Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
jules_albert
en flânant chez un bouquiniste hier soir, je suis tombé sur l'épaulette de georges darien. c'est un roman anti-militariste dans lequel darien ridiculise la médiocrité de l'armée. alors je ne résiste pas à la tentation de vous montrer la quatrième de couverture qui est un petit chef-d'oeuvre dans son genre. il s'agit d'un échange de lettres entre darien et son éditeur stock qui finit par l'envoyer bouler :

Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
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jules_albert a écrit :
[...] dénombre en France 30 suicides par jour, 900 par mois, 11 405 par an (soit deux fois plus qu’au Royaume-Uni, en Espagne ou aux Pays-Bas)  ; il constitue la première cause de mortalité chez les 35-49 ans, la deuxième chez les 15-24 ans, après les accidents de circulation (il y a presque deux fois plus de suicides que de morts sur la route).


En tant que motard, je connais ce chiffre, parce que je le sors à chaque fois qu'on me parle du nombre de morts sur les routes. J'aime bien aussi les accidents domestiques, 19 000 par an en gros, ce qui permet de dire qu'on a 5 fois plus de chance de mourir en restant chez soi qu'en prenant sa voiture.

Ca permet de réduire à néant instantanément les arguments des c*nnards qui prônent la politique d'hyper-répression actuelle sur la route. Ca n'a pas encore d'effets sur nos dirigeants là-haut, mais bon...

Ceci à part, il devrait être effectivement aisé de faire le lien entre ce chiffre des suicides et le fait que rien n'est fait d'un coté à l'orientation "hypertravail" (pas mal comme trouvaille, ça !) de la société actuelle de l'autre. Mais le fait est que à part ici maintenant, j'ai rarement lu ou entendu sur le sujet. Je ne peux donc que partager le constat...
Raphc
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Basstyra a écrit :
jules_albert a écrit :
[...] dénombre en France 30 suicides par jour, 900 par mois, 11 405 par an (soit deux fois plus qu’au Royaume-Uni, en Espagne ou aux Pays-Bas)  ; il constitue la première cause de mortalité chez les 35-49 ans, la deuxième chez les 15-24 ans, après les accidents de circulation (il y a presque deux fois plus de suicides que de morts sur la route).


En tant que motard, je connais ce chiffre, parce que je le sors à chaque fois qu'on me parle du nombre de morts sur les routes. J'aime bien aussi les accidents domestiques, 19 000 par an en gros, ce qui permet de dire qu'on a 5 fois plus de chance de mourir en restant chez soi qu'en prenant sa voiture.




Non hein, on passe un poil plus de temps a la maison. Et le fait que les gens se tuent a la maison n est pas une raison pour conduire bourré sans casque désolé.
Blow Up
On pourrait aussi parler des accidents du travail, 600 morts par an (beaucoup plus en fait, car c'est très difficile a faire reconnaître, les entreprises ont de très bons avocats pour éviter de payer des rentes aux familles). Des morts liées aux maladies professionnelles, ou des personnes qui restent sur le carreau handicapées après un accident du travail.

C'est beaucoup plus grave et important en chiffres statistiques que la violence routière, pourtant on en parle jamais. Toutes les semaines, il y a des reportages bourrage de crâne à la télé sur les chauffards, les brigades de motards qui luttent contre la délinquance routière etc... mais curieusement jamais sur la violence au travail. C'est certain que ça rapporte beaucoup moins aux caisses de l'Etat et aux actionnaires.
En tant que motard et utilisateur journalier de 2 roues, je signe contre l'hyper-répression routière, ça devient vraiment invivable.

Pour revenir au sujet et a George Darien, Biribi son livre le plus connu vaut vraiment le détour.
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
Raphc
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C'est pas vraiment le sujet, mais c'est quoi qui est invivable ? J'ai du mal à comprendre en fait ? Les radars ? L'absence de répression sur la route je la vois tous les jours, c'est largement pire, même avec des radars partout.
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Raphc a écrit :
Non hein, on passe un poil plus de temps a la maison. Et le fait que les gens se tuent a la maison n est pas une raison pour conduire bourré sans casque désolé.


Bien évidemment J'utilise juste un poil de mauvaise foi, comme tu viens d'ailleurs de le faire en insinuant que j'utilisais ça comme une "raison pour conduire bourré sans casque" (ce que je n'ai pas dit et qui est de fait à l'opposé de tout ce que je peux penser, de tout mes engagements, de mon comportement et de mon discours).

