Vous et les livres...

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Invité
MIA WALLACE a écrit :


génial !!


Je préfère le club des cinq !!

L'an prochain j'essaye le "clan de 7"... mais j'ai un peu peur, c'est beaucoup plus difficile à lire


Souvenirs, souvenirs... mon livre favori quand j'avais 8/10 ans

lu et relu certainement + de 10 fois
MonsieurMalabar
MIA WALLACE a écrit :


génial !!


Je confirme, les meilleurs bouquins du CDI !
Skelter : "Et dans 100 grammes de cacahuètes t'as autant voire plus de cacahuètes que dans 100g de viande."
jules_albert
allia vient de publier "contre le travail" (préface de gianfranco sanguinetti) :


Rensi démontre ici, de nouveau, sa faculté de stimuler les esprits. Car si, à ses yeux, la haine que le travail inspire apparaît proportionnelle au désir d’atteindre la véritable destinée humaine, il valorise du même coup le jeu, l’art, la passion des sciences, toute activité susceptible d’échapper à la contrainte et au diktat de l’argent.


encore disponible :



Œuvre majeure dont les cinq premiers chapitres ont été prépubliés dans la revue Fario, « Au fond de la couche gazeuse » met discrètement en scène un narrateur qui se confond avec l’auteur, lui-même invisible dans la vie d’aujourd’hui, sans empreinte numérique, expédiant à son éditeur ses manuscrits sous enveloppe, par la Poste, comme aux temps anciens. Le catalogue de nos maux et de nos pertes débute prosaïquement par l’usage machinal de l’éclairage électrique.

Déjà, dans « La vie sur Terre » [1996-1999], l’auteur évoquait peut-être des souvenirs personnels lorsqu’il écrivait : « […] et si avec les progrès du confort les amants prennent des douches, bavardent au téléphone et ont un tourne-disque, […] c’est la froide lumière électrique qui dégrise leur nudité, au lieu qu’en épuisant la lampe à mèche, toujours inquiète, recueillait le témoignage des heures passées avec leurs ombres vivantes ». Aujourd’hui, il revient sur la lumière fixe et uniforme glaçant la réalité pour la cantonner dans un décor neutre : « L’éclairage électrique en nous désapprenant à voir dans la pénombre… dérobe toutes les pensées et sentiments des choses qui auraient trouvé… à s’y nuancer et ramifier au-dedans de nous en d’autres impressions et imaginations et souvenirs par jeu de correspondances, en phosphorescences si ténues que la lumière artificielle nous les rend invisibles… juste en actionnant l’interrupteur ».

Alors qu’il pourrait sourire à la vie comme elle va, Baudouin de Bodinat suppute et soupèse l’ineptie des existences formatées à l’ère de la mondialisation, de la marchandisation et de la surpopulation : « […] des idées… viennent aussitôt à l’esprit, de pénuries angoissantes à s’additionner, de progressions de terres abandonnées à la dessiccation qui se constate en imagerie satellitaire, d’immensités océaniques vidées en l’espace d’une génération de tous leurs habitants comestibles, d’insalubrités à 9 milliards de terriens après-demain qui veulent manger tous les jours, d’extraordinaires désordres atmosphériques par-dessus tout cela… ». Quand l’auteur fixe son attention sur son environnement immédiat, l’étroitesse et la médiocrité des vies l’accablent : « […] le tout-venant précaire du IIIe millénaire chaussé de baskets… à la physionomie sans beaucoup de vivacité durant qu’ils sont chacun absorbés par le maniement de leur Smartphones… ou bien feuilletant un gratuit avec des fils électriques rentrant dans leurs oreilles ». Le portrait à charge n’est pas caricatural. Il dessine la lobotomisation en marche. Plus loin, il grave à l’acide la triste trogne des dirigeants de Goldman Sachs enrichis de manière éhontée, en toute impunité, « intouchables dans leur monde à part sécurisé d’hyper-luxe… » et responsables de la paupérisation de travailleurs surendettés par le biais des subprimes : « […] des physionomies fermées de prédateurs sans états d’âme […] Quand la moindre des choses eut été de jeter vivante aux piranhas cette engeance, cette lie de l’humanité ; ces monstres qui fatiguent la Terre ».

