Vous et les livres...

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Kandide
jojolapinggg a écrit :

JAPPE = degré zéro de la pensée, c'est nul, un semblant de pensée qui relève d'un vide abyssal.
comme indiqué dans ma signature, beaucoup de science pour aucune jugeote. Il est dans le droit fil d'un Armando Verdiglione.

( ce que j'ai lui de Jappe, tout le temps, un verbiage consistant à un alignement de platitudes que n'importe collégien moyen pourrait aligner, aucune profondeur dans sa réflexion, si Jappe est philosophe, moi je suis pape lol ! ).


Sous doute n'es-tu pas d'accord avec Jappe...
Et ça c'est normal et le propre de la philosophie... de la liberté de penser, etc.

Dénoncer le narcissisme et le matérialisme, ça fait mal...
très mal

Mais de là à parler de: vide abyssal, aucune jugeote, aucune profondeur de réflexion,...

Je trouve au contraire, qu'il est important parfois (souvent) de sortir du cadre de la pensée unique et de réfléchir à notre approche du fétichisme matérialisme et du narcissisme.

Perso, je vois beaucoup (la plupart) de mes contemporains qui sont narcissiques et matérialistes... Sans doute moi aussi suis-je narcissique et matérialisme ? Donc je trouve intéressant de s'interroger avec cet angle de vue...
Pourtant, je lutte tous les jours pour m'extraire de ma condition de mouton consommateur qui trouve un sens à son existence par ses possessions matériels.
Même en voulant une vie dépouillée de biens matériels, ce n'est pas simple d'y arriver, Il faut aujourd'hui à minima un pc, un tél portable,... sinon tu deviens vite un marginal...
Je connais des personnes qui font de la résistance et tente de résister, mais sans carte bancaire sans tél c'est presque impossible... D'ailleurs je vois beaucoup de sdf avec des tél portable...
Donc il y a une réflexion globale qui me dit que nous sommes esclaves de la technologie donc du matérialisme...

A part me réfugier dans ma grotte lorsque tout cela devient trop insupportable, je ne vois pas comment vivre sans être esclave à un certain moment...

Je sais que pour l'ego et narcisse, c'est valorisant de sortir le dernier portable ou ses fringues de marque devant ses semblables et cela donne le sentiment d'être... car l'on est "jugé" que par rapport à cela !
L'habit fait le moine !
Le fétichisme matériel donne "l'impression" d'exister...
PEACE & LOVE
Kandide a écrit :
jojolapinggg a écrit :

JAPPE = degré zéro de la pensée, c'est nul, un semblant de pensée qui relève d'un vide abyssal.
comme indiqué dans ma signature, beaucoup de science pour aucune jugeote. Il est dans le droit fil d'un Armando Verdiglione.

( ce que j'ai lui de Jappe, tout le temps, un verbiage consistant à un alignement de platitudes que n'importe collégien moyen pourrait aligner, aucune profondeur dans sa réflexion, si Jappe est philosophe, moi je suis pape lol ! ).


Sous doute n'es-tu pas d'accord avec Jappe...
Et ça c'est normal et le propre de la philosophie... de la liberté de penser, etc.

Dénoncer le narcissisme et le matérialisme, ça fait mal...
très mal

Mais de là à parler de: vide abyssal, aucune jugeote, aucune profondeur de réflexion,...

Je trouve au contraire, qu'il est important parfois (souvent) de sortir du cadre de la pensée unique et de réfléchir à notre approche du fétichisme matérialisme et du narcissisme.

Perso, je vois beaucoup (la plupart) de mes contemporains qui sont narcissiques et matérialistes... Sans doute moi aussi suis-je narcissique et matérialisme ? Donc je trouve intéressant de s'interroger avec cet angle de vue...
Pourtant, je lutte tous les jours pour m'extraire de ma condition de mouton consommateur qui trouve un sens à son existence par ses possessions matériels.
Même en voulant une vie dépouillée de biens matériels, ce n'est pas simple d'y arriver, Il faut aujourd'hui à minima un pc, un tél portable,... sinon tu deviens vite un marginal...
Je connais des personnes qui font de la résistance et tente de résister, mais sans carte bancaire sans tél c'est presque impossible... D'ailleurs je vois beaucoup de sdf avec des tél portable...
Donc il y a une réflexion globale qui me dit que nous sommes esclaves de la technologie donc du matérialisme...

