kiff71 a écrit :
Reste à savoir ce qu'est le "vrai blues"...
Faut il que ce soit en 12,8 ou 16 mesures ?
Faut il que la structure soit un cycle simple ou se peut il qu'il y ait un A et un B ?
Faut il qu'il y ait 3 accords au minimum ou au maximum ?
Faut il que le mec ne joue uniquement la ou les penta quand il improvise ?
Pour ma part je pense que ce genre d'approche très limitative risque de condamner le blues à devenir une musique de cirque, figée, un peu comme le dixieland l'est devenu ou comme le klezmer (finalement très proche du blues par bcp d'aspect) a failli le devenir (heureusement John Zorn et son label "tsadik" sont passés par là).
En plus je ne crois pas que le blues soit sorti "tel quel" de nulle part comme Athena toute armée de la tête de Zeus...
Il n'y a aucune "pureté" dans le blues, il y a différentes formes d'expression qui se sont mélangées et c'est tant mieux !
Après on est tout a fait légitime à aimer plutôt tel ou tel style et pas tel autre.
Mais de là à parler de "vrai" ou de "faux", alors tout ça n'est que subjectif, ça me parait être un peu une attitude de bigot.
Tu te meprends en essayant de classifier le blues à travers une analyse rythmique ou harmonique. Le blues c'est avant tout un son, un phrasé issus d'une longue tradition et d'une culture, qui même au travers des mélanges de styles perdure et se reconnait à la première écoute. Que j'écoute du Jump, du texas blues, du chicago blues, du west coast, de la soul, du R&B (et voire même du folk ou de la country), et bien je retrouve toujours le fil rouge du blues. Ceci à condition que les musiciens qui portent le message soit eux même emprunt de cette culture et de son emprunte originelle.
Le point commun entre lightning hopkins, jimmy reed, steve cropper, ike turner, keith richard, junior watson me semble évident, même s'ils évoluent chancun dans un style différent. La culture du blues originel transparait dans leur jeu.
En revanche, en ce qui me concerne, le british blues est déja une forme dégénerée du blues qui n'a plus rien à voir avec l'esprit originel. Le phrasé est plus rock, plus conventionnel, moins "funky"...je ne parle même pas du son
La LesPaul et le Marshall saturé signent définitivement la déclaration de décès du blues dans sa forme la plus intéressante.
Je ne parle même pas des nouveaux musiciens à la mode pseudo bluesy, qui se reclament du blues alors qu'ils ont passé plus de temps à écouter du gros rock qui tâche plutôt que les grands maîtres du blues.
Rassures toi, ce blues dont je parle est toujours bien vivant, il n'est pas figé et il est porté par de nombreux jeunes musiciens talentueux qui d'ailleurs n'hésitent pas à faire des crossover soul, blues, r&b (John Nemeth, Rusty Zinn par exemple). Ce qui fait toute la différence, c'est qu'ils le font avec de la classe et une immense culture des musiques afro américaines.
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...