Oui, il y'a un côté madeleine de Proust pour qui a connu ces années-là, indubitablement. J'ai récemment poussé le vice jusqu'à me retrouver sur la bay un 45T, le premier du groupe que j'avais eu, et que j'ai dû jouer dix mille fois avant qu'il ne disparaisse (probablement avec une petite amie de l'époque ). C'était l'excellent "Roll over lay down" en live:
Pour moi, la meilleure version de ce titre .
Sinon, je me suis (abondamment) écouté le double live de la tournée Frantic Four. D'abord, on est pas volé sur la qualité: deux LP 180G pour 18€ !
Et le contenu est sacrément revigorant. Certes, une bonne partie des titres fait un peu double emploi avec le live '77, mais les vraies perles sont les titres jamais, ou rarement, entendus en live jusque là (ou pas depuis très longtemps): "Oh baby", "Ble eyed lady", "(April) Spring, Summer and Wednesdays", '"Railroad". De mon point de vue, rien que ces titres justifient déjà l'achat, tellement ils sont bons et biens exécutés, frais et superbement énergiques.
Les autres titres sont nettement plus connus des amateurs, et ne déméritent pas, loin de là, exécutés avec une énergie qu'on ne leur soupçonnait plus. Du point de vue vocal, de façon surprenante vu les premières répétitions "fragiles", c'est Lancaster qui se met le plus en valeur; Rossi est égal à lui-même (plus pop, mais très touchant sur "Most of the time") et Parfitt ... Rick a laissé ses aigues au vestiaire des années passées hélas: il rugit toujours, mais a un mal évident pour monter sur les morceaux qu'il chante (45000 times, Big Fat Mama ... ). Ca reste écoutable (surtout quand les autres ou le public viennent prêter main forte) et dans le contexte du live, ça passe mais c'est celui qui a le plus perdu dans ce domaine.
Par contre, au rayon gratte, c'est un roc inamovible! Le poignet droit qu'il a le triple ponté, c'est hallucinant, il propulse le band tout du long. Lancaster assure correctement (sur certains concerts, il avait son plectre littéralement scotché à la main pour ne pas le perdre - il souffre de problèmes neurologiques) mais je mets qui que ce soit au défi d'entendre un souci avec la basse sur ce disque: super en place et quasi pas de pains.
Par contre, Rossi ... c'est lui qui a le plus perdu je trouve, et plus en tone qu'en dextérité (sans être un virtuose, je trouve qu'on l'a trop souvent critiqué sur ce plan, il fait plus dan sles lignes mélodiques que les plans flashy, mais il tient son rang avec un style finalement très personnel). Mais ce son lead ... bof bof bof. C'est celui qu'il trimballe depuis des années, depuis qu'il a foutu des micros noiseless sans âme sur sa tele, lui coupant les couilles au passage. Faudrait vraiment que Parfitt le prenne un de ses jours en quat'z'yeux et lui dise qu'on s'en fout des parasites pourvu qu'il récupère son son d'antan.
Et Coghlan? Et bien il a assuré comme un chef - on pouvait le croire amorti au vu de son aspect physique, et sur les vidéos il fait parfois peur, mais en fait son drumming n'a que peu changé, et il est bien soudé aux trois autres.
Exemple:
Au début, on se dit qu'il ne va pas tenir la longueur (et Rossi a l'air de s'en inquiéter un peu au départ) mais ça carbure jusqu'au bout .
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"