Il y a tellement de raisons pour trouver un concert nul... Il suffit de voir le nombre de fois où on joue soi-même et on a l'impression d'avoir été bien, puis de lire dans le regard du copain que c'était pas un bon jour... ou le contraire d'ailleurs.
Des concerts, j'en ai fait un paquet, dans toutes les conditions possibles, et en fait je me rends compte que les concerts qui m'ont le moins touché, le plus énervé/irrité sont les rares vus dans des grandes salles ou entouré de wouatmille personnes. Mon Dieu que je déteste ça! Ca fait qu'une performance standard d'un groupe standard me devient vite insupportable.
Dans cette catégorie, je mets Muse au début des années 2000 dans les arênes de Nîmes (chiant, fade, pyrotechnique, tout ce que je déteste), et Placebo au Dôme de Marseille à la même période : insupportablement fort, le massacre d'un morceau des Pixies en fin de concert nous a décidé à quitter le concert.
D'un autre côté, on l'avait bien cherché : Muse et Placebo, quand même, faut être con.
Mais en fait, le concert que je mettrais au rang des plus nuls pour moi vient d'un groupe que j'aime bien, qui a plutôt bien joué ce soir là, mais qui était en tel décalage avec ce qui venait avant que ça m'est devenu totalement insupportable.
Contexte : Festival des Inrocks en 98, au Transbordeur (Lyon).
Quasi a offert son rock crasseux et réjouissant.
Puis l'immense Elliott Smith m'a filé les frissons attendus pendant 50 minutes.
Et là déboule Nada Surf, époque deuxième album, qui joue à blinde leur efficace power-pop. Sauf que chaque morceau est ponctué d'un discours lénifiant de base ("le viol c'est pas bien", "on aime tous les artistes avec qui on a joué ce soir", "on aime la France", "la drogue c'est pas bien", ad nauseam), et que la Les Paul du guitariste me nique les oreilles (je hais les Les Paul, ça date d'avant). Avec un copain on se barre, et je me souviendrai toujours de sa phrase : "je suis pas venu pour écouter du hard-rock".
Mais ça ne m'a pas empêché de continuer à suivre ce groupe, et même d'apprécier leurs albums de plus en plus. Comme quoi, tout est question de contexte.
Sinon, des nuls au sens "mauvais / WTF", y'en a eu des tartines, mais eux je ne m'en souviens pas clairement.
Récemment, au rayon Farces et Attrapes, par exemple : Los Bitchos. Déjà rien que le nom, je savais que ça ne pouvait pas être autre chose qu'une vaste fumisterie. Je n'ai pas été déçu.
Y'a aussi les groupes locaux qui prennent le melon parce qu'ils sont encadrés par une SMAC ou un organisme quelconque et qui se la jouent "artiste" alors que tu sais très bien que tout est calculé de A à Z dans l'optique de sortir du lot. C'est carré, propre, ça sent juste la mini-rébellion comme il faut, mais en fait c'est calibré au poil de fesse près pour tenter de plaire à toute la famille. Et en concert, ça ne trompe pas, c'est juste fade parce qu'il ne se passe rien (par ici, j'ai le groupe Arabelle en tête).
De toute façon, on est toujours le-groupe-qui-fait-un-concert-nul de quelqu'un.