Dans cette irréalité quotidienne, Baudouin de Bodinat s’arrête près d’un « vieil homme occupé à son jardin… ou sans hâte à ranger son bois pour l’hiver… pour se souvenir… qu’il aurait pu en aller très autrement de nous tous ». En 240 pages denses, le passage en revue des calamités programmées et des projets dévastateurs produit un passage à tabac des consciences. Si le sort en est jeté avec des dés pipés, reste une superbe prose incisant les maux et libérant les sanies. En 240 pages où le fil discursif est en extrême tension, Baudouin de Bodinat constate presque tranquillement l’apocalypse en marche et en sourdine. Il voit au-dessus des systèmes politiques et commerciaux, la vacuité d’une existence gangrenée de toutes parts, prise dans un hold-up planétaire où le libre-arbitre est un leurre et l’angoisse du vide et de la mort une obsession universelle. Etonnamment, ce sinistre catalogue imprégné de nihilisme radical contient une force vitale exceptionnelle, un élan salutaire irrépressible.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
david2marseille
PP a écrit :
oui, Plateforme m'a semblé son meilleur quand je l'ai lu, le plus maîtrisé, mais il m'a moins laissé une impression de grandeur que Les particules...
après, j'ai un peu décroché...
j'aime bien ses textes brefs cependant, Lanzarotte, et ses poèmes, mélanges étonnants de forme datée et de désespoir (au sens strict) contemporain, où les sentiments naissent paradoxalement d'une absence totale d'affects.


Après avoir lu et refermé les particules élémentaires de Houellebecq je suis resté muet pendant 2 heures ...persuadé de n'avoir jamais rien lu de tel ...
Djian en parlait dans Vers chez les blancs je crois que c'est lui qui m'a amené vers Houellebecq

Je me suis jeté sur Plateforme dès sa sortie et suis resté subjugué ... je venais de perdre mon père ... les premières pages ont résonnées en moi ...
Du coup j ai lu Extension du domaine imagine la résonnance je suis technicien informatique ....
Ensuite j ai pas trop accroché avec La possibilité d'une île
J ai beaucoup aimé le Goncourt les premiers chapitres sont proches de Plateforme ... moins le dernier trop facile pour Houellebecq ...

Lanzarotte est un prémice à plateforme on sent qu'il va accoucher de son chef d'œuvre ...
Peu de livre m'ont fait cet effet
Echine de Djian vers 18 ans John Fante Mon chien stupide Harrisson De Marquette à Veracruz Ainsi que sa suite Retour en terre un truc dans le genre ...
Dernièrement Dernière Nuit à Twisted River d'Irving et Sous le règne de Bone de Russel Banks m'ont vraiment touchés ...
Je viens d'acheter MARLENE ce matin de Djian ...
PP
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    le 01 Avr 2017, 15:02
oui, rares en effet sont les livres, dont en plus on voit les défauts, mais qui malgré tout font quand même cet effet... comme certains classiques...

Mon chien Stupide, quel régal... et du même les deux nouvelles de L'orgie...

(Djian, ça fait un moment que je n'arrive plus à le lire...)
david2marseille
Djian c'est un peu pour moi un reflexe ca sort j achète je lis ...
on est loin de Sotos / Maudit manège mais le style d'écriture est encore bien présent Oh ... en témoigne ...
Mais je comprends que l'on puisse l'avoir délaissé ...
On en revient un peu à ton mail précèdent ... ces romans aux défauts perceptibles ...

Effectivement John Fante est un vrai bonheur je relis souvent aussi celui dans lequel son père vient bricoler la cheminée sa femme étant enceinte "Pleins de vie" je crois "le vin de la jeunesse" aussi ...
Je crois me souvenir de l'orgie il y a pas une nouvelle sur son extraordinaire bras au baseball lol !!! me souviens plus très bien ...

Je viens de finir TWAIN regroupant Tom Sawyer et Huckleberry finn c'est énorme ...
On devrait enseigner ses ouvrages à l'école à tout âge ...

Suis assez branché littérature US (comme les grattes Fender !) en fait ... suis preneur de tout bon conseil de lecture dans le registre ...
PP
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  • #4582
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    PP
    le 01 Avr 2017, 16:19
avec "mes" 6ème, on est justement en train de lire Tom Sawyer en ce moment, Mark Twain est un génie, et je suis surpris de voir à quel point ils se régalent...

oui, dans L'orgie, y a cette nouvelle sur son bras au baseball, "1933 fut une mauvaise année" je crois...

en fait, Djian, après (comme beaucoup de gens de ma génération) avoir été marqué à l'adolescence par ses premiers romans, j'ai rapidement trouvé son écriture un peu trop en train de se regarder, et c'est devenu quelque chose qui me rend certains textes illisibles.

bon, tu as dû lire Bukowski, Brautigan, Kurt Vonnegut Jr, Charles Willeford, Richard Ford, Raymond Carver, et bien d'autres...?
Kandide
david2marseille a écrit :

Suis assez branché littérature US (comme les grattes Fender !) en fait ... suis preneur de tout bon conseil de lecture dans le registre ...



