jules_albert a écrit :
j'ai oublié de signaler l'entretien qu'a donné j.-m. mandosio à la revue "europe" :
http://www.fichier-pdf.fr/2014(...)rope/
— Je suis frappé de voir avec quel enthousiasme chaque nouvelle
« avancée » technologique est saluée comme une étape décisive vers le
stade où l’humanité sera enfin débarrassée du fardeau de la mémoire et de la pensée : hier le CD-ROM faisait tenir « tous les savoirs du monde »
dans la paume de la main, aujourd’hui Internet nous les rend accessibles « en temps réel », et demain les hyperlunettes « intelligentes » de Google nous dispenseront définitivement de tout effort intellectuel… À en croire un
rapport de l’Unesco paru en 2005, nous serions en train de passer « de la
société de l’information aux sociétés du savoir ».
Or il suffit d’observer
le déclin régulier du niveau scolaire et les résultats catastrophiques des
enquêtes concernant la culture scientifique de la population dans son
ensemble (je ne parle pas des connaissances de pointe accessibles aux
seuls spécialistes, mais des notions les plus élémentaires de physique,
d’astronomie, d’histoire naturelle…, qui nous permettent de comprendre le
monde et la place que nous y occupons), pour voir que cette « société du
savoir » est un leurre. Ainsi s’explique la longévité des croyances
anachroniques dont je parlais tout à l’heure, ainsi que le retour en force de
dogmes qui paraissaient définitivement vaincus, tels que le créationnisme,
allant de pair avec la résurgence des fondamentalistes religieux. Nos dirigeants eux-mêmes sont en règle générale des démagogues incultes et arrogants, et leur autosatisfaction ne peut dissimuler que la fuite dans le virtuel et la
volonté d’accéder aussi vite que possible à la post-humanité et au « corps
augmenté » est le signe préoccupant d’un renoncement collectif : l’humanité,
se sachant (ou se persuadant qu’elle est) condamnée à moyen terme sous sa
forme actuelle, en prend son parti et creuse sa propre tombe. La croyance au
progrès renaît de ses cendres avec ce qui n’est au fond qu’une nouvelle
version du mythe de « l’homme nouveau » dont rêvaient les totalitarismes
du siècle précédent : un individu entièrement transparent, programmable,
contrôlé par ses nanopuces, et qui sera si totalement soumis au marché
qu’il lui faudra régulièrement payer ses mises à jour automatiques, faute
de quoi il sera déconnecté et recyclé comme n’importe quelle
marchandise obsolète.
J'ai beau chercher, je n'ai pas trouvé l'adresse de son dealer dans la biographie indicative
Franchement, je suis assez d'accord sur le fait que la population soit de moins en moins cultivée et que le niveau scolaire baisse de plus en plus, mais le reste de la démonstration est digne d'un bouquin de SF de bas étage.