Vous et les livres...

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Kandide
jules_albert a écrit :
Kandide a écrit :
"Pieds nus sur la terre sacrée"
Textes rassemblés par T.C Mc Luhan
Photos de Edward S. Curtis

Énormément de citations et de prémonitions de ce qu'est devenu notre monde...

très bon livre, en effet.
michel bounan le cite dans "la folle histoire du monde" :

Les peuples amérindiens furent tout aussi étonnés d'observer l'acharnement au travail de leurs envahisseurs, leur fébrilité industrieuse d'insectes, et surtout leur inébranlable détermination à inculquer au monde entier cette extravagante folie : "Vous nous dites que pour vivre il faut travailler... Vous autres, hommes blancs, vous pouvez travailler si vous le voulez, nous ne vous gênons nullement ; mais à nouveau vous nous dites : 'Pourquoi ne devenez-vous pas civilisés ?' Nous ne voulons pas de votre civilisation !"

et dans le livre de samuel g. drake, "biography and history of the indians of north america" :

"Mes jeunes gens ne travailleront jamais, les hommes qui travaillent ne peuvent rêver, et la sagesse nous vient des rêves."


Merci !
PEACE & LOVE
jules_albert
kandide, ça aussi je crois que ça peut te plaire. il s'agit d'un magnifique passage du livre de nicolas valentinov, mes rencontres avec lénine, où l'auteur évoque comment un des membres d'une confrérie, adepte d'une vision panthéiste de la nature, réfute le catéchisme marxiste et la violence révolutionnaire, et affirme que la véritable égalité ne peut advenir que par le perfectionnement de la conscience :

En 1943, E. Monod-Herzen m'offrit la traduction française de l'ouvrage du grand savant indien Jagadis Chunder Bose, Les autographes des plantes et leurs révélations.

Bose n'est pas un philosophe mais un physicien expérimentateur. Il écrit : "Au cours de mes travaux de physique, j'ai vu avec enthousiasme disparaître la frontière séparant la vie de la matière inerte."

On peut, explique-t-il, suivre la ligne de la vie, ascendante et d'une complexité croissante, en partant des minéraux et des métaux, pour atteindre, en passant par les végétaux, les animaux et l'homme. "Ce qui est, dit le Veda, est un, même si les sages donnent à ses parties des noms différents."

Le livre de Bose fit surgir de ma mémoire, comme si c'était hier, les réunions que nous tenions avec le groupe de Sémion Pétrovitch, quarante ans auparavant, dans une rue minable de Kiev. S'il avait pu lire cet ouvrage, Sémion Pétrovitch ne s'en serait plus séparé. Il n'aurait pas détaché son regard des descriptions montrant la réaction des plantes aux nuages qui passent, le sommeil et l'éveil du mimosa, etc. Il n'en aurait dit qu'avec plus d'assurance ce qu'il ne cessait de répéter :

"L'âme est en tout, la vie est partout, partout où un cœur bat. Il y a une âme dans l'homme, dans le cheval, dans l'oiseau, dans le poisson, dans l'herbe la plus simple. La pierre même a peut-être une âme, mais son langage nous est obscur."

L'idée d'une âme universelle, réunissant et reliant les unes aux autres toutes les âmes individuelles, était, pour Sémion Pétrovitch, liée à une autre question d'une importance capitale : celle de la naissance, de la manifestation et du développement dans cette âme (ou dans ces âmes individuelles) de la conscience morale, qu'il appelait "la voix de Dieu".

La pensée de Sémion Pétrovitch peut se résumer ainsi : à mesure que l'âme s'élève du petit caillou jusqu'à l'homme, sa complexité s'accroît et se manifeste notamment par le développement de la conscience et de l'intelligence. L'intelligence - et ici on peut penser que Sémion Pétrovitch avait été influencé par Pascal et Tolstoï - n'est aucunement la plus élevée des valeurs spirituelles, ne constitue nullement le bien suprême.

"La plante, affirmait-il, a une intelligence : sinon, elle ne se tournerait pas vers le soleil. L'épervier, le crapaud, le moustique, le serpent, le crocodile ont une intelligence. La véritable dignité de l'homme ne réside pas dans son intelligence, mais dans sa conscience. C'est la conscience morale qui fait de l'homme la créature suprême. La conscience est supérieure à l'intelligence. Un homme intelligent peut être méchant et faire souffrir son prochain. L'intelligence est orgueilleuse. Elle dit : je suis au-dessus de tous. Elle se moque de l'égalité et de la justice, auxquelles la conscience morale aspire. L'homme de conscience aspire au bien, à la sainteté. Il éprouve pitié et compassion pour les hommes. Il veut être pour tous un frère, un consolateur, un bon compagnon. La conscience, c'est Dieu lui-même. Vénérer Dieu, c'est être homme de conscience. Dieu n'est pas dans l'encensoir des popes, n'est pas dans les icônes, n'est pas dans les églises, mais bien à l'intérieur de l'homme. Un homme intelligent peut n'avoir pas de Dieu, mais l'homme de conscience porte Dieu en lui. Développer sa conscience est la tâche essentielle de l'homme. C'est le seul moyen de réaliser une véritable égalité, la fraternité universelle et le règne de Dieu sur la terre."

