"La quête du blues" Progresser dans le blues.

Rappel du dernier message de la page précédente :
Brigido
lico a écrit :
Brigido a écrit :
En général nos amis virtuoses, tétanisés par l'apparente vacuité du blues, remplissent l'éspace sonore de notes savantes délivrées avec force vélocité (et souvent un son viril, débordant du sustain, d'overdrive et même parfois pour les pires d'entre eux, de delay et de chorus ). Sans doute ont ils peur du silence et de la pureté du dénuement
Dans ce cas, nous entendons alors des chorus hors contexte, hors propos, qui bousillent tout ce qui constitue la magie du blues...


un peu comme ça?


Oui, , tout à fait comme ça.

Donc, pour revenir à l'essentiel, je propose à mon tour la vidéo suivante, qui prouve que le blues (le vrai !) est bien vivant, qu'il est joué partout dans le monde par des musiciens qui le comprennent et qui l'aiment vraiment. Pour preuve, Kai Strauss est allemand (l'autre pays du blues en Europe, avec les pays nordiques), il est blanc, il est jeune, il est quasiment inconnu (donc, pas noir, pas vieux, pas américain)...Cependant, il a développé une vraie culture de cette musique, en écoutant les bons disques, en allant voir les bons concert et en étant vraiment investi dans sa passion...Des exemples comme ça, j'en ai à la pelle. Ecoutez juste le phrasé, la dynamique etc. Cela ne trompe pas. Malheureusement quand on parle de blues aujourd'hui en France, on constate une certaine inculture (mais attention, je n'en fais pas une généralité), qui conduit parfois à la confusion entre le blues (le vrai) et des musiques pseudo bluesy .... En conséquence, certaines personnes vous soutiendront que M Govan (pour reprendre l'exemple) est un excellent bluesman.
A l'heure d'internet, si on aime le blues, on peut tout découvrir, tout ecouter ...Il faut juste faire un effort, se cultiver et savoir un minimum de quoi on parle.

Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
lico
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    lico
    le 30 Nov 2011, 20:17
OSEF
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« les gens comme vous » :phrase prononcée par CasseOreille le 11/01/2019, pour désigner ceux qui ne pensent pas comme lui.
Invité
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Reste à savoir ce qu'est le "vrai blues"...
Faut il que ce soit en 12,8 ou 16 mesures ?
Faut il que la structure soit un cycle simple ou se peut il qu'il y ait un A et un B ?
Faut il qu'il y ait 3 accords au minimum ou au maximum ?
Faut il que le mec ne joue uniquement la ou les penta quand il improvise ?
Pour ma part je pense que ce genre d'approche très limitative risque de condamner le blues à devenir une musique de cirque, figée, un peu comme le dixieland l'est devenu ou comme le klezmer (finalement très proche du blues par bcp d'aspect) a failli le devenir (heureusement John Zorn et son label "tsadik" sont passés par là).
En plus je ne crois pas que le blues soit sorti "tel quel" de nulle part comme Athena toute armée de la tête de Zeus...
Il n'y a aucune "pureté" dans le blues, il y a différentes formes d'expression qui se sont mélangées et c'est tant mieux !
Après on est tout a fait légitime à aimer plutôt tel ou tel style et pas tel autre.
Mais de là à parler de "vrai" ou de "faux", alors tout ça n'est que subjectif, ça me parait être un peu une attitude de bigot.
Skip17
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Pour revenir aux racines du blues, j'ai planté un champ de coton et je me suis acheté des chaines...
Je ne sent pas encore les effets sur mon jeux mais j'y crois à mort
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"chain, chain, chaiiinn, chain of fools" (air connu)
mbj335
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kiff71 a écrit :
Reste à savoir ce qu'est le "vrai blues"...
Faut il que ce soit en 12,8 ou 16 mesures ?
Faut il que la structure soit un cycle simple ou se peut il qu'il y ait un A et un B ?
Faut il qu'il y ait 3 accords au minimum ou au maximum ?
Faut il que le mec ne joue uniquement la ou les penta quand il improvise ?
Pour ma part je pense que ce genre d'approche très limitative risque de condamner le blues à devenir une musique de cirque, figée, un peu comme le dixieland l'est devenu ou comme le klezmer (finalement très proche du blues par bcp d'aspect) a failli le devenir (heureusement John Zorn et son label "tsadik" sont passés par là).
En plus je ne crois pas que le blues soit sorti "tel quel" de nulle part comme Athena toute armée de la tête de Zeus...
Il n'y a aucune "pureté" dans le blues, il y a différentes formes d'expression qui se sont mélangées et c'est tant mieux !
Après on est tout a fait légitime à aimer plutôt tel ou tel style et pas tel autre.
Mais de là à parler de "vrai" ou de "faux", alors tout ça n'est que subjectif, ça me parait être un peu une attitude de bigot.


