The Deep - Psychedelic Moods - 1966
Originaire de New York,
The Deep est avant tout le projet du chanteur/guitariste folk
Rusty Evans qui propose au producteur
Mark Barkan de produire un album influencé par la consommation du LSD, expérience déjà menée par les
Byrds dans «
Eight Miles High » et les
Beatles avec
Revolver.
A ceci près que tout l'album sera sous l’effet des psychotropes.
Pour cela il s’adjoint les services du guitariste
David Bromberg ainsi que d’autres musiciens dont on ne sait de quel instrument ils jouent mais participant à la composition :
David Richard Blackhurst,
Caroline Blue,
Arthur Geller et
Lenny Pogan.
Le groupe signe sur le label
Parkway et se rend à Philadelphie pour enregistrer en aout 1966 une douzaine de pistes ne dépassant pas les 3 mns et qui vont servir pour l’album
Psychedelic Moods (
A Mind Expanding Phenomena) publié en octobre 1966, où au dos il est mentionné « Not Recommended For Children ».
Pour certains, il s’agit du premier disque à utiliser le terme psychédélique.
Le sujet fait débat car pour beaucoup la paternité est attribuée au
13th Floor Elevators et l'album
The Psychedelic Sounds Of (voir
page 22).
Pour d’autres cela reviendrait aux
Blues Maggos et le disque
Psychedelic Lollipop (voir
page 23).
Mais il s’avère que les trois vinyles sont sortis quasi en même temps.
Ce 33-tours complétement allumé, aux paroles hallucinatoires, débute par «
Color Dreams » dans le registre rhythm and blues avec petits soli de guitare fuzz, alimentées par des cloches mais surtout un xylophone jazzy afin de nous plonger dans une errance kaléidoscopique.
Ce sont des cris de singes qui introduisent le schizophrénique «
Pink Ether » où la cloche de batterie nous plonge dans une transe malsaine.
Mené par une jolie flûte discrète «
When Rain Is Black » est une belle balade pop acidulée...
La face A se termine par le déjanté et cauchemardesque «
Psychedelic Moon ».
Cet album sous acides se conclut par «
On Off – Off On » histoire de dire « bonne nuit les enfants » avant que n’explose une bombe atomique.
Après la publication du disque, Mark Barkan envoie les bandes à l’éditeur des
Beatles,
Dick James.
Ce dernier fait une offre pour les droits de distribution mais le groupe refuse pensant que le succès sera au rendez-vous sans cela.
Malheureusement c’est le contraire qui se passe, par une mauvaise promotion de Parkway mais surtout éclipsé par le hit «
96 Tears » de
Question Mark And The Mysterians sur le même label.
Toutefois, pas découragés, certains membres participeront à un autre projet musical l’année suivante,
The Freak Scene et l'album
Psychedelic Psoul en 1967, avant de se faire oublier. (écoutez l'incroyable album
The Freak Scene – Psychedelic Psoul
page 57)
Devenu culte au fil des ans,
Psychedelic Moods a été réédité en CD par Collectables en 1993 avec des chansons alternatives en bonus.
Bon trip.
Playlist Complète :
(merci a jean jacques perez sur le site https://classicrock80.wordpress.com pour la chronique)
Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...