A part me réfugier dans ma grotte lorsque tout cela devient trop insupportable, je ne vois pas comment vivre sans être esclave à un certain moment...

Je sais que pour l'ego et narcisse, c'est valorisant de sortir le dernier portable ou ses fringues de marque devant ses semblables et cela donne le sentiment d'être... car l'on est "jugé" que par rapport à cela !
L'habit fait le moine !
Le fétichisme matériel donne "l'impression" d'exister...



Jappe, c'est juste qu'il innove en rien, il propose rien d'inédit, de plus, ce qu'il bégaie, il le fait mal.
jules_albert
anselm jappe est avant tout un divulgateur de la nouvelle critique de la valeur, et c'est vrai que des gens comme robert kurz ou moishe postone ont innové plus que lui dans ce domaine.

mais les articles d'anselm jappe sont quand même très intéressants et d'une lecture aisée, je pense au recueil "crédit à mort" qui est excellent.
et puis son livre sur debord est devenu une référence (à juste titre).

Ben.oît a écrit :
La disparition de Simone Veil m'a redonné envie de lire Les Bienveillantes.
Décidément un beau livre. Le cynisme du narrateur est superbe et il ose nous pousser dans nos derniers retranchements.

Non, nous ne serions pas des héros comme nous nous efforçons de le faire croire toute notre existence durant. On ne sait simplement pas.



ce livre de michel terestchenko et édouard husson critique les bienveillantes.
c'est souvent moralisateur (les auteurs réfutent l'idée selon laquelle la littérature aurait tous les droits), mais c'est quand même intéressant.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
jules_albert
un article de gilles tordjman datant de 2004, où il est question de sonneries pour portables, de mozart et de sollers.

La note fauve

Libération du 18 juin 2004 : « Le téléphone est-il l'avenir de la musique ? Alors que le marché de la sonnerie explose, un groupe allemand lance le premier album composé exclusivement pour le portable. » On apprend qu'après (ou en même temps - c'est pas grave, on n'est plus à ça près) avoir joué les victimes éplorées du piratage domestique, les majors du disque se frottent les mains devant le nouveau marché représenté par les sonneries de téléphone portable. A l'intérieur de l'article, des citations marquées au fer rouge de l'intelligence moderne, comme celle-ci : « Les jeunes sélectionnent le morceau qu'ils aiment et l'utilisent comme une manière de manifester leur identité. Quand une sonnerie résonne dans un bus, ça dit : "je suis là, et ceci est ce que j'aime". C'est comme porter un badge de son groupe favori.» Il y est aussi question d'un groupe de jeunes à têtes de pandas qui a fait un album rempli de morceaux de trente secondes destinés à servir de sonnerie de téléphone, et plein d'autres trucs aussi intéressants.

Ça va donc bien pour la musique et pour les musiciens. Après nous avoir bassiné pendant des siècles avec leurs affres créatives, ils vont enfin pouvoir trouver un débouché intéressant : composer des sonneries de portable. Ils arrêteront peut-être de nous gonfler avec leurs rêves polyphoniques, leurs minuscules problèmes d'interprétation, leurs préludes de choral, leurs symphonies, leur amour suprême, leurs notes qui s'aiment. L'important, si l'on en croit les gens bien informés, c'est qu'une sonnerie de portable, c'est indispensable pour manifester son identité, surtout dans un bus. Ceux qui ne prennent pas le bus et n'ont pas de portable sont priés de fermer leur gueule, et leur identité.

En 1778, Mozart est à Paris. Il écrit : « Je ne me plais guère ici, et cela tient surtout à la musique, je ne trouve aucun soulagement, aucune conversation, aucun rapport agréable avec les gens, en particulier avec les femmes, la plupart sont des catins, et les quelques autres n'ont aucun savoir-vivre.» Le même, toujours à Paris, dans une autre lettre, quelques mois plus tard : « Pour ce qui est de l'opéra, les choses en sont là : il est très difficile de trouver un bon poème. Les anciens, qui sont les meilleurs, ne sont pas faits pour le style moderne, et les nouveaux ne valent rien. La poésie, qui est la seule chose dont les Français peuvent être fiers, devient chaque jour plus mauvaise, et la poésie est vraiment la seule chose, ici, qui doit être bonne, puisqu'ils ne comprennent rien à la musique.» Ces lettres sont citées par Philippe Sollers dans son distrayant Mystérieux Mozart. Le « mystérieux » fait beaucoup pour la morale du vague, si française justement, en vertu de laquelle Philippe Sollers continue à écrire sur tout avec une égale pertinence sans que ça fasse rigoler personne. En vérité, il n'y a rien de mystérieux chez Mozart : c'est un homme à l'œuvre, dans toute la mesure d'un génie exaspéré. Mais on peut lui reconnaître au moins une chose : si certaines de ses œuvres ne survivront que grâce à la sueur des laborieux de Saint-Germain-des-Prés, sa puissance d'analyse sur la France, son malheur, son indignité, sa surdité et sa bêtise arrogante restent d'une cuisante justesse.