Je suis tout à fait d'accord avec toi et pour donner ma définition du blues je dirais que c'est un style musical qui vise à exprimer une douleur. En cela le blues est universel car tout être humain est amené un jour ou l'autre à souffrir.
Ensuite cette expression peut prendre différentes formes mais il y a des constantes qui sont celles de l'expression de la douleur psychique :
- les sons produits ne sont pas toujours "justes"
- il y a de grosses variations d'intensité (entre le silence total et le déferlement)
- il n'y a pas de place pour un métronome

A partir de la une forme dominante s'est dessinée historiquement : le blues en 12 mesures en I - IV - V avec des accords 7ème de dominante, et ce n'est certainement pas un hasard, parce que cette forme permet une bonne expression (et peut-être aussi parce que en tonalité de Mi elle permet d'utiliser toutes les cordes à vide de la guitare !).
Mais rien n'empêche d'explorer d'autres formes. D'ailleurs avec les formes existantes il y a déjà largement de quoi faire mais rien n'empêche d'innover.
D'abord le feeling
Brigido
kiff71 a écrit :
Reste à savoir ce qu'est le "vrai blues"...
Faut il que ce soit en 12,8 ou 16 mesures ?
Faut il que la structure soit un cycle simple ou se peut il qu'il y ait un A et un B ?
Faut il qu'il y ait 3 accords au minimum ou au maximum ?
Faut il que le mec ne joue uniquement la ou les penta quand il improvise ?
Pour ma part je pense que ce genre d'approche très limitative risque de condamner le blues à devenir une musique de cirque, figée, un peu comme le dixieland l'est devenu ou comme le klezmer (finalement très proche du blues par bcp d'aspect) a failli le devenir (heureusement John Zorn et son label "tsadik" sont passés par là).
En plus je ne crois pas que le blues soit sorti "tel quel" de nulle part comme Athena toute armée de la tête de Zeus...
Il n'y a aucune "pureté" dans le blues, il y a différentes formes d'expression qui se sont mélangées et c'est tant mieux !
Après on est tout a fait légitime à aimer plutôt tel ou tel style et pas tel autre.
Mais de là à parler de "vrai" ou de "faux", alors tout ça n'est que subjectif, ça me parait être un peu une attitude de bigot.


Tu te meprends en essayant de classifier le blues à travers une analyse rythmique ou harmonique. Le blues c'est avant tout un son, un phrasé issus d'une longue tradition et d'une culture, qui même au travers des mélanges de styles perdure et se reconnait à la première écoute. Que j'écoute du Jump, du texas blues, du chicago blues, du west coast, de la soul, du R&B (et voire même du folk ou de la country), et bien je retrouve toujours le fil rouge du blues. Ceci à condition que les musiciens qui portent le message soit eux même emprunt de cette culture et de son emprunte originelle.
Le point commun entre lightning hopkins, jimmy reed, steve cropper, ike turner, keith richard, junior watson me semble évident, même s'ils évoluent chancun dans un style différent. La culture du blues originel transparait dans leur jeu.
En revanche, en ce qui me concerne, le british blues est déja une forme dégénerée du blues qui n'a plus rien à voir avec l'esprit originel. Le phrasé est plus rock, plus conventionnel, moins "funky"...je ne parle même pas du son La LesPaul et le Marshall saturé signent définitivement la déclaration de décès du blues dans sa forme la plus intéressante.
Je ne parle même pas des nouveaux musiciens à la mode pseudo bluesy, qui se reclament du blues alors qu'ils ont passé plus de temps à écouter du gros rock qui tâche plutôt que les grands maîtres du blues.
Rassures toi, ce blues dont je parle est toujours bien vivant, il n'est pas figé et il est porté par de nombreux jeunes musiciens talentueux qui d'ailleurs n'hésitent pas à faire des crossover soul, blues, r&b (John Nemeth, Rusty Zinn par exemple). Ce qui fait toute la différence, c'est qu'ils le font avec de la classe et une immense culture des musiques afro américaines.
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
bluesaddict
Considérer le blues uniquement comme le moyen d'expression d'une souffrance c'est très réducteur. Les aspects sociologiques du blues sont très diversifiés selon les époques et leurs interprètes. cela va d'un moyen d'information oral lors de l'esclavage ou juste après (les musiciens étaient pratiquement les seuls à "voyager" et donc à donner des nouvelles aux uns et aux autres) à la vantardise d'une sexualité débridée (cf certains textes de Robert Johnson) Cela va d'une simple musique à danser (voir les musiciens de juke joints) jusqu'à l'expression d'une conscience sociale voire politique (JB Lenoir par exemple) bref on est loin de l'unique cliché de l'amour perdu ou de la prison même si ces thèmes ont sans doute donné lieu aux plus beaux blues.

