Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
BluesBarbu
_Hazard_ a écrit :
BluesBarbu a écrit :
Je préfère une littérature qui expliquerait pourquoi certains habitants d'une région français ont du fuir une misère volontairement imposée par le régime centrale en acceptant des emplois mal aimés dans des contrées lointaines. Mais bon, la vérité historique est souvent plus emmerdante que les conversations de comptoir ...
Tu penses à la Bretagne là?


Je ne connais pas l'histoire de la Bretagne, mais je sais qu'il y a eu un moment donné une diaspora massive des bretons vers la capitale qui fut mal accueillie
Lao
  • Lao
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  • Publié par
    Lao
    le 02 Janv 2015, 15:19
Un peu l'histoire de ma famille.
BluesBarbu
Je viens de finir "la métamorphose" de Kafka que je devais lire depuis un moment et dont j'avais une fausse image (plus grandiose, horrifique), je suis déçu finalement.

J'attaque "Nous autres" de Zamiatine

jules_albert
tiens, c'est marrant, dans un genre analogue je suis en train de lire my happy days in hell du poète hongrois gyorgy faludy (traducteur des ballades de villon, et jouissant d'une belle popularité en hongrie). le livre vient d'être réédité en espagne.
faludy (1910-2006) raconte sa vie dans ce livre qui est considéré comme son chef-d'oeuvre. cela va de la clandestinité sous le régime philonazi de 1938 jusqu'à son internement dans un camp de travail stalinien suite au procès de laszlo rajk, véritable baptême de sang pour le stalinisme hongrois.
le livre date de 1962, mais il ne put être publié en hongrie qu'en 1989...
témoin des horreurs du "socialisme réel", il est regardé à la chute du mur avec méfiance aussi bien par la "droite" que par la "gauche".



couverture de l'édition en espagnol toute récente :
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
BluesBarbu
C'est à retenir, je n'ai pas encore commencé la correspondance d'Orwell que tu m'avais conseillé mais c'est en projet.
Kandide
Après le cycle Fondation d'Asimov,
je vais lire Barjavel "La nuit des temps" conseillé ici-même sur ce topic...

Il va falloir que je me fasse une liste de mes prochaines lectures...
PEACE & LOVE
Kandide
Je tente de me constituer une liste de livre à livre...

Je recherche le titre d'un livre...
Car j'avais plein de truc en mémoire.
Et il y a un livre une histoire d'amour avec un jeune informaticien qui étudie à fond l'intelligence artificielle (implantation de puces dans le cerveau ? ) et une jeune fille... Et je crois qu'il y a le dessin des deux personnes nues sur la couvertures...
Impossible de remettre le titre du livre et le nom de l'auteur.. Je suis mal barré...

Si cela parle à quelqu'un...

Nota: il faut que je m'ouvre un répertoire avec une liste (bon, là je raconte ma vie en temps réel)... Oups
PEACE & LOVE
Kandide
Dans un de mes posts je recherchais une citation sur la tolérance...

Et sur un autre topic, je viens de la retrouver:
Si cela intéresse quelqu'un.. au cas où...C'est de la philo...

Si l’on est d’une tolérance absolue, même envers les intolérants, et qu’on ne défende pas la société tolérante contre leurs assauts, les tolérants seront anéantis, et avec eux la tolérance.
Karl Popper

Source:
Moins connu est le paradoxe de la tolérance : La tolérance illimitée doit mener à la disparition de la tolérance. Si nous étendons la tolérance illimitée même à ceux qui sont intolérants, si nous ne sommes pas disposés à défendre une société tolérante contre l'impact de l'intolérant, alors le tolérant sera détruit, et la tolérance avec lui. (…) nous devrions revendiquer le droit de les supprimer (les intolérants), au besoin, même par la force (…) Nous devrions donc revendiquer, au nom de la tolérance, le droit de ne pas tolérer l'intolérant.

Je ne veux pas dire par là qu’il faille toujours empêcher l’expression de théories intolérantes. Tant qu’il est possible de les contrer par des arguments logiques et de les contenir avec l’aide de l’opinion publique, on aurait tort de les interdire. Mais il faut toujours revendiquer le droit de le faire, même par la force si cela devient nécessaire, car il se peut fort bien que les tenants de ces théories se refusent à toute discussion logique et ne répondent aux arguments que par la violence. Il faudrait alors considérer que, ce faisant, ils se placent hors la loi et que l’incitation à l’intolérance est criminelle au même titre que l’incitation au meurtre, par exemple.

