Bonjour,
Moi aussi, venant d'un forum sur la SA, je m'inscris finalement après avoir suivi depuis plusieurs jours vos débats sur ce sujet.
Evidemment je suis plutôt spécialiste de la real-tv que de la musique rock mais j'ai quand même des points communs avec la population de ce forum. Bon je joue de la guitare (comme un pied certes mais bon), j'ai aussi aidé pas mal d'artistes un peu en marge au travers d'organisation de concerts ou d'aide plus directe. Et j'en ai quelques uns parmi mes amis, un excellent guitariste de bluegrass, un autre qui fait de l'harmonica à haut niveau et un dans un groupe de rock alternatif. Chacun des 3 (surtout les 2 premiers qui ne vivent que de ça) a connu ses heures de gloire et a sa petite (ou grande) notoriété dans son secteur. J'en connais d'autres mais ils ne me sont pas aussi proches. Donc votre débat m'intéresse et parfois m'amuse ou m'énerve. Comme chacun je crois.
62 Pages quand même pour lire toujours un peu la même chose... L'éternel débat, en gros, entre commercial et underground.
La question de fond étant est-ce que tu peux faire de la musique qui sert tes idées en jouant le jeu du marketing moderne ? (Cela sous-entend bien sûr que l'on estime que servir ses idées passe par la diffusion la plus large de sa musique.)
Je pense que chacun sait que ce n'est pas possible dans l'absolu, ça passe toujours par certaines concessions, il faut arrondir les angles. Pour autant on peut arriver à s'approcher de ce souhait. Après reste la méthode pour s'inclure dans le circuit commercial. Les fameuses "années de galères" que certains veinards ne connaitront jamais et que d'autres malchanceux vivront à vie.
Il faut croire que Mono a estimé qu'après 20 ans de galère, le temps pressait et que s'il ne voulait les vivre à vie il avait avec la SA une réelle opportunité. Il a sûrement pesé le pour et le contre, et comme quelqu'un l'a très bien dit sur ce forum si dieu ne t'aide pas, demande au diable. Même si jouer les Faust c'est toujours risqué.
Mais quel risque après tout ? Pascal chantait dans sa région, faisait du caf'conc', il en fera toujours autant après, voire plus et plus cher au moins pendant quelques mois. Il a fait des 1eres partie dans un style très à part qui n'a rien à voir avec le public de la SA ? Ben il en fera toujours : puisque vous dites que ce n'est pas le même public aucune raison que l'un parasite l'autre. La petite notoriété acquise à la SA lui ouvrira plus facilement les portes de ceux qui connaissent, les autres s'en foutent.
Depuis 20 ans il fait un style de musique, ce ne sont pas 4 mois qui changeront ce qu'il est et ce qu'il croit, à 37 ans il ne changera plus beaucoup, quelques ajustements dans son attitude mais pas plus.
Sur son image, il est vrai qu'il ya 2 choses qui posent problème : ses problèmes de rythme étonnants mais je mets ça sur le compte du "dépaysement" et le fait qu'il a pris l'habitude d'être seul en scène et de se gérer et qu'il a du mal dans le groupe ou avec d'autres zicos, essentiellement sur des musiques qu'il ne connait pas, en dehors de son univers.
Ensuite son caractère qui donne une apparence de prétention et de se la péter. Je le crois surtout très maladroit et malgré son âge trop naïf encore. Il est l'un des seuls à ne pas chercher à gérer son image devant les caméras. Mais il commence à comprendre et à se rendre compte qu'on ne peut pas être naturel dans cette situation scénarisé que tout est amplifié et déformé. Il fait le difficile apprentissage du 24/24.
Enfin sur l'émission en elle même, quelqu'un a rappelé avec raison qu'il n'est pas qu'avec des "nullos de 17 ans". Plusieurs ont autour de 25 ans et un bagage tout aussi respectable que Mono et que la plupart des forumeurs ici. Même si je suis d'accord que ce n'est pas ce genre d'émission qui révolutionnera la scène française, je trouve stupide d'en condamner le public en bloc. Non ceux qui regardent ne sont pas tous des cons, ignares, incultes. Je suis représentatif d'une partie, faible c'est sûr, de ce public et pourtant mes gouts musicaux sont loin de la soupe que j'y vois mais de temps à autre il y a des beaux moments d'émotion et même parfois de musique. Raphael il y a 2 ans par exemple pour n'en citer qu'un. Cette émission est du niveau des shows des Carpentier à l'époque, c'est à dire une émission de divertissement musical sans aucune autre ambition et sûrement pas éducative-culturelle. Bref, c'est de la détente pour le cerveau mais ce n'est pas là qu'il faut chercher de l'élitisme évidemment.
Les "élèves" qui en sortent ne sont pas transformés, juste accélérés. Les mauvais sont mauvais plus vite et ne deviendront pas bons. Quelqu'un a cité le chiffre de 5 depuis la 1ere SA qui en vivent encore, je pense que c'est plutôt autour de la grosse dizaine sur les 64 qui y sont passés.
Alors est-ce que cela servira à Pascal ? A priori non, du moins pas beaucoup. L'exemple de Steeve Estatoff est là pour démontrer que même avec une grosse médiatisation on ne peut pas imposer en masse une musique qui ne plait pas à cette masse. Au mieux se fait-on une place un peu plus grande au soleil qu'avant mais c'est tout.
Maintenant on peut disserter sur les gouts musicaux des français mais ça ne sert à rien d'accuser la SA de tous les maux. Le problème est bien plus profond, il commence à l'école, dans l'entourage, dans les magasins, sur les radios, les TV etc... C'est ainsi, le style que vous affectionnez ici n'est pas le plus répandu en ventes. Au final la question se pose : La quantité fait-elle la qualité ? Et sa corollaire : La quantité empêche-t-elle la qualité ?