extrait de mes rencontres avec lénine de nicolas valentinov (page 200)



Citation:
Au sommaire : la vie silencieuse, l'écriture de la plante, le comportement des plantes, plantes intoxiquées, la réaction électrique, le sommeil des plantes, le palmier qui prie à Faridpore, réactions de la matière inorganique, le graphique de la vie et de la mort, automatismes, l'enregistrement de la croissance, le crescographe magnétique, plantes blessées, le sens de la direction chez les plantes, les mouvements des plantes dans la nature, la fermeture nocturne du nymphaea, l'ascension de la sève, le tissu pulsant, le manguier qui pleure, la traite des palmiers, etc. Etonnant ouvrage fondé sur "l'étude des mouvements succédant à un choc d'enquête", permettant, selon son auteur, d'examiner la vitalité des plantes.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Kandide
jules_albert a écrit :
kandide, ça aussi je crois que ça peut te plaire. il s'agit d'un magnifique passage du livre de nicolas valentinov, mes rencontres avec lénine, où l'auteur évoque comment un des membres d'une confrérie, adepte d'une vision panthéiste de la nature, réfute le catéchisme marxiste et la violence révolutionnaire, et affirme que la véritable égalité ne peut advenir que par le perfectionnement de la conscience :

En 1943, E. Monod-Herzen m'offrit la traduction française de l'ouvrage du grand savant indien Jagadis Chunder Bose, Les autographes des plantes et leurs révélations.

Bose n'est pas un philosophe mais un physicien expérimentateur. Il écrit : "Au cours de mes travaux de physique, j'ai vu avec enthousiasme disparaître la frontière séparant la vie de la matière inerte."

On peut, explique-t-il, suivre la ligne de la vie, ascendante et d'une complexité croissante, en partant des minéraux et des métaux, pour atteindre, en passant par les végétaux, les animaux et l'homme. "Ce qui est, dit le Veda, est un, même si les sages donnent à ses parties des noms différents."

Le livre de Bose fit surgir de ma mémoire, comme si c'était hier, les réunions que nous tenions avec le groupe de Sémion Pétrovitch, quarante ans auparavant, dans une rue minable de Kiev. S'il avait pu lire cet ouvrage, Sémion Pétrovitch ne s'en serait plus séparé. Il n'aurait pas détaché son regard des descriptions montrant la réaction des plantes aux nuages qui passent, le sommeil et l'éveil du mimosa, etc. Il n'en aurait dit qu'avec plus d'assurance ce qu'il ne cessait de répéter :

"L'âme est en tout, la vie est partout, partout où un cœur bat. Il y a une âme dans l'homme, dans le cheval, dans l'oiseau, dans le poisson, dans l'herbe la plus simple. La pierre même a peut-être une âme, mais son langage nous est obscur."

L'idée d'une âme universelle, réunissant et reliant les unes aux autres toutes les âmes individuelles, était, pour Sémion Pétrovitch, liée à une autre question d'une importance capitale : celle de la naissance, de la manifestation et du développement dans cette âme (ou dans ces âmes individuelles) de la conscience morale, qu'il appelait "la voix de Dieu".

La pensée de Sémion Pétrovitch peut se résumer ainsi : à mesure que l'âme s'élève du petit caillou jusqu'à l'homme, sa complexité s'accroît et se manifeste notamment par le développement de la conscience et de l'intelligence. L'intelligence - et ici on peut penser que Sémion Pétrovitch avait été influencé par Pascal et Tolstoï - n'est aucunement la plus élevée des valeurs spirituelles, ne constitue nullement le bien suprême.