A défaut d'US, un canadien ?
Pieds nus sur la Terre sacrée – Textes rassemblés par TC McLuhan

Je me suis fait une liste de lecture, je ne l'ai pas encore lu, je tiens à être honnête, mais on m'en a dit grand bien ; je l'ai ajouté à ma liste de lecture...
PEACE & LOVE
david2marseille
PP a écrit :
avec "mes" 6ème, on est justement en train de lire Tom Sawyer en ce moment, Mark Twain est un génie, et je suis surpris de voir à quel point ils se régalent...

oui, dans L'orgie, y a cette nouvelle sur son bras au baseball, "1933 fut une mauvaise année" je crois...

en fait, Djian, après (comme beaucoup de gens de ma génération) avoir été marqué à l'adolescence par ses premiers romans, j'ai rapidement trouvé son écriture un peu trop en train de se regarder, et c'est devenu quelque chose qui me rend certains textes illisibles.

bon, tu as dû lire Bukowski, Brautigan, Kurt Vonnegut Jr, Charles Willeford, Richard Ford, Raymond Carver, et bien d'autres...?


Marrant la coïncidence sur Twain ... Suis d'accord il est L'écrivain américain.
Peut être avec Henry Miller aussi ... BIG SUR et les oranges de Jérome Bosh est dans mon top 5 sans aucune hésitation et ses correspondances avec Nin Cendrars Durrell de grands moments de pur bonheur !!!
Je ne connais pas Charles Willeford ni Kurt Vonnegut Jr je vais me renseigner.
Y a t'il des priorités dans leurs ouvrages ?
Charles Bukowski ... Hank !!! ai lu Factotum que je ne connaissais pas il y a peu ...
Richard Brautigan est souvent cité par Djian il est l'écrivain préféré de ma sœur un p'tit faible pour Sucre de Pastèque et la pêche à la truite arc en ciel en Amérique !!! ... son univers est vraiment poétique. Il est l'ovni de la littérature US
J aime beaucoup Carver et Ford que je mets un peu dans le même paquet (avec une petite préférence pour Carver et ses poèmes) ils étaient de grands amis je crois me souvenir ! Là ou les eaux se mêlent est un recueil merveilleux

Au passage j'y repense la poésie de Houellebecq est riche elle aussi ...

Je vais me pencher sur Charles Willeford et Kurt Vonnegut Jr ainsi que le canadien cité par Kandide McLuhan ...
Merci pour ces conseils ...
PP
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    PP
    le 01 Avr 2017, 19:03
de Kurt Vonnegut Jr, je conseille en priorité Mother Night, traduit sous les titres Nuit Noire ou Mère Nuit, c'est un roman terrible sur les masques qu'on se donne, et bien sûr Abattoir 5, mix étrange de SF, de voyage dans le temps et de chronique (vécue par l'auteur) du bombardement de Dresde ; c'est un texte unique et monumental. Le berceau du chat est plus anecdotique mais tout de même intéressant.

Charles Willeford est surtout connu pour une série de polars sur Miami (Miami Blues, Une seconde chance pour les morts, Dérapages, Ainsi va la mort), qui sont d'ailleurs excellents, mais il a aussi écrit d'autres romans moins codifiés, qui sont vraiment excellents et assez différents les uns des autres, j'adore particulièrement Une fille facile, Hérésie, et La messe noire du frère Springer...

Bukowski, j'ai tout lu, relu, rerelu, Factotum c'est son premier et pas son meilleur, tu devrais aimer Souvenirs d'un pas grand-chose, les nouvelles de Je t'aime, Albert et de Au Sud de Nulle Part...

Brautigan, c'est géant dans le minuscule, assez proche de Twain d'une certaine façon dans l'attention enfantine aux presque rien observables, et puis certains textes hantent longtemps (Mémoires sauvés du vent, Cahier d'un retour de Troie) et d'autres sont franchement marrants (Le monstre des Hawkline, Un privé à Babylone)...

de Richard Ford, en fait j'aime surtout Rock Springs, ses nouvelles du début, après ça devient un poil plus bavard et parfois je m'ennuie...

il faut (enfin, il faut...) aussi lire Portnoy et son complexe de Philip Roth, tellement drôle, et Hubert Selby Jr ça peut être une grosse claque aussi, et Le Festin Nu de Burroughs, bref, je m'arrête là pour pas te saouler, mais ce sont de chouettes territoires...


