Zorzi a écrit :
Ah oui, moi aussi mais je trouve que Setzer est beaucoup plus abouti et swinguant. Faut dire qu'avec un big band de soufflants, ça dégage monstrueusement la grosse machine chromée américaine dans toute sa splendeur. Il a d'ailleurs trouvé un mariage ultra réussi de swing et de rockabilly. Faut écouter un morceau comme Americano.
Je ne trouve pas Curran vraiment blues, mais plutôt dans une des nombreuses "suites" du blues.
Ce qui est plaisant dans le blues, c'est le côté low tech. Avec un son pourrave qui irradie d'authenticité, comme celui de Seasick Steve dans Cut my wings avec sa guitare à 3 cordes et son Roland Cube. Artistiquement, on ne peut plus se cacher, c'est se présenter dépouillé de tout artifice. C'est l'antithèse d'un DJ par exemple.
Pour moi Nick Curran est plus proche du Setzer que j'aimais avec les Stray Cats (donc avec 30 ans de moins !). Curran est beaucoup plus "raw Power" que le "pepère" Brian Setzer Orchestra, où Setzer fini tranquillement sa carrière. Personnellement, j'ai du mal avec le BSO, c'est trop propret, trop prévisible et les pèches de cuivre toutes les 3 secondes sont carrément fatiguantes (tiens, pas d'accord avec toi pour une fois Zorzi !).
Ce qui est intéressant avec Curran, c'est qu'il a une culture Blues et Rock/Punk, mais il n'en fait pas une infame mixture, il joue du Blues avec une energie punk, je trouve ça rafraichissant et "moderne", mais en conservant une certaine tradition.
Pour ce qui est du débat sur le carcan de la pentatonique, je ne vois pas vraiment où est le problème, si vous jouez une musique qui descend directement du blues (rock, soul, funk,jazz ), et bien vous n'y couperez sans doute pas, c'est une question de génétique. Je trouve cette remarque un poil snob, mon guitariste de jazz préferé, c'est Kenny Burell, et bien il utilise la penta de manière quasi systématique, et c'est très loin d'être chiant. Je trouve qu'il serait plus utile de reflechir dans un premier temps à comment jouer une bonne penta, car finalement l'harmonie c'est une chose, mais la musique c'est aussi le phrasé, la dynamique et le sens mélodique. C'est pour cela que le blues est tellement difficile, car on ne dispose que d'un matériel réduit au départ, ce qui impose d'être créatif et expressif avec un minimum de moyens. C'est là toute la magie du blues, car quand la sauce prend, on est dans l'épure et dans une certaine vérité.
Cela dit, 5 ou 6 notes, ça fait déja un sacré paquet de possibilités (statistiquement parlant
).
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...