Moi aussi, je suis allé écouter Jeff Beck à Pleyel hier soir.
J'écoute ses disques depuis plus de vingt ans et je me faisais une joie de l'entendre "pour de vrai"... Hé bien ! Ça a été la douche froide ! Quelle déception !
Ce que j'ai vu hier correspondait hélas à ce que j'avais craint en regardant YouTube : un son criard et moche, beaucoup trop fort par rapport à la basse et à la batterie, un phrasé sec et des plans épileptiques qui ne mènent nulle part, des reprises usées jusqu'à la corde...
Jeff Beck joue comme s'il s'en foutait, comme s'il se disait "Je suis Jeff Beck, quoi que je fasse, ils trouveront ça génial". Il n'a peut-être pas tort, d'ailleurs, puisque c'est ce qui s'est passé parmi les personnes âgées assises à mes côtés : le moindre bend (faux), le moindre coup de vibrato, la moindre appoggiature étaient accompagnés de soupirs d'extase.
Au bout de deux ou trois morceaux, je me suis dit : "soyons honnête ; si j'entendais un mec jouer comme ça dans le magasin de musique à côté de chez moi, est-ce qu'il me viendrait à l'esprit de le comparer à ce qu'on entend sur Wired ? Bah non : c'est moche et ça me casse les oreilles."
Le seul bon côté de ce concert est de nous avoir épargné l'horrible chanteuse de son dernier album, avantageusement remplacée par un mec sans grande originalité mais qui faisait honnêtement le boulot - à l'image du reste du groupe d'ailleurs.
Bref, je regrette amèrement d'avoir déboursé 111€ pour voir une légende se dégonfler de la sorte. Je le regrette parce que, maintenant, je n'écouterai plus ses disques de la même façon ; je crains que, dorénavant, ils me rappellent systématiquement cette soirée calamiteuse...