Après qu'est ce que le blues ? Musicalement je serais incapable de le dire et en dehors de cet aspect technique c'est encore assez compliqué à définir.
A la base on peut dire que son origine moderne ce sont les worksongs eux-mêmes inspirés des rythmes et chants africains. Mais très vite diverses influences (hawaïenne, indiennes puisque les noirs et les indiens ont rapidement fréquenté les mêmes ghettos et que certains bluesmen dont Charley Patton voire Robert Johnson avaient du sang indien, country, européennes etc ... ) ont enrichi cette musique dont l'énorme qualités des musiciens était de savoir parfaitement assimiler les influences et les modeler à leur musique. Puis le blues est devenu, à mon avis, et avec la country, la base de toute la musique populaire américaine. Alors forcément difficile de dire ce qui est du vrai blues.

Vouloir en débattre c'est accepter d'être subjectif. Pour moi le blues c'est avant tout un cadre sociologique et culturel, voire géographique et historique. Et donc ceux qui s'en réclament ont (ou devraient avoir) une connaissance de ce cadre sinon leur approche est purement technique donc à mon sens loin de l'idée de base. Ceci dit si le blues a dépéri dans les années 60 c'est d'abord parce qu'il ne correspondait plus à la musique que les noirs voulaient donc forcément, à moins de mourir, il a du s'adapter. Et de là est né le blues-rock dont la moitié du nom suppose une vision de la musique très différente à base de performance ... on était déjà loin du John Lee Hooker minimaliste.

Ce qui m'a géné avec le blues-rock c'est qu'on a délaissé le frisson des sentiments au profit du frisson technique. Là où un Robert Petway laissait littéralement suinter sa vie sous ses notes on est passé à une génération de guitaristes très forts techniquement qui sont rentrés dans une surenchère technique et qui finalement n'ont pas grand chose d'autre à dire. Et c'est là où mon côté "puriste" me fait dire qu'on est assez loin du blues.

C'est assez succinctement et approximativement résumé mais bon c'est pas une thèse non plus ! Heureusement si on prend la peine de chercher on trouve des musiciens de tous les continents et de toutes les races qui ont encore envie de jouer le blues. Et ça c'est le grand intérêt de notre époque de permettre à une musique de se diversifier, de se mondialiser et que tout le monde puisse en profiter.
Forum sur le blues et le blues-rock : http://www.aupaysdublues.com
Voyage musical au pays du blues : http://aupaysdublues.free.fr/

"The blues are the roots
The rest are the fruits"
cliclac
il est assez normal qu'une musique évolue (en bien ou en moins bien) sinon elle devient vite répétitive et inintéressante.
Le jazz des débuts n'a pas cesser d'évoluer et de se diversifier le blues beaucoup moins c'est aussi une musique restée beaucoup plus accessible dans un sens et par contre considéré comme "basique" par certains
love_watts
Citation:
La LesPaul et le Marshall saturé signent définitivement la déclaration de décès du blues dans sa forme la plus intéressante.


je joue sur Telecaster+Fender Bassman et j'adore T-Bone Walker, Albert King... et malgré ca je trouve que "Since have been lovin you" de Led Zep jouée sur Les Paul + Marshall si je ne me trompe pas, est une superbe blues song meme si elle n'est pas très academique.

Au meme titre l'album "LA woman" des Doors n'est pas un album de blues loin de la. Pourtant si on l'écoute dans sa globalité je trouve qu'il suinte le blues.

