BONsoir.
Vaste sujet.
Ne mélangeons pas deux notions : la position de la guitare et sa direction.
Concernant ce que tu appelles la guitare « à droite », tu veux certainement dire que tu es gaucher.
C’est une longue et éternelle discussion. Il y a des détracteurs des deux points de vue, et tous ont plus ou moins raison. Ce sujet a déjà été largement traité ici, mais voici mon opinion : au début, les deux mains sont pareillement maladroites, et il s’agit de les coloniser toutes les deux, de manières différentes, et aucune des deux mains n’est privilégiée dans une position ou l’autre. Lorsque les instruments ont été développés, on ne se posait pas tant de questions, et tous les instruments ont été développés avec une géographie propre, à laquelle on a adapté les mains – et non l’inverse. Car il n’est en aucun cas naturel de jouer d’un instrument, et on doit – pour cela – former-déformer-adapter ses mains.
On n’envisage pas de transformer chaque instrument : un piano avec les basses à droite, une flûte au doigté renversé, un violon joué à droite. Je crois que le confort psychologique offert par une guitare adaptée à droite est important, mais qu’il en coûte un « prix » disproportionné : ne plus pouvoir jouer (une fois la colonisation des mains effectuée) sur le plupart des instruments, devoir faire transformer ceux que l’on choisit (car il ne suffit pas d’encorder la guitare « dans l’autre sens », le chevalet n’est pas en angle droit…) et se retrouver, une fois de plus, dans une position « anormale » alors qu’être gaucher ou droitier devrait aller de soi…
Donc, c’est mon opinion, et je me garde de la considérer comme exclusivement valable, car ce que tu ressens reste le plus important (et je n’exclue pas qu’il y ait des droitiers qui se sentiraient plus à l’aise avec une guitare à droite, si on leur proposait d’essayer !!)
Concernant la position sur la jambe gauche… elle est classique, mais nullement une chicane, elle correspond à une certaine logique physiologique. Inconvénient : elle nécessite beaucoup d’accessoires : tabouret sous le pied gauche, peut-être un tapis anti-dérapant sur le genou, probablement un « quille » entre la guitare et le genou…
Moi, par exemple, j’utilise – même en classique – la position flamenco ancienne, où le dos est parfaitement droit et les accessoires absents, mais qui nécessite une certaine musculation du coude droit. Une fois cela acquis, la liberté du coude gauche est totale, autour de l’axe du bras, sans effort, avec un minimum de mouvement.
Il y a d’autre positions, toutes plus ou moins avantageuses. Celle de Paco de Lucia nécessite une grosse accoutumance des genoux…
La « pire » est celle où le manche est horizontal et le coude gauche serré-bloqué contre les côtes… cela va de pair, en général, avec un poignet tassé-crispé…
Enfin, j’en reviens toujours à cela : ce qui compte, c’est ce que tu ressens.
Je dis souvent à mes élèves de faire l’effort d’une position correct dans les moments où ils travaillent sciemment leur technique, puis de n’accorder à la position aucune importance lorsqu’ils jouent, improvisent, font de la musique pour le simple bonheur d’en faire sans penser à l’effort…
Cordialement,
Amidala