Biosmog a écrit :
Tout objet avant appartenu à une célébrité qui s'achète cher est au même niveau que la culotte de Madona? D'ailleurs une vraie attitude rock'n'roll aurait été de s'en servir de cette culotte? Il faut vraiment avoir envie de troller pour tout mélanger à ce point. Dans le contexte dans lequel on vit, je trouve cool que des acheteurs se tirent la bourre sur ces instruments. Le contraire, qu'on s'en foute, ou qu'un punk d'opérette se dise que ça va remplacer sa Squier pour jouer The Passenger m'aurait attristé. Ces instruments méritent leur retraite et une belle préservation. Et je pense que question spéculation, c'est pas la meilleure affaire de la décennie: les acheteurs doivent être en tout cas autant fans que bons financiers. Bon c'est une discussion à la con, je ne comprends pas du tout ton point de vue. C'est pas grave. On va rendre le topic à son sujet.
Dans le milieu de l'art contemporain c'est un mouvement invers qui a actuellement lieu. Ton raisonnement s'appuie sur une vision néocoloniale du sujet.
On pense actuellement plutôt qu'au contraire les artefacts qui sont des outils ne doivent plus dormir derrière des vitrines mais qu'ils doivent être laissés à la vie et utilisés pour les activités pour lesquelles ils ont été créés et construits et part la communauté de personnes pour lesquels ils l'ont été.
C'est ce qui soutient l'actuel mouvement du retour de certains œuvres religieuses mais pas toutes ainsi que certains autres artefacts outils, objets divers, d'origines africaines, océaniques, asiatiques, amérindiennes etc ... vers leurs communautés d'origine afin que ceux-ci puissent continuer à être utilisé et à vivre l'existence pour laquelle ils ont été créés.
Le concept du musé ainsi que celui de la valeur spéculative et financière est éminemment occidental et colonialiste.
La documentation par photos, textes, plans, impression trois-D, films et enregistrements audios d'un artefact suffit largement de nos jour pour conserver l'intérêt culturel, documentaire et historique de celui-ci et tant qu'une communauté ethnique, nationale, familiale, professionnelle peut en revendiquer l'usage quand bien même celui-ci pourrait à le conduire à sa dégradation et destruction. Le fait qu'il est appartenu à une célébrité n'étant qu'un paradigme finalement très limité : une célébrité pour qui, dans quel contexte temporel, ethnique, religieux et social, et pour combien de temps etc ... ? Et justement, la communauté pour laquelle cet artefact compte réellement et a son sens premier, n'est-elle pas la plus légitime pour en revendiquer l'accès et l'usage ?
C'était le sujet de la thèse de ma fille en école d'art design d'objet.
J'ai trouvé ça vraiment très intéressant et ça a finalement construit fortement mon opinion actuel à ce sujet.