide de queues d'aronde, tenons et mortaises,
- le changement des potards par des potards de telecaster "vieillis",
- le changement de la poignée noire en plastique par une poignée en cuir, qui, elle aussi, sera vieillie,
- changement du grill cloth,
- modification de la lampe avec le montage d'une "jewel" (changement de led).
Je vais pas mal photographier les différentes étapes du relicage. Activité pas assez documentée à mon goût.
J'ai débuté par le plus simple, connaissant un peu le travail du métal, bien que ce soit une première, le relicage des potards et de la poignées.
Relicage potard et accastillage
1) : Les potards sortent du paquet, ils sont neufs,
2) : à leur sortie d'une boite de conserve, remplie de vieilles vis à plâtre et bien secoués,
3) : à l'aide de papier de verre de 180 et 500: usure manuelle des arêtes et surfaces, finalisation (uniformisation) à l'aide de paille de fer,
4) : alternance de bain dans de l'eau de javel et du gros sel, cela fonce légèrement le laiton et fait ressortir les contrastes
5) : pose de cire graphite (crème à ferronnerie) et passage de l'ensemble au chalumeau, puis nettoyage avec un chiffon
6) : les potards terminés
Pour la poignée, j'y suis allé "au pif", n'ayant jamais travaillé un matériau tel que le cuir.
poignée cuir vieilli
Pour arriver à ce résultat j'ai utilisé de la paille de fer, une lime à bois et une lime à métaux.
La lime à bois est à utiliser avec parcimonie, parce que pour le coup, elle, elle "arrache". Elle a donc été utilisée pour travailler les parties les plus soumises à l'usure.
Pour travailler les zones de "pliage" j'ai utilisé la limé à métaux, qui permet de mieux travailler progressivement.
Enfin la paille de fer (ou papier de ver fin) permet d'uniformiser l'ensemble.
MAJ du 20/08
La jewel a baigné toute la nuit dans un mélange sel/javel, je l'avais préalablement soumise au même traitement que les potards.
Une fois nettoyée et propre, j'ai frotté la partie plastique avec de la paille de fer afin de casser les arrêtes de la partie en plastique rouge, ce qui a pour effet de la rendre opaque, puis j'ai récupéré un aspect brillant en la frottant énergiquement sur un bout de tissus. On obtient de cette façon une usure et une patine des plus réalistes.
Je l'ai badigeonnée à l'aide de la crème pour ferronnerie afin de faire ressortir les détails, puis passage au chalumeau en prenant garde de ne pas endommager le capuchon en plastique, avant de la nettoyer avec un chiffon propre.
Relicage lampe contrôle ampli Blues Junior
Là je m'attaque à la plaque de contrôle, je doute que vu le traitement les inscriptions imprimées à même le métal tiennent le coup. Je pense réaliser un pochoir qui me permettra ainsi de choisir la police d'écriture, la couleur et la texture de l'inscription...
Voici où j'en suis. En agrandissant le trou pour remplacer le témoin d'allumage par la "jewel", j'ai un peu merdé ce qui a déformé la plaque de contôle...
Heureusement à l'aide d'un étau et de 2 morceaux de bois (pour ne pas marquer la plaque avec les mâchoires de l'étau) j'ai pu tout redresser sans que cela ne laisse de trace.
Voici donc en étapes l'évolution de la plaque de contrôle.
relicage plaque controle métal chromé
1): j'ai bouché l'ensemble des trous avec des rondelles des écrous et des boulons, le but étant de ne pas altérer le métal en dessous des rondelles (sous un potard, le métal est toujours moins abimé car protéger par celui ci).
2): J'ai recouvert ensuite de cire (à l'aide d'une bougie) afin de moins bien définir les contour pour que le relicage fasse plus naturel. L'avantage de la cire c'est qu'à force de frotter dessus elle s'estompe, ainsi la délimitation entre le métal "usé" et protégé est beaucoup plus progressive.
3): j'ai commencé à attaquer le métal à l'aide de papier de verre 800 et 1000, et à la paille de fer 00 et 000.
4): j'ai retiré la cire et les écrous et rondelle, laissant apparaître le métal protégé.
5): je remets de la cire de manière aléatoire mais en me concentrant aux endroits où la main passe le plus c'est à dire les potards, l'interrupteur et la prise jack. L'utilisation de la bougie aide beaucoup à faire un truc aléatoire.
6): je dispose l'ensemble sous du gros sel arrosé de vinaigre d'alcool.
7): après ce premier bain, et un bon nettoyage on remarque bien les zones "jaunes" et les zones protégées qui sont restées plus blanches.
8 ): dernière étape, je dispose l'ensemble, nettoyé sous du gros sel arrosé de javel (acide chlorhydrique dilué) et de vinaigre.
MAJ du 21/08
Un poil compliqué le relicage de la plaque de contrôle.
La teinte pour bois m'a sauvé vu que l'oxydation prenait mal et que le rendu était trop orange. J'ai réussi à obtenir ce résultat en la faisant flamber à même la plaque. (précautions à prendre si vous faites cela chez vous)...
Là ça s'accorde bien avec les potards.
détail de la plaque de controle reliquée
voici ce que ça donne avec les potard et la jewel
détail relicage plaque et potards
MAJ du 27/08
Je suis donc allé acheter les planches en chêne. J'en ai pris 4, pour un budget total d'un peu moins de 80€.
J'ai décidé de commencé par les travailler indépendamment, avant de les assembler par 3 pour en faire des planches qui constitueront les parois de mon ampli.
Voici les différentes étapes du travail:
Préparation du bois
1 ): les planches sont neuves, rabotées, super lisses: elles sortent du magasin,
2 ): après leur avoir infliger quelques coups, je les ai passées à la brosse métallique (sans oublier le port de lunettes, masque, et casque antibruit),
3 ): cela entraine une grosse formation de sciure, en fait la brosse altère la surface du bois et donne l'impression que le bois a séjourné en extérieur et que ses parties les plus tendres ont été attaquées, cela fait ressortir les veines de celui-ci.
4 et 5) : la même planche avant et après le passage de la brosse métallique.
Cette action permettra de faire encore plus ressortir les veines du bois après la pose de la teinte.
Relicage du bois
Pour cette seconde étape, je casse légèrement les arrêtes des planches en utilisant une lime puis un papier de verre à 280. Pas forcément obligatoire comme étape, mais personnellement je préfère. Pour avoir fait des meubles je trouve que cela fait plus ressortir l'aspect "vieilli', à la manière d'un vieux parquet.
1ère étape "planches" terminée
J'ai passé ensuite l'ensemble des planches à la lampes à souder, l'objectif étant double, débarrasser les petits copeaux et préparer le support qui en faisant noircir les nervures permettra de contraster avec les parties plus claires qui elles absorberont la teinte.
à continuer...