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- Publié par
lemg le 22 Mar 2009, 13:50
Il n'y a pas eu que des pompes de perdues dans la fosse. C'était séance strip-trease assurée. On va dire qu'ils étaient contents, mais moi je l'étais encore plus de pouvoir goûter le concert depuis les gradins.
Bon, allez, en attendant celle de Jimmy Paint dans Manoeuvre Magazine (oui, je lis aussi d'autres forums ), je vais me fendre d'une review, aussi appelée compte-rendu par les vieux cons de mon espèce.
C'est parti.
TESTAMENT
Commence un quart d'heure en avance. Tant mieux, je manquais de m'endormir (satanée lumière rouge du zénith), malgré du Pantera dans la sono, supplanté par un The boys are back in town de Thin Lizzy qui, vu le titre et le volume d'un coup plus conséquent devrait indiquer à n'importe quel cerveau en état de marche que ça risquait de bientôt commencer.
Le groupe arrive sur scène (rideau à l'effigie du dernier album, tout comme le reste du décor), l'un après l'autre, Bostaph étant le premier. Première piste du dernier album en guise de fond sonore et l'on a raison de craindre ce qui va arriver : le son est beaucoup trop fort. D'où un équilibre à peu près correct d'où je suis (virage gauche, vers le bas) mais des guitares brouillonnes et la guitare de Skolnick qui peine à percer dans le mix. Skolnick que je n'imaginais pas si mobile sur scène. De fait, c'est sans doute lui qui bouge le plus, Christian se contentant de monter et descendre à l'infini l'estrade de la batterie, bien malmenée par un Bostaph égal à ce qu'on attend de lui. Peterson lamine dans son coin, fait opère un quart de tour quand Skolnick vient se placer face à lui pour des passages en harmonie qui souffrent bien de la surdose sonore.
Quant à Chuck Billy, puisque tout le monde semble l'adorer ce gros nounours, et puisqu'il faut bien reconnaître qu'il sait comment s'y prendre et bien je marche. Son ombre projetée sur un rideau tendu sur un mur du zénith est un effet sans doute involontaire mais qui rajoute à son charisme.
Toujours est-il qu'il assure, comme les quatre autres. Vraiment rien à dire sur ce point. Et tout ça au service d'un répertoire façon menu best-of. A savoir :
For the glory of... (musique d'intro)
Over the wall
The new order
Electric crown
Souls of black
More than meets the eye (très efficace)
DTR
euh... connais pas le titre, mais c'était le morceau à fausses fins du concert
Practice what you preach (double salto arrière de joie, qui eut été triple si le son avait permis d'apprécier le solo)
The formation of damnation ("I wanna see some headbanging", vas-y, rêve, je tiens à mes cervicales moi)
Au final : quarante cinq grosses minutes de très bonne facture mais hélas, il y eut la suite.
MEGADETH
Hélas, car Megadeth a renvoyé Testament et leur très bonne prestation au rang de chauffeur de salle. Megadeth, avec un son moins fort mais d'une qualité tellement supérieure qu'elle a permis de constater les choses suivantes :
_ Mustaine a opté pour un son façon So far, so good, so what. C'était flagrant durant les tests de l'entracte.
_ Broderick assure au niveau des soli. A voir ce qu'il donnera quand il devra créer les siens, mais il se débrouille sur ceux pondus par ses illustres prédecesseurs
_ le son typique de baterie et en particulier de caisse claire était parfaitement rendu
_ Mustaine était bien en voix (la voix de Mustaine hein)
_ quand on veut, on peut obtenir un son métal nickel chrome où tout est équilibré comme il se doit, tout en conservant une puissance de bon aloi qui ne défonce pas pour autant les tympans
_ Megadeth est un groupe qui a une réelle identité sonore. Plus que Testament qui parfois sonnait comme un énième groupe de métal moderne, un comble.
Pour le reste : mur d'amplis et le nom du groupe sur un rideau en guise de décor. Une heure de concert dans une ambiance équivalente à celle réservée d'ordinaire aux têtes d'affiche.
Et le répertoire, et bien je vous laisse juge :
Sleepwalker
Wake up dead
Take no prisonners
A tout le monde
Skin o' my teeth
She wolf (je la place ici mais j'ai un doute)
In my darkest hour
Symphony of destruction
Sweating bullets
Hangar 18
Peaces sells... but who's buying ?