Les parleurs de tout bord tordent les chiffres pour leur faire dire ce qu'ils veulent, je prend donc la même liberté Et si je tombe sur quelqu'un qui veut creuser le sujet, on le creuse, et c'est alors pas difficile de se rendre compte que 3500 morts par an c'est statistiquement insignifiant et donc ça ne peut justifier la politique de sécu routière menée depuis 2007. Qui, elle, impacte et contraint fortement, au quotidien, des millions de gens.

Du coup on s'éloigne du propos de base, encore que... On constate ici par exemple que non, décidément, parler de suicide n'est pas aisé. Tout le monde s'en branle en fait, le sujet dévie très vite. Et je ne nie pas ma part dans ce processus, sans être le 1er à avoir parlé de sécu routière, j'en ai de fait rajouté.

Et pourtant, en écho à ceux qui ne manquerons pas de signaler que "le jour où tu auras un membre de ta famille écrasé par un chauffard, tu changeras de discours" (j'en ai, d'ailleurs, mais là n'est pas le sujet), on pourrait sans aucun doute dire de même que les familles des suicidés sont éprouvées. On peut utiliser les mêmes pseudo-arguments larmoyant. Et ça ne suffit pas.

C'est un sujet profond et pas évident, le suicide...
jules_albert
en tout cas, le livre de galibert sur le suicide est vraiment étonnant... on sent une vraie colère chez l'auteur contre la société marchande (devenue désormais hypercapitaliste) qui incite en permanence au suicide, stratégie qui fait partie de cette guerre contre la vie qui fait rage de toute part.

de son côté, l'encyclopédie des nuisances vient de publier un livre de l'essayiste dwight macdonald, une tragédie sans héros :

« Tout le monde a le droit d’être stupide, mais le camarade Macdonald abuse de ce privilège. » Ce jugement, prêté à Trotski, réjouissait Dwight Macdonald (1906-1982), qui le citait souvent. Voilà qui rend assez bien compte du caractère entier, et fréquemment emporté, comme de la vivacité et de la liberté d’esprit de ce polémiste new-yorkais qui n’est pas oublié aux États-Unis mais méritait d’être mieux connu en France.

Rédacteur en chef de Partisan Review entre 1937 et 1943, avant de fonder sa propre revue Politics (1944-1949), devenu trotskiste sans avoir été stalinien, puis pacifiste et anarchiste, ami d’Orwell qu’il accueillera dans Politics, il fut, comme lui, inséparablement hostile au capitalisme et à la bureaucratie stalinienne. Singulier aussi par sa capacité à remettre en cause ses propres certitudes, réfractaire à l’esprit de parti et à tout dogmatisme, il fut l’un des premiers à discerner qu’Auschwitz et Hiroshima marquaient le début d’une époque nouvelle.

Souvent teintés d’humour, les textes réunis par nos soins couvrent une vingtaine d’années (1938 à 1957). Si Dwight Macdonald n’est certes pas un théoricien, la proximité de ses analyses avec celles d’Hannah Arendt ou de Günther Anders saute aux yeux. Il excellait autant à ferrailler contre les gros mensonges et les petites lâchetés (comme dans les textes consacrés à Hemingway et à Eisenstein) qu’il savait se montrer acéré dans la dénonciation du mythe du progrès, de la science, de l’aliénation moderne ou de la banalisation de l’horreur dans les sociétés de masse ; sans jamais vouloir perdre de vue les possibilités de renversement, en quoi il se distinguera définitivement de ce qu’allaient devenir la plupart des « intellectuels new-yorkais » de son temps.





du même auteur, le socialisme sans le progrès :
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Je change le sujet pour repasser dans la fiction...

Je lis énormément de BD, et j'ai donc mes chouchous dans le lot. Parmi eux, Zidrou.

Scénariste dont l'oeuvre la plus connue est probablement l'Eleve Ducobu (que je considère comme largement dispensable), il sort depuis quelques temps une quantité assez impressionnante d'histoires plus généralistes, toutes plus magistrales les unes que les autres.

A lire : Lydie, La Peau de l'Ours, Les Folies Bergères, et probablement mon préféré : Un Beau Voyage.

Et sa dernière sortie, donc, un truc au nom improbable, à la couverture à chier et aux couleurs immondes. Enfin, à première vue.



http://www.dargaud.com/pendant(...)shot/

Parce que quand on commence à lire, tout ceci se met à compter si peu... L'histoire est belle, prenante, racontée avec talent, et on referme l'album une l'arme à l'oeil. Comme d'hab, quoi.