Musique utilitaire (les sonneries de portable), musique du lieu commun (« Ah ! le "divin génie" de Mozart... » Mais non, quelques œuvres sont géniales, les autres juste habiles. Pourquoi ne le dit-on jamais ?), variété indigne, « fête » de la musique (tous les ans, à l'ombre des flics). Mais qu'a donc fait ce pauvre pays pour s'imposer comme l'un des moins musicaux du monde ? Rien, justement. La France n'a rien fait. Elle aime la musique, mais seulement au restaurant ou au supermarché. Elle déplore parfois son peu de crédit sur la scène mondiale, alors elle accuse promptement l'enseignement, la rigidité des conservatoires, l'incurie des profs de musique... Sans jamais vouloir s'avouer que le goût de la musique, comme le goût de la beauté, comme le goût de l'intelligence, c'est une éducation qui commence d'abord à la maison. Dans toute l'Europe du Nord, on fait de la musique en famille. Sauf en France, évidemment. Dans toute l'Europe du Sud, un enfant qui manifeste des dispositions et du goût pour un art est pris au sérieux. Sauf en France, bien sûr. La musique n'est pas un métier bien sérieux. On n'est pas sûr d'y faire carrière. A l'exception peut-être des futurs compositeurs de sonneries de portable. La musique, on en veut bien comme un bibelot à poser sur la cheminée, à côté des livres qu'il faut avoir lus et des films dont tout le monde parle. C'est l'effet Star-Ac', la parfaite image inversée de « l'effet Mozart » qui donne un vernis bohème aux gendelettres et à ceux de la haute.

Ce qui manque à la France, c'est l'intelligence du plaisir. C'est Cuba, l'Espagne, le Brésil, la note fauve. Ce qui manque à la France, c'est le cœur du monde.

Gilles Tordjman
Vibrations, 2004
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MonsieurMalabar
Voila, terminé les aventures de Vernon Subutex...

Ca fait très Houellebecq du pauvre, moins de talent, bien pensant, gentiment gauchisant.
Mais ç'est agréable à lire. Pour l'été sur la plage.

Du coup j'emmène quoi sur la plage moi ?
Skelter : "Et dans 100 grammes de cacahuètes t'as autant voire plus de cacahuètes que dans 100g de viande."
PP
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    PP
    le 30 Juil 2017, 21:09
La Fille du train, de Paula Hawkins.
On alterne des monologues intérieurs (datés, comme un journal intime) de trois femmes, dont celle qui disparait.
J'ai lu ce roman qui a bien marché y a deux ans il y a quelques jours, ça se lit très vite, c'est pas seulement du consommable, y a deux narratrices assez intéressantes, une alcoolique à la mémoire défaillante, une délurée-déglinguée en quête de sens et de bonheurs, deci-delà y a des phrases qui ponctuent bien les portraits psychologiques, comme celle-là :

"Soyons francs, encore aujourd'hui, la valeur d'une femme se mesure à deux choses : sa beauté ou son rôle de mère. Je ne suis pas belle, et je ne peux pas avoir d'enfant. Je ne vaux rien."

Bref, j'ai bien aimé (même si le dernier quart est un peu trop cousu de fil blanc), en tout cas plus que les deux suivants, bavards, dont j'ai décroché.
Lao
  • Lao
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    Lao
    le 30 Juil 2017, 21:48
MonsieurMalabar a écrit :
Voila, terminé les aventures de Vernon Subutex...

Ca fait très Houellebecq du pauvre, moins de talent, bien pensant, gentiment gauchisant.
Mais ç'est agréable à lire. Pour l'été sur la plage.

