Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
J'pépère largement, mais je l'avais tout de suite... Ben je pige pas, j'ai bien lu sur les forums Apple que les livres d'auteurs protégés ne pouvaient pas être un poil "modifiés"... Quelle conneire...
Kandide
Colonel Blues a écrit :
Merci
Plus simplement, je n'ai pas envie de voir disparaitre ma librairie de quartier, ceux qui y bossent et qui me connaissent, me guident, me tentent parfois, me sourient toujours et à qui je peux même commander un bouquin sur un simple coup de fil, bouquin qui sera "mis de côté" jusqu'à mon prochain passage dans leur "échoppe de papier".
Pourvu que…


Hélas, un peu partout on perd le contact humain...
Les gens perdent aussi par là, la politesse, la courtoisie,...
Beaucoup ne savent même plus dire "bonjour !"
C'est vrai que c'est difficile....

Le livre d'ici quelques années (décennies ? )... Le livre deviendra un peu comme le 33T aujourd'hui, un produit pour quelques collectionneurs et autres rares amateurs...

Quand on voit que dans certains pays les gosses n'apprennent plus à écrire à la main avec un stylo mais à se servir d'un clavier...

C'est là que je vois que je vieillis et que je deviens un vieux con...
PEACE & LOVE
Colonel Blues
Bah oui, et pourtant cet endroit vaut tous les "Aimelazone" du monde…
Tiens, voilà le mien, presse au RDC, librairie à l'étage, au calme… :



Et on voudrait me fourguer un eBookmachintruc ???
Le prochain qui m'écrit "un publique", "une visse" ou "il a tord" sera condamné à écrire ses futurs posts au porte-plume !

"Ce n’est pas d'un dimanche à la campagne dont nous avons besoin, mais d'une vie moins artificielle". (B. Charbonneau & J. Ellul)
rapideyemove
Colonel Blues a écrit :
Bah oui, et pourtant cet endroit vaut tous les "Aimelazone" du monde…
Tiens, voilà le mien, presse au RDC, librairie à l'étage, au calme… :



Et on voudrait me fourguer un eBookmachintruc ???


«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Jim Morrison
Kandide a écrit :

C'est là que je vois que je vieillis et que je deviens un vieux con...

Rassures toi, tu n'es pas seul. Je fais partie du club...
Directement connecté depuis ma tombe du Père Lachaise. On n'arrête pas le progrès...
Raphc
  • Raphc
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Ils ont deux boutiques, l'autre est pour les BD et les livres pour enfants...

Ici ils viennent d'ouvrir la FNAC... c'est toujours ça de pris mais l'offre dépasse peu Marc Levy... Si je pouvais avoir juste un présentoir Acte Sud/babel...
Ou alors un libraire qui met ses coups de coeur sur le dessus du tas, où qui est capale de te dire quoi lire si tu veux découvrir un auteur. C'est pas amazon qui va me le faire.
Donc oui la derniere fois j'ai du laisser 250€ chez le libraire. Mais j'ai pas d'iphone alors il me reste de l'argent.
rapideyemove
Raphc a écrit :




Le Livre à venir.
Beau nom d'enseigne, en tout cas.

Le titre d'un des plus beaux livres qui soient sur ce qu'est la littérature, au plus profond,
"à l'os", publié par Maurice Blanchot, en 1959.
Un des plus beaux, c'est à dire un des plus discutables, entendons un livre, et au–delà une œuvre, propres à être discutés.
Mais aussi parmi les plus difficiles.

Ceci explique sans doute cela.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Biosmog
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Je suis un assez gros lecteur (quand je n'écris pas, je lis...) et bien le livre numérique n'a pas réussi à me convaincre. Je suis déjà intellectuellement assez limité, et j'ai remarqué que j'étais encore moins intelligent quand je lisais sur mon ebook. Je retiens moins bien, synthétise mal, je comprends moins les développements. On commence à percevoir les conséquences, je pense qu'on comprendra bientôt clairement les méfaits du numérique sur la capacité cognitive. La mémorisation est une activité en partie corporelle, alors quand on réduit la part corporelle de l'activité de lecture...
Vous battez pas, je vous aime tous
Kandide
Biosmog a écrit :
Je suis un assez gros lecteur (quand je n'écris pas, je lis...) et bien le livre numérique n'a pas réussi à me convaincre. Je suis déjà intellectuellement assez limité, et j'ai remarqué que j'étais encore moins intelligent quand je lisais sur mon ebook. Je retiens moins bien, synthétise mal, je comprends moins les développements. On commence à percevoir les conséquences, je pense qu'on comprendra bientôt clairement les méfaits du numérique sur la capacité cognitive. La mémorisation est une activité en partie corporelle, alors quand on réduit la part corporelle de l'activité de lecture...


Il y a certainement du vrai en cela !
Je crois qu'il y a des études un peu similaires par rapport à l'écrit avec papier et stylo et avec clavier ou écran tactile... ça modifie la manière de penser... en mieux ou en pire....
Faudrait retrouver les études sur ce sujet...
PEACE & LOVE
rapideyemove
Attaché au papier, à son œuvre silencieuse.

Je sais parfaitement spatialiser la chose lue sur le papier, donc la mémoriser, et la retrouver quand je veux, ou presque.
Après, restent aussi le crayon à papier (du B, en 0,5 mm) et sa petite gomme dans le poussoir du porte-mines.
Des matières indispensables.

Cependant, j'ai une très grosse "bibliothèque" personnelle sur mon laptop, notamment un "pillage" légal et assez systématique des ressources livres de la Bibliothèque Nationale, livres numérisés en PDF mode optique (je crois que c'est comme ça que ça s'appelle, mais au fond je m'en fiche un peu ).
En tout cas d'assez gros fichiers, car en fait ce sont des photos de vieux livres, page après page, tournées à la main, tachées, grattées, diversement abîmées, c'est à dire lues, à la trace près.

