Restauration guitare classique ancienne

Mettre un truss n'aurait pas été plus simple???

Le trussroad, non, car il fallait gérer l'accès au réglage, il y avait assez de pbm à résoudre comme ça.

Oghkhood : la tige en carbone, j'ai pas pensé à Decath, bonne idée, je prends note.
J'avais le projet de fabriquer des renforts carbone avec du fil de carbone et de la résine, mais pas encore eu le temps pour ça.
Ma tige en acier, j'avais ça sous la main : 0€ !
Ca doit faire 200 ou 300 gr, ça se sent pas.
Merci du tuyau (de carbone) !

Maintenant, la touche.

La touche d'origine étant trop tordue pour être facilement réutilisée, j'en refais une nouvelle dans une planchette de palissandre indien.



Je découpe avec précision à la taille requise. Finition au rabot.


Une fois la touche à la bonne taille, je prépare l'insertion des frettes.


Ajustement sur le manche (le deux pointes évitent le glissement pendant le collage) et préparation des cales pour le collage à la Hide glue. La cale supérieure a des trous pour laisser passer les pointes sans gêner le serrage.


Quelques serre-joints pour un collage efficace.


Ca prend tournure !

Juste une petite question d'un non-spécialiste : en quoi la tige de métal peut empêcher le vrillage de revenir puisque qu'elle est dans le même axe longitudinal que le "défaut" ? Ça serait plus pour éviter une cambrure du manche.

Bonne question !
Prend une tige d'acier de 8mm.
Coince une extrémité de cette tige dans un étau, puis serre l'autre extrémité avec une pince et essaye de faire vriller la tige.
Tu ne vas pas aller très loin même avec beaucoup de force.
Imagine que tu fasses la même opération avec la même tige mais en acajou.
Tu vas facilement la vriller voir la casser si tu insistes.
J'ai mis cette tige dans le manche à la place de la même quantité de bois et la rendant solidaire du manche en la noyant dans la résine araldite.
Je gagne en rigidité dans toutes les directions (pour faire tourner le manche il faut aussi faire tourner la tige métallique solidaire...).

Enfin, jusqu’à ce qu'on me prouve le contraire...

Oldamp pose une bonne question, et c'est effectivement pas la solution que j'aurais retenu pour prevenir le vrillage.

Je dis pas que ça marchera pas hein. Mais mecaniquement parlant c'est la moins bonne solution.


J'avais vu dans le temps, et mlaheureusement me rapelle plus ou, un repportage comme le tiens sur une restauration épique. Le luthier avait utilisé deux lattes en carbone ecartées de deux cm, facon Vigier : deja plus efficace.


Mais bon, ce qui compte, c'est que tu sois sur de ton coup, et dans le pire des cas, tu auras appris une lecon pour pas bien cher, meme si c'est pas agréable

Un manche de classique, n'a à priori pas besoin de renfort, quand il est bien réalisé.
Le problème ici est dû, je pense, aux conditions de stockage très défavorables pendant des décennies.
J'ai vu des renforts métalliques dans des manches de classiques très bas de gamme sous diverses formes (une seule barre dans l'axe, deux barres à 1 ou 2 cm d'écart...).
Franchement, maintenant je serais très étonné qu'il se passe quoi que ce soit sur le manche que j'ai refait (à moins, bien sûr, de la laisser 20 ans dans un cave inondable, mais ça, ce n'est pas prévu de mon vivant...).

Franchement j'en sais rien. Je suis d'accord sur la partie "les guitares classiques n'ont pas besoin de renfort si elles sont bien faites."

Seulement la c'est un manche qui a travaillé longtemps et qui est redressé en quelques heures.... Qui peut dire si il sera aussi stable qu'avant ?

Oui, ça pose la question du thermoformage puisque c'est la méthode employée ici pour le redressement, et de sa durée dans le temps.
Thermoformage renforcé par une tige métallique et une touche de palissandre parfaitement rectiligne.

Je n'ai pas de connaissance théorique particulière dans la déformation des matériaux, ni sur l'efficacité du thermoformage sur le bois massif à long terme. Si quelqu'un possède ces connaissances, son intervention sera la bienvenue pour notre éclairage.

En attendant, j'en reste à l'observation empirique. Je vous tiendrai informé, ici même, tous les 10 ans de l'évolution de l'éventuelle déformation (ou pas) constatée.

Je retouche le manche qui est un peu trop rond à mon goût.
Autant en profiter, comme c'est moi qui vais jouer avec.



Puis j'attaque le refrettage.





Nettoyage des bords de frettes à la lime.



Finition à la paille de fer.

Mise en place d'un nouveau sillet.

Après avoir découpé un rectangle dans un os à moelle et ajusté pour rentrer dans le logement en haut de la touche :



Je finis de recouper ce morceau d'os pour que cela ressemble à un sillet et que ça tombe à peu près bien de partout.

Je trace la profondeur des entailles à la règle



Bon, j'arrête de creuser un peu avant le trait, pour éviter que ça frise.

Taille des encoches avec les limes calibrées



Une grande partie de la qualité de jeu de la guitare se joue ici...

Enfin, je taille dans un morceau d'os une grosse arrête, que je le travaille à la perceuse comme un tour pour en faire une fine baguette blanche.

J'irais plus vite avec une baguette de plastique mais je n'en ai pas.
Et puis l'os c'est tellement plus classe...

Et je fais comme ça mes repères de manche

Chapeau.

Ca sent la fin

Il est temps de s'attaquer au vernis.
Je vais commencer par le manche puis le dos et les éclisses.
J'utilise du cellulosique en bombe.

Une bonne couche de fond dur puis le vernis lui même.

Vernis brillant pour le manche et la tête.








Vernis satiné pour le reste.

Chapeau bas !

Ça ressemblait plus à une épave que je trouvais payée un peu cher mais super boulot, je n’y croyait pas trop

Faut vraiment que je (fasse) remett(r)e ma Di Mauro de 1964 en etat.

Au depart elle est mieux preservée que celle la, et c'est les meme bois....