Du coup j'emmène quoi sur la plage moi ?
J'ai lu le "Journal d'été d'un ado déjanté" de Katja Lasan.
Réflexions "intimes" d'un ado en vacances en Corse avec des amis qui lui servent un peu de parents.
Ambiance rock/grunge également.
Pas de la grande littérature ni d'imagination débordante mais ta description de Vernon Subutex colle aussi assez bien à ce bouquin.
jules_albert


Pierre Bergounioux, journal d'un mou

Le journal de Pierre Bergounioux n'a aucun intérêt : l'auteur ne vit rien. Parfois, il lit trop tard le soir. Du coup, le lendemain, il est fatigué. Il a des courbatures. Heureusement, le 8 juin 1981, il dort «comme un animal, comme une pierre». Le temps? «Il fait gris.» Quatre jours plus tard, ça ne s'est guère amélioré: «gris et frais». Heureusement, le 14 du même mois, «il fait un temps splendide». Trois jours plus tard, Pierre lit Le Rationalisme de la chimie moderne. Le 26, c'est le tome III de l'Histoire générale des techniques (ouvrage publié sous la direction de M. Daumas). Le 29, un «temps exécrable». Je ne me souvenais pas que l'été 1981 avait été si médiocre.

On saute quelques années. Le 14 avril 1985, «la pluie cingle sur les vitres du bureau». Lecture? La Forme d'une ville, de Julien Gracq. Le lendemain, «il a cessé de pleuvoir». Le 20, «il fait un temps radieux». Mais le 5 mai: «De sombres nuées chargées de pluie envahissent bientôt le ciel limpide du matin». Lecture? Le Non-Civilisé et nous, d'Allier. Le 25: «Le beau temps revenu hier soir nous est resté.» Ce nous, Bergounioux s'approprie bel et bien la météo. C'est sa chose. Le 4 juin : «il fait très beau et très chaud». Vacances en 1981 à Clermont-Ferrand où «il fait très chaud » (6 juillet). Le 16 juillet, il y a un orage mais le temps se remet et «le ciel est d'un bleu violent acide». Le 21, «il fait un temps splendide». Le 24 : « Temps glorieux. La journée sera très chaude ». Lecture ? Aperçus d'Afrique en quatrième vitesse, de Bottu. Le 29, Pierre est réveillé «par la pluie qui bat la campagne». Il n'y a pas que la pluie qui batte la campagne : le talent de l'auteur aussi. On se demande ce qui est passé par la tête de Bergounioux pour qu'il se soit convaincu de laisser paraître ce pense-très-bête de ses années 80.

Pierre est enseignant. Comme les élèves, les enseignants ont horreur d'une chose : la rentrée des classes. Euphoriques en juin, dépressifs en septembre. En 1985, l'automne est exceptionnellement doux, ce qui améliore l'humeur de notre diariste de l'Éducation nationale : «Je quitte la maison en chemise. Le jour se lève, rose et bleu, tiède...» Le 23 septembre, grand jour : Pierre va - en métro - chez Gallimard pour signer le service de presse de son deuxième livre : Ce pas est le suivant. Mais il n'en fait pas un sac, le prendrait presque de haut : «Sachant, d'expérience, combien la besogne est fastidieuse, je m'abstiens de formules recherchées, mets au panier les noms des gens pour qui écrire ne vaut pas la peine, prends la vitesse de croisière et, à midi, c'est terminé». Lectures ? Le Désastre de Pavie de Jean Giono (17 octobre). Papiers collés, de Georges Perros (20 octobre), Carnets de la drôle de guerre, de Jean-Paul Sartre (15 novembre), le Journal de Jules Renard (23 novembre), etc.

Les fêtes de Noël, Pierre les passera... à Clermont ! Comment se présente l'année 1986 ? D'abord, le temps : «je jette un coup d'oeil par la fenêtre, je découvre que la neige est tombée pendant la nuit». Sur le plateau de Millevaches, «un brouillard intense, comme du lait, noie la lande». Le 27 avril de la même année, les affres de la création littéraire : «Je progresse doucement dans le chapitre un mais je m'inquiète, déjà, des suivants.» Le 14 mai, il écrit mais attend «aussi qu'on nous livre la nouvelle machine à laver la vaisselle». Je suis allé à la dernière page, par curiosité. Le 31 décembre 1990 : «il pleut abondamment...» Tous aux abris.