PS : Henri Miller, y a un bouquin de cul, phénoménal, son meilleur livre pour moi en fait : Opus Pistorum... mais c'est quand même hardcore. Un peu à la Pierre Louÿs, si tu connais...
Lao
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    Lao
    le 01 Avr 2017, 19:22
Pour signaler un jeune auteur français Raphaël Albert. J'ai adoré les 2 premiers tomes des "Extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain" détective privé elfe parmi les humains dans un Paris cosmopolite de la fin du XIXème siècle (Fantasy et steampunk à la fois).
Les noms des lieux et de certains personnages issus de l'histoire sont modifiés mais reconnaissables et c'est bourré d'allusions qui s'appliquent à notre époque malgré le décalage.
david2marseille
PP a écrit :
de Kurt Vonnegut Jr, je conseille en priorité Mother Night, traduit sous les titres Nuit Noire ou Mère Nuit, c'est un roman terrible sur les masques qu'on se donne, et bien sûr Abattoir 5, mix étrange de SF, de voyage dans le temps et de chronique (vécue par l'auteur) du bombardement de Dresde ; c'est un texte unique et monumental. Le berceau du chat est plus anecdotique mais tout de même intéressant.

Charles Willeford est surtout connu pour une série de polars sur Miami (Miami Blues, Une seconde chance pour les morts, Dérapages, Ainsi va la mort), qui sont d'ailleurs excellents, mais il a aussi écrit d'autres romans moins codifiés, qui sont vraiment excellents et assez différents les uns des autres, j'adore particulièrement Une fille facile, Hérésie, et La messe noire du frère Springer...

Bukowski, j'ai tout lu, relu, rerelu, Factotum c'est son premier et pas son meilleur, tu devrais aimer Souvenirs d'un pas grand-chose, les nouvelles de Je t'aime, Albert et de Au Sud de Nulle Part...

Brautigan, c'est géant dans le minuscule, assez proche de Twain d'une certaine façon dans l'attention enfantine aux presque rien observables, et puis certains textes hantent longtemps (Mémoires sauvés du vent, Cahier d'un retour de Troie) et d'autres sont franchement marrants (Le monstre des Hawkline, Un privé à Babylone)...

de Richard Ford, en fait j'aime surtout Rock Springs, ses nouvelles du début, après ça devient un poil plus bavard et parfois je m'ennuie...

il faut (enfin, il faut...) aussi lire Portnoy et son complexe de Philip Roth, tellement drôle, et Hubert Selby Jr ça peut être une grosse claque aussi, et Le Festin Nu de Burroughs, bref, je m'arrête là pour pas te saouler, mais ce sont de chouettes territoires...


PS : Henri Miller, y a un bouquin de cul, phénoménal, son meilleur livre pour moi en fait : Opus Pistorum... mais c'est quand même hardcore. Un peu à la Pierre Louÿs, si tu connais...



Merci pour les refs Charles Willford et Kurt Vonnegut Jr je vais approfondir ...
Je connais bien les oeuvres des autres Brautigan Bukowski Selby Jr Roth et Burroughs

Opus Pistorum à été édité il y a peu car retrouvé après sa mort effectivement il précède ce qui deviendra "La crucifixion en rose et les tropiques" qui comprennent à mon gout certainement les plus belles pages de déclarations d'amour faites à Mona Mara et de sexe en littérature ...
Un diable au paradis est un p'tit roman sympa de Miller sur son ami Conrad Téricand ...
Peindre c est aimer à nouveau ... magnifique ...
Vers 30 ans pendant 3/4 ans je n ai rien lu d'autre que Miller l'œuvre est immense j adore cet auteur ... Suis même allé en pèlerinage à Brooklyn voir sa maison d'enfance j'étais à donf !

Ai découvert Bruce Benderson il y a peu (New York Rage) proche mais plus enclin à notre époque du Last Exit to Brooklin de Shelby ...
Bon idem je vais arrêter de tartiner il y en a tant qui comptent comme Colum McCann Mc Liam Wilson Easton Ellis Ellroy sans oublier Cooper et Faulkner ...
Je reviendrai après le test Willford / Vonnegut Jr !!!
Thanks for all !
Raphc
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PP a écrit :
avec "mes" 6ème, on est justement en train de lire Tom Sawyer en ce moment, Mark Twain est un génie, et je suis surpris de voir à quel point ils se régalent...

En Anglais
J'ai tellement ramé à lire Tom Sawyer que j'ai pas eu le courage d'aller plus loin, c'est une langue sacrément difficile.
PP
  • PP
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  • #4589
  • Publié par
    PP
    le 01 Avr 2017, 22:22
non non, en Français, c'est une traduction... (mais la prof d'anglais fait quelques passages avec eux en anglais... d'ailleurs c'est marrant parce que Tom fait des fautes...)

En ce moment sur backstage...