difficile de dire qui est blues et qui ne l'est pas. C'est une question de gout et de couleur ....et de sensibilité personnelle.
Invité
  • Invité
@mbj335: Sauf erreur de ma part, le blues en tant que tel rentre dans l'histoire grâce à WC Handy, souvent surnommé "le père du blues", il jouait de la guitare mais il était surtout connu pour ses talents de cornettiste.
C'était un type instruit, né en pleine guerre de sécession en Alhabama, fils de pasteur, qui a consacré sa vie a faire de cette musique régionale du sud, un des styles déterminant de la musique populaire américaine, qui a fasciné des musiciens blancs comme Gerswhin ou Ravel.
Les premières compositions blues ecrites on les lui doit, notamment le fameux "St Louis Blues" qui est un des plus vieux standards de jazz...
Si tu parles anglais, je te conseille son autobiographie "father of the blues", je ne crois pas que ce soit traduit malheureusement.
Invité
  • Invité
cliclac a écrit :
il est assez normal qu'une musique évolue (en bien ou en moins bien) sinon elle devient vite répétitive et inintéressante.
Le jazz des débuts n'a pas cesser d'évoluer et de se diversifier le blues beaucoup moins c'est aussi une musique restée beaucoup plus accessible dans un sens et par contre considéré comme "basique" par certains


Pour le jazz ça ne s'est pas fait sans difficulté, le bop était parfois considéré comme du bruit par certains critiques dans les années 40 et devant l'Olympia les pro et les anti Coltrane se sont tapés dessus à coup de poing lors de la tournée "kind of blue" de Miles en 1960.
Sur le CD, on entend bien les anti huer Trane pendant ses chorus...
Pour ce qui est du blues, sa structure et ses couleurs harmoniques sont tellement utiliséeS dans le Rock and Roll, le funk ou la Soul, qu'on peut presque considérer ces styles, au moins à l'origine comme des évolutions du blues.
De même depuis les années 70, des musiciens comme Larry Carlton ou
Robben Ford, dont le blues est le langage de base, ont quand même un peu fait évoluer le genre.
Quand on écoute "Last nite" par exemple, ça s'entend...
cliclac
tout a fait d'accord mais le jazz connu de vraies révolutions d'ou les réactions on voit ça très bien dans le bouquin de mezz mezzrow (la rage de vivre) les changements devenaient des courants qui changeait tout
il y a de beau exemples de blues qui se marient à d'autres styles pour de très bons résultats mais pas vraiment de grands courants
Brigido
Il n’est pas forcement négatif de considérer le blues comme une forme d’artisanat nécessitant un savoir faire acquis de génération en génération. Il n’est pas non plus négatif de vouloir figer par certains aspects cet « artisanat » dans le temps pour en préserver la quintessence et la cohérence artistique.
Si l’on met du ketchup dans un cassoulet gersois, cela risque fort d’être dégueulasse, mais surtout, on change la recette d’un plat traditionnel, ce qui donc modifie en profondeur son essence même…Un cassoulet au ketchup n’est plus un cassoulet.

Bien évidemment, chacun est libre de jouer ce que bon lui semble, mais considérer qu’il est « bigot » de s’attacher à une forme pure du blues est totalement absurde. En revanche, je trouve pour ma part qu’il est très convenu de dire que tout est possible en musique, que l’on peut tout mélanger, que le métissage apporte toujours des choses « géniales et innovantes »…
Malheureusement, c’est loin d’être le cas, et l’avènement de la « rencontre des musiques et des sensibilités » (au nom d’une globalisation culturelle bidon !), a crée parfois des choses vraiment sans intérêt d’un point de vue artistique.

Il faut faire vivre une musique, la jouer, mais il n’est pas forcément nécessaire de la transformer ou de la transposer dans notre époque. Les grandes œuvres du répertoire classique sont toujours jouées aujourd’hui dans leur forme originale, parfois des siècles après leur création, et personne n’y trouve rien à redire, car elles ont acquis une forme d’universalité, de perfection (elles sont figées dans l’intemporel). Il en est de même pour les blues « issu de la tradition » (appelle ça comme tu veux).

Enfin, pour finir cette démonstration totalement réactionnaire (mais parfois ça fait du bien de l’être), j’enfoncerais encore le clou en disant que le blues, ça se mérite, ça s’apprends, ça se comprends…ça prends une vie. Les bons musiciens de blues vivent blues, mangent blues, dorment blues etc. Les autres ne sont que de passage, ils survolent le truc parce que c’est cool, parce qu’ils sont dans une période blues… Mais la différence entre ces deux catégories de personnes s’entend très vite.

« Since I’ve been loving you » est un excellent morceau, mais ce n’est pas du blues, c’est une évocation tout au plus. Page n’est pas un guitariste de blues, c’est un rocker.

Ford et Carlton sont d’excellents guitaristes de fusion.

Comme je l’ai dit plus haut, certains guitaristes hors contexte blues, ont un jeu typiquement blues qui leur vient de leur culture, j’ai déjà cité Keith Richard, Steve Cropper mais je pense aussi à Billy Gibbons. Gibbons n’a fait que retranscrire des plans de pur blues en version boostée, mais il l’a fait avec un vrai feeling blues, en fin connaisseur de ses illustres modèles (Jimmy Reed, Muddy Waters entre autres).