Patrick Besson, Avons-nous lu ?
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La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
jules_albert


21. Les progressistes prétendent que leur militantisme est fondé sur la compassion ou les principes moraux. Ces derniers jouent effectivement un rôle chez le progressiste de type "sursocialisé", mais ni la compassion ni les principes moraux ne suffisent à expliquer l'activisme des progressistes. L'agressivité et le goût du pouvoir sont des composantes bien trop importantes de leur comportement. Nombre de leurs actions ne sont d'ailleurs pas calculées rationnellement en vue d'aider les gens qu'elles sont censées soutenir. Par exemple, si on pense que "l'action positive" est bonne pour les Noirs, est-il sensé de la réclamer en termes agressifs ou dogmatiques ? Il serait certainement plus judicieux de trouver une approche diplomatique et conciliatrice, en faisant des concessions au moins verbales et symboliques aux Blancs qui trouvent discriminatoire l'action positive. Mais une telle approche ne saurait satisfaire les besoins émotionnels des progressistes. Aider les Noirs n'est pas leur véritable but. Les problèmes raciaux leur servent de justification pour exprimer leur propre agressivité et leur désir frustré de pouvoir. En fait, ils nuisent aux Noirs, parce que leur attitude hostile à l'égard de la majorité blanche tend à exacerber la haine raciale.

Si notre société n'avait plus de problèmes sociaux, les progressistes en inventeraient afin d'avoir un prétexte pour faire du foin.

[...]
50. Les conservateurs sont idiots : ils se lamentent sur l'effondrement des valeurs traditionnelles mais s'enthousiasment pour le progrès technique et la croissance économique. Il ne leur est visiblement jamais venu à l'idée qu'on ne peut pas opérer de changements rapides et radicaux dans la technologie et l'économie d'une société sans provoquer des changements tout aussi rapides dans tous les autres domaines, et que ces changements détruisent inévitablement les valeurs traditionnelles.

51. L'effondrement de ces valeurs implique la rupture des liens sociaux qui assuraient la cohésion des petits groupes traditionnels. Cette destruction provient également du fait que les conditions modernes exigent souvent des individus qu'ils déménagent, se séparant ainsi de leur communauté d'origine. De plus, une société technologique doit affaiblir la famille et les communautés locales si elle veut fonctionner efficacement ; l'individu doit d'abord servir le système, et seulement dans un deuxième temps une communauté restreinte, car si la loyauté pratiquée au sein des petites communautés était la plus forte, elles agiraient pour leur propre compte, aux dépens du système.

52. Supposez qu'un fonctionnaire, ou un cadre d'entreprise, offre un poste à un parent, un ami ou un coreligionnaire, plutôt qu'à un individu plus qualifié. Sa "fidélité" personnelle aura donc supplanté son dévouement au système, et cela s'appelle du "népotisme", ou de la "discrimination", deux péchés terribles pour la société moderne. Les sociétés qui se veulent industrielles sans avoir réussi à subordonner les solidarités personnelles ou locales au loyalisme à l'égard du système sont souvent très inefficaces (voyez l'Amérique latine). Une société industrielle avancée ne peut tolérer que de petites communautés émasculées, domptées et transformées en outils à son service.

68. L'homme primitif, menacé par une bête sauvage ou tenaillé par la faim, pouvait se défendre ou aller chercher de la nourriture. Il n'avait nulle certitude de voir ses efforts couronnés de succès mais il ne restait pas impuissant face aux menaces. L'homme moderne est quant à lui menacé par mille dangers contre lesquels il ne peut rien : accidents d'origine nucléaire, alimentation cancérigène, pollution, guerres, augmentation des impôts, violation de sa vie privée par les grandes organisations, phénomènes économiques et sociaux qui peuvent affecter sa manière de vivre.

69. Il est vrai que l'homme primitif était impuissant face à certaines menaces : la maladie, par exemple. Mais il pouvait accepter ce risque avec stoïcisme. Cela faisait partie de la nature des choses, ce n'était la faute de personne, même si on en rendait responsable quelque démon imaginaire et impersonnel. Les périls qui menacent l'homme moderne sont en revanche créés par l'homme. Ils ne sont pas le résultat d'un hasard, ils lui sont imposés par d'autres, dont il ne peut pas, en tant qu'individu, modifier les décisions. Il se sent donc frustré, humilié et furieux.