"La plante, affirmait-il, a une intelligence : sinon, elle ne se tournerait pas vers le soleil. L'épervier, le crapaud, le moustique, le serpent, le crocodile ont une intelligence. La véritable dignité de l'homme ne réside pas dans son intelligence, mais dans sa conscience. C'est la conscience morale qui fait de l'homme la créature suprême. La conscience est supérieure à l'intelligence. Un homme intelligent peut être méchant et faire souffrir son prochain. L'intelligence est orgueilleuse. Elle dit : je suis au-dessus de tous. Elle se moque de l'égalité et de la justice, auxquelles la conscience morale aspire. L'homme de conscience aspire au bien, à la sainteté. Il éprouve pitié et compassion pour les hommes. Il veut être pour tous un frère, un consolateur, un bon compagnon. La conscience, c'est Dieu lui-même. Vénérer Dieu, c'est être homme de conscience. Dieu n'est pas dans l'encensoir des popes, n'est pas dans les icônes, n'est pas dans les églises, mais bien à l'intérieur de l'homme. Un homme intelligent peut n'avoir pas de Dieu, mais l'homme de conscience porte Dieu en lui. Développer sa conscience est la tâche essentielle de l'homme. C'est le seul moyen de réaliser une véritable égalité, la fraternité universelle et le règne de Dieu sur la terre."

extrait de mes rencontres avec lénine de nicolas valentinov (page 200)



Citation:
Au sommaire : la vie silencieuse, l'écriture de la plante, le comportement des plantes, plantes intoxiquées, la réaction électrique, le sommeil des plantes, le palmier qui prie à Faridpore, réactions de la matière inorganique, le graphique de la vie et de la mort, automatismes, l'enregistrement de la croissance, le crescographe magnétique, plantes blessées, le sens de la direction chez les plantes, les mouvements des plantes dans la nature, la fermeture nocturne du nymphaea, l'ascension de la sève, le tissu pulsant, le manguier qui pleure, la traite des palmiers, etc. Etonnant ouvrage fondé sur "l'étude des mouvements succédant à un choc d'enquête", permettant, selon son auteur, d'examiner la vitalité des plantes.
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jules_albert

michel le bris, pour l'amour des livres

« Nous naissons, nous grandissons dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leurs échos éveillés en nous, ne resterions-nous pas tels des enfants perdus dans les forêts obscures ? Donnant mots, visage à l'inconnu du monde, nous révélant à nous-mêmes, ils sont, si l'on y réfléchit, notre première, notre véritable demeure. Je leur dois tout.

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. Tel est son grand message : que, tous, nous sommes plus grands que nous. »
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Lao
  • Lao
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  • Publié par
    Lao
    le 17 Janv 2020, 10:25
Le Bris, un breton avec un parcours assez remarquable.
Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
Kandide
jules_albert a écrit :

michel le bris, pour l'amour des livres

« Nous naissons, nous grandissons dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leurs échos éveillés en nous, ne resterions-nous pas tels des enfants perdus dans les forêts obscures ? Donnant mots, visage à l'inconnu du monde, nous révélant à nous-mêmes, ils sont, si l'on y réfléchit, notre première, notre véritable demeure. Je leur dois tout.

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. Tel est son grand message : que, tous, nous sommes plus grands que nous. »
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Lao
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  • #5003
  • Publié par
    Lao
    le 18 Janv 2020, 18:37
C'est bizarre ces posts vides .....
Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
RFM
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    RFM
    le 05 Fév 2020, 10:39
Lao a écrit :
Le Bris, un breton avec un parcours assez remarquable.


J'abonde.
C'est un autre écrivain breton (et ami), Jean-Claude Bourlès, qui me l'avait fait découvrir il y a quelques années.
jules_albert

george r. stewart, la terre demeure, préface de juan asensio :

http://www.juanasensio.com/arc(...).html

Un grand classique de la fin du monde. Un roman lyrique et élégant sur les lois inébranlables de la nature. Après un fléau qui efface l’humanité de la face de la Terre, Isherwood Williams, l’un des rares survivants, parcourt le sud-ouest des États-Unis à la recherche d’autres humains. Avec les rares qu'il trouve, il forme une communauté qui tente de s’organiser, tandis qu'il est témoin de la façon dont la nature efface peu à peu toute trace de la présence de l’homme.

Le personnage d’Isherwood est le lien entre la civilisation condamnée et celle qui émerge, hésitante, de ses cendres.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Kandide
Citation:
L'inertie invraisemblable de nos dirigeants... Depuis le protocole de Kyoto 1997, de COP en COP, tout cela n'a pas permis d'inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre...
Citation:
"1000 milliards d'Euros perdus chaque année par l'évasion et la fraude fiscale"
alors que pas la moitié des 100 milliards promis par la COP 24 n'a été pourvue"
L'humanité en péril
Fred Vargas

https://www.lefigaro.fr/conjon(...)e.php

https://www.geo.fr/environneme(...)94310

https://www.liberation.fr/depe(...)75054
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jules_albert

Armel Guerne, L'âme insurgée - Écrits sur le Romantisme (Le romantisme allemand – Friedrich Hölderlin – Novalis – Heinrich von Kleist – Grimm – Gérard de Nerval – Herman Melville – Robert-Louis Stevenson)

il s'agit d'un des ouvrages évoqués par michel le bris dans pour l'amour des livres.