Si l’on est d’une tolérance absolue, même envers les intolérants, et qu’on ne défende pas la société tolérante contre leurs assauts, les tolérants seront anéantis, et avec eux la tolérance
The Paradox of Tolerance, Karl Popper, The Open Society and Its Enemies, Vol. I, Chapt. 7, n.4, at 265

http://fr.wikipedia.org/wiki/P(...)rance
PEACE & LOVE
Invité
Popper est un des rares philosophes pour qui j'ai la plus grande estime...
y'a une formule de lui qui te plairait Kandide : "être optimiste est un devoir moral"

... je suis pas d'accord avec lui... mais c'est parce que je sais que d'autres le sont que je n'ai pas besoin de l'être ;-)
Kandide
quantat a écrit :
Popper est un des rares philosophes pour qui j'ai la plus grande estime...
y'a une formule de lui qui te plairait Kandide : "être optimiste est un devoir moral"

... je suis pas d'accord avec lui... mais c'est parce que je sais que d'autres le sont que je n'ai pas besoin de l'être ;-)


PEACE & LOVE
jim204
  • jim204
  • Custom Ultra utilisateur
jules_albert a écrit :

...je suis plongé dans "patience", la revue foutraque ...


ah ouais quand même j'ai jeté un coup d’œil hier
un peu dommage toutes ces photos de boudin frai
jules_albert
nabe a mis dans le mille ! surtout en ce qui concerne la description des jihadistes français, description qui coincide avec cette analyse envoyée par debord à mezioud ouldamer en 1985, analyse reprise dans le livre de ce dernier, le cauchemar immigré dans la décomposition de la france :

On ne discute que de sottises. Faut-il garder ou éliminer les immigrés ? (Naturellement, le véritable immigré n'est pas l'habitant permanent d'origine étrangère, mais celui qui est perçu et se perçoit comme différent et destiné à le rester. Beaucoup d'immigrés ou leurs enfants ont la nationalité française ; beaucoup de Polonais ou d'Espagnols se sont finalement perdus dans la masse d'une population française qui était autre.) Comme les déchets de l'industrie atomique ou le pétrole dans l'Océan -- et là on définit moins vite et moins «scientifiquement» les seuils d'intolérance -- les immigrés, produits de la même gestion du capitalisme moderne, resteront pour des siècles, des millénaires, toujours. Ils resteront parce qu'il était beaucoup plus facile d'éliminer les Juifs d'Allemagne au temps d'Hitler que les Maghrébins, et autres, d'ici à présent : car il n'existe en France ni un parti nazi ni le mythe d'une race autochtone !

Faut-il donc les assimiler ou « respecter les diversités culturelles » ? Inepte faux choix. Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques (Corses, Bretons, etc.) car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français.




par ailleurs, je signale la parution en espagne d'une nouvelle édition augmentée de durruti dans le labyrinthe, livre essentiel de miguel amorós sur la trahison dont fut l'objet durruti et la révolution sociale de la part de ses faux amis (staliniens et autres "anarchistes d'état") :



« ¿Qui a tué Durruti ? », c'est la question qui a perduré comme une des clés essentielles de la révolution, la guerre et la contre-révolution qui, entre 1936 et 1939, se livrèrent un combat à la vie, à la mort. Cependant, comme le montre Miguel Amorós, cette question ne concerne pas seulement les circonstances concrètes de la mort de Buenaventura Durruti, mais aussi une interrogation sur ceux qui contribuèrent, et de quelle façon, à la défaite de la révolution sociale qui était en train de se développer au milieu de la lutte contre le fascisme.

Retraçant le parcours de Durruti, depuis les journées qui suivirent juillet 1936 lorsque la colonne qui portait son nom se dirigeait à Saragosse, jusqu'à son arrivée à Madrid, cette enquête dessine les individus et les traîtres qui façonnèrent le labyrinthe que le révolutionnaire dut parcourir pendant ses derniers mois en vie. Communistes et agents staliniens, le gouvernement et même la direction de la CNT (syndicat anarchiste auquel appartenait Durruti) jouèrent différents rôles pour le mener, lui et sa colonne, dans une souricière. Si l'envoi d'une bonne partie des miliciens vers Madrid servit à retarder à jamais une victoire décisive comme l'était la prise de Saragosse, dans la capitale - d'où avait fui le gouvernement - la colonne fut assignée, sans repos préalable, au guêpier de la Cité universitaire qui était sur le point de tomber entre les mains de l'armée de Franco.

Cette édition augmentée de Durruti dans le labyrinthe apporte de nouveaux témoignages qui renforcent l'hypothèse de la responsabilité directe d'agents staliniens dans la mort, en apparence fortuite, de Durruti ; sans pour autant laisser de côté la complicité de la bureaucratie de la CNT au gouvernement, aussi bien dans le fait de l'avoir attiré dans l'impasse où il mourut que dans l'occultation des circonstances réelles de la tragédie. Amorós rappelle que Mariano Rodríguez Vázquez, dit "Marianet", alors secrétaire général de la CNT « réunit tous les témoins et leur ordonna de garder le silence », ce qui amène Amorós à conclure que « Durruti fut tué par ses compagnons ; ils le tuèrent en corrompant ses idées ».