Theodore Kaczynski, La société industrielle et son avenir.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Adam Bopel
Après avoir dévoré (puis offert à des amis) l'avant dernier livre de Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs, cet été je me suis replongé dans ses nouvelles (Une vie à coucher dehors) et j'ai surtout lu son dernier ouvrage, Une très légère oscillation.
Son "carnet de bord", qui évoque les événements récents, intimes (son accident) et universels (particulièrement les tragédies) est l'occasion de s'interroger avec humour et lucidité sur l'état de notre planète et de nous faire partager ses inquiétudes (les fanatismes, Internet, l'irresponsabilité de l'homme face à son environnement), mais aussi sur ses bonheurs : les rencontres, les voyages, la beauté de la nature (et l'urgence de la préserver).

Il explique le titre de son livre ainsi : "C'est une très légère position d'équilibre pour essayer d'échapper au battement violent entre les extrémités, entre l'envie de stabilité et le désir d'aventure. L'écriture permet de ramener sa trépidation intérieure à une légère oscillation."

Pur les curieux, je conseille la petite vidéo dans laquelle il parle de la genèse de son livre :

http://culturebox.francetvinfo(...)57057
hilaryhahn
Fini Vernon Subutex . Pas seulement brillant, c'est une oeuvre importante . Ma grosse claque des 4 dernières années (chez les contemporains) avec "Le royaume " de Carrère.
Petite cover folk guitare/voix ici
https://youtu.be/P8IUUfVxb40?s(...)xiagm
jules_albert

anselm jappe, la société autophage, 2017.


Dans La Société autophage, Anselm Jappe s'intéresse au sujet narcissique-fétichiste, qu'il identifie comme la subjectivité propre au capitalisme de crise. La "critique de la valeur" élargit ici son discours à la sphère des structures psychiques, à la recherche du sujet même de la fétichisation de la marchandise. Ce livre s'adresse à tous ceux qui se préoccupent de la "pulsion de mort" de la société actuelle et qui pensent qu'elle est le résultat d'une véritable crise de civilisation.

Le mythe grec d'Érysichthon nous parle d'un roi qui s'autodévora parce que rien ne pouvait assouvir sa faim – punition divine pour un outrage fait à la nature. Cette anticipation d'une société vouée à une dynamique autodestructrice constitue le point de départ de La Société autophage. Anselm Jappe y poursuit l'enquête commencée dans ses livres précédents, où il montrait – en relisant les théories de Karl Marx au prisme de la "critique de la valeur" – que la société moderne est entièrement fondée sur le travail abstrait et l'argent, la marchandise et la valeur.

Mais comment les individus vivent-ils la société marchande ? Quel type de subjectivité le capitalisme produit-il ? Pour le comprendre, il faut rouvrir le dialogue avec la tradition psychanalytique, de Freud à Erich Fromm ou Christopher Lasch. Et renoncer à l'idée, forgée par la Raison moderne, que le "sujet" est un individu libre et autonome. En réalité, ce dernier est le fruit de l'intériorisation des contraintes créées par le capitalisme, et aujourd'hui le réceptacle d'une combinaison létale entre narcissisme et fétichisme de la marchandise.

Le sujet fétichiste-narcissique ne tolère plus aucune frustration et conçoit le monde comme un moyen sans fin voué à l'illimitation et la démesure. Cette perte de sens et cette négation des limites débouchent sur ce qu'Anselm Jappe appelle la "pulsion de mort du capitalisme" : un déchaînement de violences extrêmes, de tueries de masse et de meurtres "gratuits" qui précipite le monde des hommes vers sa chute.

Dans ce contexte, les tenants de l'émancipation sociale doivent urgemment dépasser la simple indignation contre les tares du présent – qui est souvent le masque d'une nostalgie pour des stades antérieurs du capitalisme – et prendre acte d'une véritable "mutation anthropologique" ayant tous les atours d'une dynamique régressive.

extrait : http://fr.calameo.com/read/000(...)cc7bd



les aventures de la marchandise, réédité en poche.
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La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Kandide
La vie secrète des arbres

Pour les amoureux de dame nature et aussi pour les autres.
J'ai appris beaucoup de choses.
J'en retiens aussi, entre autres, que toutes formes de vie sont liées... Mais cela c'est mon parcours du moment... et je m'interroge donc sur ce que l'on fait subir à dame nature...
PEACE & LOVE

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