Bon je pense pouvoir aborder franchement la
Néo Psychédélia maintenant, vu qu'on a fait l’essentiel des psychédélic bands entre 1966 et 1971 ...
J'ouvre le bal avec mes préférés :
The Dukes Of Stratosphear - 25 O'Clock - 1985
The Dukes of Stratosphear est l’alter ego psychédélique d’
XTC.
Le disque est un pastiche savoureux du rock psychédélique 60s, les XTC sous nom d'emprunt y maitrisent tellement bien l’abécédaire 60s que le résultat est confondant de réalisme.
Évidemment, au delà de l’hommage, ce qui compte c’est les chansons, et elles suivent !
Le mini album est d’excellente tenue.
The Dukes of Stratosphear enregistrent avec l'excellent
John Leckie un EP six titres en respectant le plus possible un cahier des charges dans l’esprit de la période : matériel d’époque (mellotron, pédale fuzz, orgue, panning studio…), peu de prises, etc...
Le disque sort quelques mois plus tard, le
1er avril 1985.
Il ne révèle pas l’identité de ses auteurs,
Virgin vend d’ailleurs
25 O’Clock comme un authentique artefact d’époque.
Le groupe finit malgré tout, quelques mois plus tard, par dévoiler le pot aux roses.
Au delà de l’histoire, le succès du disque réside dans ses excellentes chansons.
Andy Partridge, débarrassé de la pression d’un groupe à succès et de l’obligation d’être moderne, s’amuse comme un petit fou :
En ouverture, le monument «
25 O’Clock » se présente comme un hommage à peine voilé au «
Too Much To Dream Last Night » des
Electric Prunes, déchiré par des parties d’orgue tout droit sorties de «
The Piper At The Gates Of Dawn », le premier
Pink Floyd.
Plus guilleret, «
Bike Ride To The Moon » plonge une ligne de voix hallucinée à la
Syd Barrett dans un bain d’effets et de voix accélérés proches dans l’esprit de
The United States Of America.
«
What In The World ??… » cite quant à lui les
Beatles de «
Revolver » dans le texte : la ligne de de basse est ouvertement chipée à «
Taxman », et les bandes passées à l’envers ajoutées au traitement lointain de la voix, sont cousines de «
Tomorrow Never Knows »
Si le secret est rapidement dévoilé, le succès de cet album relancera toutefois la carrière des anglais qui entreprendront ensuite la création de l'un de leurs chefs d'œuvre : l'ambitieux et baroque
Skylarking l'année suivante, grandement imprégné lui aussi de l'influence des
Beatles, des
Beach Boys ou encore des
Kinks.
David Sitek, leader de
TV On The Radio dira :
« Les albums des Dukes Of Stratosphear renouent exactement avec l’état d’esprit originel du psychédélisme, bien avant que les gens ne se mettent à paniquer devant les possibilités de la technologie, et que tout parte en vrille. »
Playlist complète :
Autre playlist de démos :
Une vidéo Psychédélic baroque des Dukes Of Stratosphear eux-mêmes, complètement dans le style de celles des
Beatles -
I'm The Walrus - Blue Jay Way..."et de "
See Emily Play" de
Pink Floyd !
Et celle ci, ne ressemble-t-elle pas a un pur artefact directement sorti de "
Pet Sounds" des
Beach Boys ? On croirait du pur
Brian Wilson
Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...