Le dessin est assuré par Roger, qui a notamment dessiné Jazz Maynard. Il est d'apparence moins incisif que pour ce dernier, justement, ce qui semble dommage au premier abord mais au final sert parfaitement le récit. Idem pour la couleur, les longues pages presque monochromes rendent finalement une ambiance parfaitement adaptée.

Bref, si vous êtes un tant soit peu intéressé par la BD, Zidrou est à mon avis devenu un incontournable.
Bad Monkey
Je lis en ce moment Au cœur des ténèbres de J.Conrad, très bon livre, il a inspiré Coppola pour Apocalypse now.
"You'll never come up with your own gear, untill you've copied.
That's the best thing. Just steal!"

-Ritchie Blackmore

“I may not be the greatest guitar player in the world,
but I’m 100 times better than everyone else. ;)”

–John Norum
Raphc
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Je viens de terminer "autobiographie d'un menteur, tome VI" de G. Chapman.
Qui a la particularité d'avoir été écrite par cinq auteurs, dont le compagnon de Chapman Davi Sherlock et Douglas Adamas.
C'est très bon, mangez-en. Je l'ai lu en français et la traduction semble bonne.
Les premiers chapitres sur son alcoolisme sont assez barrés mais ca se calme après.
Interessant pour ceux qui veulent un aspect un peu différent de l'époque, en particulier sur l'homosexualité.
Quelques belles pages aussi sur son amitié avec Keith Moon pour les fans.
Seul reproche, la periode Monty Python est assez réduite.

jules_albert
"beau comme un western ou l'iliade", c'est ainsi que guy debord décrivait le livre qu'antonio téllez a consacré à quico sabaté, héroïque guerillero libertaire, tué par la police de franco le 5 janvier 1960.

le livre raconte l'épopée de sabaté qui, avec une poignée d'hommes et de femmes, a combattu par les armes le régime franquiste entre 1944 et 1960.

couverture de l'édition anglaise (version française publiée par l'insomniaque):


peinture murale en hommage à quico sabaté ("capital bandit, état terroriste, la résistance anarchiste ne se rendra jamais"):


graffiti représentant le maquis :
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Swingui
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Bad Monkey a écrit :
Je lis en ce moment Au cœur des ténèbres de J.Conrad, très bon livre, il a inspiré Coppola pour Apocalypse now.


Tiens pour rebondir sur Conrad, je viens de finir Le Quart de Nikos Kavvadias. Excellent bouquin, ça ne joue pas, ça parle de marins, de leurs femmes, de leurs démons. Très bonne pioche pour un roman choisi au hasard dans une librairie.
milkyway77
Tiens, Canteloup ne lui suffit plus, faut qu'il écrive, maintenant...?
"Bon, j’ai loupé le phacochère, mais l’ornithorynque, je le sens bien." Dieu
"j'ai toujours un peu de mal quand c'est l’agressivité qui est utilisée pour faire passer un message,
aussi noble soit -il..." Skip17
"c'est cool d'avoir une modération rapide et efficace contre ces nuisibles, merci" Fannysissy
jules_albert
les éditions la lenteur viennent de rééditer "le cauchemar de don quichotte" le texte-culte de matthieu amiech et julien mattern.

ce livre, publié pour la première fois en septembre 2004 par les éditions climats, se démarquait par sa critique frontale des présupposés productivistes d'une bonne partie de la gauche. ce texte fait aussi écho à la multiplication des frondes locales contre les 'grands projets d'infrastructure inutiles', luttes qui laissent espérer - sait-on jamais ? - une alliance de la critique du développement et de l'opposition anti-capitaliste.



Comment s'opposer au capitalisme, lorsqu'on s'accommode, jusqu'à la fascination, du genre d'existence qu'il procure et de ce qu'il a fait accomplir aux hommes ?

La disparition, sous les coups de boutoir de l'industrie, des formes autonomes de production et d'échange ne semble poser aucun problème aux intellectuels " critiques " et aux jeunes qui les écoutent. Ils se féliciteraient presque de la dépendance quasi-totale de chacun vis-à-vis de l'appareil de production moderne. Ils ne voient pas le danger d'une évolution qui fragilise notre vie quotidienne, en nous mettant à la merci des fluctuations de l'économie et de processus sociotechniques sur lesquels nous n'avons aucune prise. Ils ne voient pas que cette évolution nous accule à la croissance perpétuelle de la production. La gauche persiste encore à promouvoir l'extension des " bienfaits de notre mode de vie " à l'ensemble de la planète. Sans voir que l'Economie apporte à de nouvelles contrées la participation forcée au désastre social et écologique.