Holy wars
Et après tout ça, un sentiment curieux : mince, il n'y a que la moitié de passée.
Oui parce que...
JUDAS PRIEST
Après tout c'est le Priest Feast.
Alors place à Judas Priest.
Niveau son, idem que Megadeth, donc rien à redire.
Notons que le sixième membre du groupe, connu sous le nom de delay sur la voix de Rob Halford était mis bien avant.
Pour le reste, décor connu puisque le même depuis l'année dernière, avec toute la mise en scène théâtrale propre au groupe.
Il y eut donc tout ce qu'on pouvait attendre : les drapeaux, la dizaine de costumes d'Halford, la Harley, le trône pour Death, des jeux de lumière bien pensés et pas extravagants, les lancers de baguette de Travis.
Et l'imprévu : la guitare de Downing qui le lâche avant d'entamer Hell bent for leather, d'où Tipton qui fait durer la séance de torture de vibrato, tandis qu'Halford se penche dangereusement sur sa bécane. S'endormirz, s'endormira pas ? Tipton lance enfin le riff, et Downing déboule en trombe.
Downing, parlons-en. J'étais pile dans l'axe du gugusse, et il m'a définitivement assis. Je dois dire que j'avais jusque-là une nette préférence pour Tipton, mais le double K, il dégage quand même sérieusement. A tous les sens du terme il va s'en dire, tant la prestation qu'il délivre ne doit pas avantager ses dessous de bras. Le meilleur exemple reste Sinner, excellent morceau mais que je trouve en général un peu longuet. Là, en situation, alors qu'il m'a semblé qu'il a encore plus rallongé son, hum, solo, je n'ai rien trouvé à redire.
Tipton, de son côté, fut égal à lui-même, tout comme Hill et Travis.
Reste Halford.
Sur le premier tiers du concert, une constatation : il aurait donc retrouvé où était cachée sa voix. Le cri d'intro de Between the hammer and the anvil ne manquait pas d'une certaine conviction, ni d'une réussite certaine.
Malheureusement, tonton Rob fatigue assez rapidement, et certains morceaux ont frisé le massacre, Hell patrol en tête. Painkiller, il ne la chantera jamais plus comme avant, et Dissident agressor, s'il est un bon choix car une vraie rareté ajoutée au répertoire, n'est pas l'idéal pour ses cordes vocales, d'autant qu'on le sent souvent hésiter à le prendre comme l'originale ou directement à l'octave inférieure.
Néanmoins, il sait toujours très bien moduler, comme l'a rouvé son échange avec le public en introduction de You've got another thing coming (chantée avec le drapeau tricolore sur les épaules, voir les photos plus haut). Il faudrait juste qu'il limite le nombre de morceaux l'obligeant à pousser. Pour le reste, son jeu de scène ne me dérange pas. Si je veux voir un athlète en action, je vais voir Dickinson.
Allez, assez devisé, voici la setlist :
Dawn of creation (musique d'intro)
Prophecy
Metal gods
Eat me alive
Between the hammer and the anvil
Devil's child
Breaking the law
Hell patrol
Death
Dissident agressor
Angel
The hellion/Electric eye
Rock hard, ride free
Sinner
Painkiller
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Hell bent for leather
The green manalishi
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You've got another thing coming
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Living after midnight
Et oui, il ne fallait pas se fier aux setlists des concerts précédents. Elles n'indiquaient pas que le groupe allait décocher Living after midnight, qui donnait presque l'impression d'avoir été rajoutée à la dernière minute.
Etait-ce le cas, je l'ignore, en tout cas, ce fut une excellente surprise, surtout pour le groupe de fans hadcore qui l'entonnait durant l'attente des rappels.
Tout ça pour au final une heure et cinquante minutes de concert, bien plus que l'heure et demie supposée.
Au final vraiment final, une excellente soirée. Testament est une valeur ajoutée indéniable, et même un peu plus que ça. Megadeth a quasiment volé la soirée sur bien des points, mais Judas Priest l'emporte par son répertoire (mention spéciale à Rock hard, ride free que j'ai a-do-ré), des rappels furieux et un Downing surmotivé.
Heureux qu'une telle affiche ait pu se faire chez nous. J'ignore si le zénith affichait complet. De toute façon, c'était bien plein tout de même.
Ces trois heures trente là valaient le déplacement pour qui aime un peu le genre.
Bon, j'ai fait un peu court, je m'en excuse.
lemgement lemg