« Nous faisons la guerre et la révolution en même temps. Ce n'est pas seulement à Barcelone que l'on prend des mesures révolutionnaires, mais partout jusqu'au front. Chaque village que nous conquérons commence à adopter une ligne de conduite révolutionnaire. Une défaite de ma colonne aurait des conséquences effroyables, car notre retraite ne ressemblerait à celle d'aucune armée. Il nous faudrait emmener avec nous tous les combattants des villages par lesquels nous sommes passés. Et depuis le front jusqu'à Barcelone, tout au long de la route que nous avons suivie, il n'y a plus que des combattants. Tout le monde travaille à la fois pour la guerre et pour la révolution : c'est ce qui fait notre force. » - Durruti, le 8 octobre 1936.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
jules_albert
d'ailleurs, la responsabilité de la c.n.t. et des staliniens dans l'assassinat de durruti n'est pas vraiment un scoop puisque abel paz avait établi cette responsabilité de façon concluante dans sa biographie publiée dans les années 1970..
très belle biographie d'ailleurs, qui est un vrai western avec cette qualité joyeuse typiquement anarchiste qui consiste à énoncer naturellement des conduites qui sont une abomination pour les bourgeois, et qu'un auteur "de gauche" essaierait "d'excuser".
exemple : "Durruti et Ascaso discutèrent de l'affaire avec leur ami cubain. Ils décidèrent qu'il fallait exécuter le patron."


le livre est plein de péripéties aussi joyeuses que savoureuses : "Et durant les quatre mois du séjour de Durruti au Mexique, les attaques de banques se multiplièrent. Chaque fois, la police organisait des battues plus sévères. Mais les perquisitions se portaient généralement vers les milieux mal famés, tandis que Durruti et Ascaso vivaient dans l'un des hôtels les plus luxueux de Mexico sous le nom de Mendoza, se faisant passer pour de riches propriétaires de mines du Pérou."

l'avantage du livre de miguel amorós sur celui d'abel paz, c'est qu'il tranche de façon claire, tandis qu'abel paz avait des scrupules à trop charger la c.n.t.
gérard lebovici en août 1980 avait envoyé la lettre suivante à abel paz lui signalant où se situait le défaut de son livre :

Monsieur,
Dans la perspective d'une republication de votre biographie de Durruti, j'étais un peu embarrassé, comme je vous l'ai dit, par le fait que, quant à la dissimulation des circonstances de son assassinat, votre travail avait établi clairement la terrible responsabilité des dirigeants de la C.N.T. de ce temps-là, sans que vous ayez vous-même voulu conclure clairement.

Contrairement à ce que vous m'aviez laissé entendre, la postface que vous m'avez remise depuis, ne tournant qu'autour du mystère qui enveloppe l'inhumation de Durruti, aggravait ce malaise, car je comprends bien ce que vous insinuez, et je sais que vous insinuez une vérité : mais Champ Libre ne publie jamais d'auteurs qui insinuent, quelles que soient les nécessités politiques qui les y portent.

Je pensais donc devoir encore vous préciser ma position là-dessus. Mais je lis dans Solidaridad Obrera nº 66 que l'article publié en page 10 qui avait pour titre "Sartre : combatiente de la Libertad", avait pour auteur Abel Paz. Sartre a été successivement le valet et le défenseur public des bureaucraties et des polices de Russie, Pologne, Cuba, Algérie, Chine, et de quelques autres États. Si vous appelez cela, en vous autorisant de votre qualité de biographe de Durruti, un "combattant de la liberté", je pense que l'estimable Durruti mérite un biographe moins incertain.

Veuillez croire, Monsieur, à l'expression de nos sentiments distingués.

Gérard Lebovici



différentes éditions de la même biographie :

Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
BluesBarbu
Kandide a écrit :

je vais lire Barjavel "La nuit des temps" conseillé ici-même sur ce topic...


Ah tiens pourquoi pas, je viens de lire le pitch et ça m'a l'air pas mal. Pas beaucoup de temps, je n'ai pas encore fini "Nous autres"
Lao
  • Lao
  • Vintage Top utilisateur
  • #4050
  • Publié par
    Lao
    le 17 Janv 2015, 17:09
Durruti -
Il est question de sa mémoire (et de sa progéniture) dans le truculent roman de Jean-Bernard Pouy "Nus".

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