lililou2b a écrit :
Sprint, pour notre plaisir auditif et visuel je me permet
Oui les gars vous allez devenir les cercles des aqua timber repêchées! ! !
RapidEyeMove, en quoi tu ne la trouve pas polyvalente?
J'aime les guitares qui ont une personnalité affirmée.
Les guitares polyvalentes nous incitent à une certaine paresse. Les guitares qui le sont moins nous forcent à venir sur leur terrain, elles font toujours évoluer notre façon de jouer de manière très profitable...
Quand je dis "pas si polyvalente" c'est pour souligner ce côté que j'aime énormément, mais c'est tout relatif.
On a un son bien claquant, bien twangy, avec le neck (et là le frêne du corps joue un rôle, je crois, important par rapport à l'aulne qu'on trouve maintenant le plus souvent sur les Tele, alors qu'à l'origine, Fender utilisait quasi–exclusivement le frêne pour le corps des Tele (?
).
Le P90 est chaud et assez sombre, un peu sourd, comme une voix couverte, mais avec une grande dynamique qui permet d'accentuer/nuancer très finement, pas du tout braillard lui non plus.
Par certains côtés, ce Mojotone P90 me rappelle l'unique micro Charlie Christian qui équipait une Gibson 150 de 1936, un seul son mais quel son ! qui ne quitte plus ma mémoire depuis des années et des années. Je rêve d'ailleurs d'une Tele avec un Charlie C en neck (cf. les rééditions de CC Pickups excellentes).
Mais je n'upgraderai sûrement pas mon AT, justement pour préserver cette personnalité qui s'affirme avec netteté quand on se met sur la position intermédiaire : le mélange du neck et du bridge est assez renversant.
Après, une telle guitare, avec toutes ces petites boites qu'on fiche par terre, on peut ouvrir encore son répertoire sonore.
Mais à la base, il y a cette singularité ou cette personnalité qui se décline en trois visages (neck, bridge, et ce F***ing middle).
Trois sons de base, c'est déjà bien suffisant pour moi.
Mais, pour conclure, ce que j'entends de cette Aqua T, je ne l'ai jamais entendu sur une autre guitare (au moins les Tele). Le reste de la lutherie, plus ou moins inhabituelle sur une Tele de puriste, y est sûrement pour beaucoup, sans que je sache très bien le définir.
Et ce mystère, j'adore ça.
Peut-être est-ce aussi ça un coup de foudre
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.