brendan perry aussi, assez singulier comme timbre.
Né le 30 juin 1959 a Whitechapel, en plein Londres, de parents anglo-irlandais,Brendan perry passera sa petite enfance ainsi que ses débuts scolaires dans l'est de la capitale .
Cherchant à commencer une nouvelle vie, ses parents decident d'émigrer à Auckland, en Nouvelle-zelande.
N'ayant reçu aucune forme particulière d'éducation musicale, il commencera seul l'apprentissage de la guitare ; guidé toutefois par l'influence de musiciens Maoris et Polynesiens de l'école catholique qu'il fréquente à Ponsonby.
Après avoir tenté de devenir instituteur, il entra dans le service publique, puis dériva de taffs en taffs, avant d'être invité à rejoindre The scavengers en 1977.
Il débuta en tant que bassiste, puis devint vocaliste principal lorsque quelques temps après le chanteur principal quitta le groupe. Hormis une poignée de compositions originales, les Scavengers reprenaient des titres de formations telles que les Stooges, ou encore New York dolls.
Deux années s'écoulèrent sans réelles avancées dans leur carrière : impossibilité de garantir un enregistrement officiel, voire même de dates de concerts...
En 1979 le groupe décide de changer d'air , ainsi que de nom. Ce sera Melbourne , en Australie, pour le lieu, et Marching girls pour le titre de scène. A cet époque Brendan se fait également appeler Ronnie Recent.
Cependant le tournant pop-rock que prend la formation, incite Brendan à quitter les Marching girls en 1980 et à poursuivre sa propre aventure musicale.
Il forme en 1981 Dead can dance, aux côtés de Simon Monroe ( un ex-Marching girls , lui aussi ) à la batterie, et de Paul Erikson à la basse.
C'est également durant cette année 81 que Brendan rencontre une certaine Lisa Gerrard, serveuse dans un restaurant egyptien à Melbourne. Le courant passe immédiatement et quelques mois plus tard, Lisa rejoint Dead can dance pour une épopée unique qui durera 18 ans...
Jugeant que le jeune groupe n'a pas d'avenir en Australie, Brendan et Lisa décident de s'expatrier pour l'Angleterre en 1982, en quête d'une reconnaissance plus importante. Simon Monroe ne fera plus alors partie de l'histoire, car il choisit de rester à Melbourne.
Une fois installés dans l'est de londres ( Isle of dogs ), le duo se met en quête du batteur quii succèdera à Simon, et fait la connaissance de leur nouveau voisin Peter Ulrich.
En 83, Dead can dance est signé chez 4ad.
En 84 le premier album du groupe sort sous le nom éponyme "Dead can dance".
S'en suivent 9 albums et un ep qui graveront à jamais les noms de Brendan perry et Lisa Gerrard dans l'histoire de la musique indépendante.
En 98, la nouvelle tombe : Dead can dance se sépare.
Entre temps, Brendan acquiert la chapelle de Quivy, en Irlande, dans le County Cavan, à la frontière avec l'Irlande du nord en 1992. Transformée en studio d'enregistrement, la vieille église acceuillera la production de deux albums : "Into the labyrinth" et "Spiritchaser", le dernier de la carrière du duo. Par la suite, Brendan se servira du cadre unique de Quivy pour y organiser des stages de percussions latines et africaines, pour amateurs, ainsi que pour professionnels.
Chaque membre se consacre alors à ses projets solo respectifs. Brendan enregistre, toujours à Quivy où il vit désormais, sont premier disque "Eye of the hunter". A la difference de ceux de Lisa Gerrard, Eye of the hunter se situe loin du style Dead Can Dance. Folk, blues, intensément mélancolique. Un travail très personnel en somme.
Saturday's child entame l'album. D'une douceur incomparable, la voix de Brendan berce l'auditeur. La guitare claire et limpide se mêle aux violons. Aucune trace de rythme à l'horizon, seule la mélodie demeure. Voyage of Bran est sans doute l'un des morceaux les plus réussi. La voix est profonde et grave. Brendan raconte ses souvenirs d'enfance. Nostalgie, tristesse, et beauté irradiante. Changement de cap avec Medusa. L'ambiance est toujours la même, cependant, la structure et l'air du morceau rappellent un peu les chansons de marins. Il y est question de solitude, de dérive (à la surface du globe et dans le coeur), bref de blues. Violons, arpège, et xylophone. Une mandoline fait son apparition à la toute fin, et ce superbe titre disparait dans le silence. Sloth se veut blues/folk. On connait la grande admiration de Brendan pour Tim Buckley ; Sloth en est le parfait exemple. Une guitare et le chant. Très mélodique, aux accents bluesy. I must have been blind d'ailleurs est une reprise de Tim Buckley.
Claviers, guitare et chant. Brendan démontre ses talents de vocaliste et provoque une douce torpeur, planante et reposante. The captive heart voit apparaitre une batterie jazz, et le fantôme de Dead Can Dance se fait un peu plus réel. Monumental et grandiose, la tristesse revient, teintée de désespoir. Guitare mélancolique, et clavier relance un peu l'atmosphère, sombre et dépressif. Blues jusqu'à la moëlle, Death will be my bride poursuit sa quête de l'absolument noir. Les paroles parle du mal de vivre, et Brendan joue à fond sur le côté dramatique de son chant. A ne jamais écouter en cas de déprime. Où alors seulement si le noir vous plaît, définitivement. Archangel referme ce premier opus de l'ex chanteur de Dead Can Dance. Poignant, et revendicatif, le thème du titre est malheureusement tout sauf fictif : la maltraitance des enfants. Magnifique complainte, dérangeante, mais incroyablement belle. Claviers omniprésents et violons confèrent au morceau toute son aura.
Pour en finir, cet album aura été attendu comme une délivrance par toute une communauté, malgré de nombreux reports. L'attente en valait la peine, car rare sont ceux qui parviennent à créer de tels chefs-d'oeuvre. On ne peut que souhaiter la perpétuité de tant de talent.
extraits de tous les titres de l'album, dispo ici:
http://www.fnac.com/Shelf/arti(...);Fr=3
sinon, essayez de choper la reprise de tim buckley, "song to the syren", en live, c'est une perle