Parfois, des notes en marges au crayon, des rencontres.

Pour des périodes que ma maniaquerie révère (notamment du XV° au XVII° siècles), j'y ai fait des découvertes que je n'aurais jamais pu espérer, si j'avais dû attendre le retour au papier desdites œuvres.

En revanche, s'il n'a pas révolutionné grand chose dans ma manière de lire et dans les rituels qui l'accompagnent, l'ordinateur a changé de fond en comble ma manière d'écrire, de concevoir mes "sources" et de les organiser en brouillons, en variantes, en versions...
Et je passe les restes des virages de ce circuit.

Toutefois, mes imprimantes (une fixe et une portable) demeurent les bras séculiers essentiels de mon laptop : après la débauche labyrinthique sur l'écran et sa lumière, une sortie mise au propre, pour être amendée, "salie" irrémédiablement au Waterman, au crayon à papier, aux feutres.
Je garde ainsi la vue nette.

De ce point de vue, tout à fait incidemment, on peut se demander quelles seront les sources d'écrivains, issues du numérique, et comment on pourra alors juger ou ne plus pouvoir juger des "manuscrits" et de leur dimension généalogique.

Constituée depuis assez peu de temps en discipline académique, que restera-t-il bientôt de la "génétique textuelle", de ses indéniables réussites, comme de ses errements, de ses faux-pas, de ses apories, devant la chose littéraire et ses formidables, et heureuses, résistances ?

Je pensais, ce matin, à Julien Gracq dont la rencontre faite à Saint-Florent-le-Vieil, il y a bientôt trente ans, sur les bords de la Loire, reste comme un de ces "cristaux de souffle" (l' Atemkristall de Paul Celan), bien à l'abri.

Par exemple, attrapée sur la Toile et ses dédales, cette belle dédicace, quatre ans avant la fin, du Rivage des Syrtes, pourtant publié en 1951, soit cinquante-deux ans plus tôt :



Ou, pour résumer une partie de mon bavardage,

«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Biosmog
  • Biosmog
  • Vintage Méga utilisateur
rapideyemove a écrit :
Attaché au papier, à son oeuvre silencieuse.

...

En revanche, s'il n'a pas révolutionné grand chose dans ma manière de lire et dans les rituels qui l'accompagnent, l'ordinateur a changé de fond en comble ma manière d'écrire, de concevoir mes "sources" et de les organiser en brouillons, en variantes, en versions...
Et je passe les restes des virages de ce circuit.


Oui, l'écriture sur support numérique a d'autres avantages qui peuvent compenser la difficulté due à l'immatérialité.

Je suis de la génération numérique, je n'ai jamais vraiment écrit à la main. Seul mon tout premier travail universitaire avait été écrit à la machine. Sur Bourdieu. Peu habitué à l'engin que l'on m'avais prété, je m'étais appliqué à écrire recto-verso, sur absolument toute la surface du papier. Cela devait tenir de l'œuvre d'art, ou plus vraisemblablement d'une œuvre de psychopathe: le prof m'avait convoqué et m'avait dit: "je vous ferais bien quelques remarques, mais il n'y avait pas un seul centimètre carré de disponible pour le faire".

Deuxième devoir, collectif cette fois, et sur ordinateur. C'étaient les balbutiements, surtout pour nous trois: je me rappelle que nous avions imprimés chacun notre partie, puis avions renuméroté les pages d'une œuvre qui n'avait évidemment aucune homogénéité de format, de police de caractère, ni même de taille de fonte...

rapideyemove a écrit :

Toutefois, mes imprimantes (une fixe et une portable) demeurent les bras séculiers essentiels de mon laptop : après la débauche labyrinthique sur l'écran et sa lumière, une sortie mise au propre, pour être amendée, "salie" irrémédiablement au Waterman, au crayon à papier, aux feutres.
Je garde ainsi la vue nette.


J'adore
Vous battez pas, je vous aime tous
Kandide
Moi aussi j'adore rapideyemove car il écrit bien !
ça fait du bien !
PEACE & LOVE
Colonel Blues
Ah… le plaisir d'un vocabulaire rare et riche qui parfois nous fait courir vers le dictionnaire lorsque la mémoire nous manque ou que notre simple ignorance d'un mot pointe à la surface…
Le prochain qui m'écrit "un publique", "une visse" ou "il a tord" sera condamné à écrire ses futurs posts au porte-plume !

"Ce n’est pas d'un dimanche à la campagne dont nous avons besoin, mais d'une vie moins artificielle". (B. Charbonneau & J. Ellul)
Kandide
Colonel Blues a écrit :
Ah… le plaisir d'un vocabulaire rare et riche qui parfois nous fait courir vers le dictionnaire lorsque la mémoire nous manque ou que notre simple ignorance d'un mot pointe à la surface…


Exactement !
PEACE & LOVE
rapideyemove
Kandide a écrit :
Colonel Blues a écrit :
Ah… le plaisir d'un vocabulaire rare et riche qui parfois nous fait courir vers le dictionnaire lorsque la mémoire nous manque ou que notre simple ignorance d'un mot pointe à la surface…


Exactement !




Courir, courir, c'est bien la première fois qu'on me dit que je fais courir quelqu'un...

Est–ce que j'ai une petite chance de me rattraper, avant la fin ?

«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Kandide a écrit :
Moi aussi j'adore rapideyemove car il écrit bien !
Ah, je croyais que tu l'adorais parce qu'il avait une grosse bite !

Kandide a écrit :
ça fait du bien !
Hein ?! Heu attends, faut replacer dans le contexte !

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