Robben Ford est totalement marqué par sa culture jazz fusion (cf Yellow Jackets), il a un phrasé purement jazz et très propre dans la réalisation dont il n’arrive pas à se défaire même quand il essaye de s’attaquer à un standard comme « born under a bad sign ». Ecoutez sa version et celle d’Albert King pour comprendre de quoi je parle, c’est édifiant.

Le phrasé du blues, le son du blues, est quelque chose de très particulier, et chaque bon guitariste de blues a en lui toutes ces influences originelles. Qu’elles soient delta, chicago, swing, urbaines ou rurales, elles ont toutes un point commun et forment le feeling du blues…un peu bancal, un peu sale, un peu « out » (excessivement difficile à acquérir quand on n’est pas né dedans)…

Il est donc normal que des musiciens qui soient venu au blues sur le tard, après d’autres expériences, où qui essaient de fusionner leur musique avec du blues n’aient pas ce feeling (ça n’en fait pas pour autant de mauvais musiciens).
Du Blues, de la Soul, une touche de Jazz, un zeste de Rock, une pincée de Folk, un doigt de Country...
mbj335
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Brigido il n'y a pas de doutes : tu es un puriste !

A propos de "Born under a bad sign" je viens de tomber la-dessus, Albert King au sommet de sa forme, le jeu de SRV semble étriqué en comparaison



Pour étayer mon propos au sujet du blues comme mode d'expression d'une souffrance je me réfèrerais aux paroles des chansons, par exemple dans le programme de mon trio il y a 22 morceaux de blues et j'ai constaté qu'un seul n'exprime pas une souffrance, il s'agit de "Iceman" de Albert Collins.
En évoquant cette idée de souffrance je ne faisais pas référence uniquement au chagrin d'amour ou à l'enfermement, car la palette des raisons d'avoir "le blues" est malheureusement très étendue...
Parfois la souffrance est indirecte, dans ce cas la chanson évoque un conflit entre deux personnes ou intérieur, source de souffrance. Peu importe le référentiel sociologique (de l'esclave enchainé au blues du businessman), il y a une constante qui est l'expression d'une douleur, d'une souffrance, d'un mal-être, d'une frustration, etc.
Il est tout de même très rare que le blues chante la joie de vivre pendant toute la chanson, en revanche en fin de morceau çà se voit en forme de résolution du conflit (Red house : "but your sister will" par exemple). Bref je maintiens et étaye mon point de vue, totalement subjectif !
D'abord le feeling
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Brigido a écrit :
.

Ford et Carlton sont d’excellents guitaristes de fusion.
Robben Ford est totalement marqué par sa culture jazz fusion (cf Yellow Jackets), il a un phrasé purement jazz et très propre dans la réalisation dont il n’arrive pas à se défaire même quand il essaye de s’attaquer à un standard comme « born under a bad sign ». Ecoutez sa version et celle d’Albert King pour comprendre de quoi je parle, c’est édifiant.


Oui ce n'est qu'un excellent guitariste de fusion Robben, comme là dessus par exemple:


Il a joué avec Jimmy Witherspoon en 1972-73.
Cet enregistrement date de 1976, juste avant qu'il ne co-fonde les Yellowjackets en 1977.
Je crois surtout que Robben Ford, aka "The white guy", joue comme il a envie de jouer au moment où il joue. Suivant le contexte et ce qu'il entend, il pourra jouer fusion, jazz ou blues.
Ecoute son premier album "Discoverin' the blues" ou le second avec son premier groupe "The Charles Ford Blues".
Robben est devenu un guitariste de fusion ou de jazz par la suite, en s'ouvrant un peu à d'autres styles.
Je ne pense pas que Muddy Waters ou Jimmy Witherspoon auraient embauché un guitariste de fusion.
Après evidemment on est pas obligé d'aimer sa version du grand standard d'Albert King, d'ailleurs pour tout te dire, je n'en suis pas fan non plus, mais de là à entirer des conclusions générales sur sa capacité à jouer tel ou tel style sur des cas particuliers, surtout quand on a une vision parcellaire de la discographie du bonhomme, je pense que c'est principalement de nature à former des préjugés....Après chacun voit midi à sa porte bien sur

@mbj335: Si tu veux mon avis, SRV a les chocottes...
Si tu passes en RP avec ton groupe, n'hésite pas à prévenir !...

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