Armel Guerne, né à Morges (Suisse), d'origine bretonne. Vit en France depuis son enfance ; et depuis quinze ans dans un moulin à vent, loin de tout, dans le silence d'un vaste paysage où le visitent quelques amis. Ne fait aucune différence entre ses "traductions" (Hölderlin, Novalis, Kleist, Grimm, Melville), commandées toutes par l'amour qu'il a de la langue française et le besoin d'en enrichir le patrimoine, et son œuvre personnelle. « On peut ainsi ne jamais quitter la poésie, l'attendre partout où elle peut venir : des autres dans leur langue et de soi dans la sienne. »

Il estime qu'une œuvre qui n'est pas toute entière au service de l'esprit est parfaitement inutile et qu'il faut fuir le tintamarre de l'actualité : une vie ne mérite pas d'être employée à rien. Poète, mais poète debout, arc-bouté de toutes ses forces contre un monde que le verbe poétique, il le sait, est seul capable de maintenir, de soulever, de sauver, il a le sentiment d'avoir beaucoup employé la sienne à quelque chose.




Qu'est-ce que le Romantisme ? Ni pudibonderie, ni sensiblerie, encore moins école littéraire, Armel Guerne répond qu'il en va avec lui d'une manière d'être. Entière. Radicale. Intransigeante. Décrassé de sa patine et de sa guimauve, le Romantisme est de tous les âges : le génie de se tenir droit face au monde, aux êtres et aux choses, avec lucidité et tendresse. Au gré de proses inspirées, Armel Guerne nous parle entre autres de Novalis et Hölderlin, de Kleist et Nerval. Enfants du siècle qui découvrait "l'horreur économique" et la prison du conformisme, les Romantiques, les premiers, ont su empoigner l'existence à pleines mains et opposer à une réalité détestée leur désir d'absolu.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Armel Guerne vit en quoi leur histoire était appelée à être le destin de tous ceux qui, comme lui, refusaient l'humiliation et les violences. À leur suite, il a donné avec l'autorité flamboyante de son verbe l'exemple et la méthode. Il nous montre toujours la route.





Le véritable besoin profond de notre époque est un essentiel besoin d'âme : cette inquiète et sourde faim spirituelle que nos consciences déshabituées et nos organes inexercés ne savent même plus ressentir. Besoin révélateur non d'un quelconque "mal du siècle", mais d'une rupture centrale survenue au sein de la machine humaine, en mal, désespérément, d'un improbable — et pourtant très nécessaire — rééquilibrage surnaturel : une maladie du ciel assez grave pour être déjà inavouable ; une maladie honteuse. Cette honte, les Romantiques d'hier, interrogeant déjà — de plus loin que nous mais surtout de plus haut — l'avenir qui nous attend, étaient parvenus à l'exorciser. Et c'est à voix haute, avec la véhémence des authentiques insurgés, qu'ils avaient mis en garde leurs contemporains bourgeoisement affairés à construire la société irrespirable que nous habitons par force aujourd'hui.

On l'a compris, le Romantisme dont il est question ici, (et qui a surtout explosé en Allemagne) n'a pas grand-chose à voir avec l'aimable école littéraire qui se signala en France sous ce nom. Il s'agit essentiellement d'une manière d'être. Qui étaient en effet ces Romantiques d'Outre-Rhin qui nous paraissent aujourd'hui si actuels, si fraternels ? D'abord des hommes qui refusaient de vivre dans un monde où l'âme n'aurait plus sa place. Et qui savaient poser, eux, les questions que nous n'osons plus formuler, appelant — et parfois trouvant — des réponses que nous ferions bien de méditer. Car pour eux, c'est clair, la seule littérature digne de ce nom est celle qui exige des mots qui militent en faveur de l'essentiel. Non pour satisfaire, par désir conformiste de vaine séduction, telle ou telle mode esthétique ou idéologique. Mais pour ce qui vraiment fait vivre.

C'est à l'écoute de ces hommes, à la fois poètes et prophètes, qu'Armel Guerne nous invite à nous porter de toute urgence.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
hercule01
J'ai lu les commentaires sur la société du spectacle. Encore plus subversif que le livre de 65 mais surtout moins jargonneux. Guy Debord serait traité de complotiste aujourd'hui.
Clip de mon groupe Triptyque
https://youtu.be/ztcqWq84pXA

Twitter:@triptyque11

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