Dans l'immédiat, la question des conditions de vie ressurgit avec insistance, terrifiante et insoluble. Il ne s'agit pas d'assimiler tous ceux qui disent œuvrer pour une " mondialisation plus humaine " aux partisans les plus fanatiques de l'ultralibéralisme. Mais il est crucial de souligner qu'il n'y a pas grand sens à plaquer une idéologie de fraternité universelle sur ce que nous sommes en train de faire du monde.

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jules_albert
une nouvelle édition des dix poèmes d'edgar poe traduits par alice becker-ho, vient d'être publiée. cet ouvrage fait partie d'une série de cinq livres de deuil publiés par alice becker-ho suite au décès de guy debord (d'azur au triangle vidé de sable, au pays du sommeil paradoxal, là s'en vont les seigneuries, trois arbres ils ont abattus) :



présentation par l'éditeur (l'oie de cravan):

« Edgar Allan Poe (1809-1849), l'une des figures principales du romantisme américain, est connu principalement pour ses contes et pour quelques poèmes dont le fameux Le Corbeau traduit par Baudelaire. On le considère comme le père du roman policier. Des poèmes que l'on va retrouver dans notre recueil, les plus connus (dont le fameux Annabel Lee) avaient été traduits par Mallarmé dans sa manière bien éloignée de l'esprit de Poe.
Alice Becker-Ho propose ici une traduction rigoureuse qui garde la force des poèmes de la langue d'origine. Il s'agit d'une nouvelle édition d'un ouvrage d'abord paru en 1997 chez "Le temps qu'il fait" et rapidement épuisé. Ce choix de poèmes et cette traduction, forte et inspirée, sont sous le signe du thème de la perte de l'être aimé, cher à Poe. »

cousu main, 40 pages non coupées sur vergé ivoire. 700 exemplaires.



« ANNABEL LEE »


~ Traduction par Alice Becker-Ho ~



Il était, il y a beaucoup, beaucoup de fois une année,

Dans un royaume du bord de la mer,

Une pure jeune fille qui, je vous le dis,

Avait nom ANNABEL LEE ;

Et cette pure jeune fille vivait, sans autre pensée

Qu'aimer et être aimée de moi.




Moi, j'étais un enfant et elle, était une enfant,

Dans ce royaume du bord de la mer :

Mais nous nous aimions d'un amour qui était plus que de l'amour -

Moi et mon ANNABEL LEE.

D'un amour que, du ciel, les séraphins qui portent des ailes

Nous enviaient, moi et elle.




Et ce fut la raison pour laquelle, il y a longtemps,

Dans ce royaume du bord de la mer,

Un vent, soufflant d'un nuage, a glacé

Ma belle ANNABEL LEE ;

Et qu'un parent à elle, de haute lignée,

Est venu me l'enlever

Pour l'enfermer en un sépulcre,

Dans ce royaume du bord de la mer.




Les anges, moitié moins heureux dans le ciel,

S'étaient pris à nous jalouser, moi et elle -

Si ! - et c'est la raison pour laquelle (tout le monde sait cela

Dans ce royaume du bord de la mer)

Le vent est parti du nuage, la nuit,

Glaçant et tuant mon ANNABEL LEE.




Mais notre amour était, de loin, plus fort que l'amour

De ceux qui étaient plus âgés que nous -

De ceux qui étaient, de loin, plus sages que nous -

Et ni les anges, tout en haut dans le ciel,

Ni les démons, tout au fond de la mer,

Ne réussiront jamais à séparer mon âme de l'âme

De la belle ANNABEL LEE.



[. . .]





~ Le poème dans la langue d'origine ~



ANNABEL LEE




It was many and many a year ago,

In a kingdom by the sea,

That a maiden there lived whom you may know

By the name of ANNABEL LEE;

And this maiden she lived with no other thought

Than to love and be loved by me.




I was a child and she was a child,

In this kingdom by the sea :

But we loved with a love that was more than love -

I and my ANNABEL LEE;

With a love that winged seraphs of heaven

Coveted her and me




And this was the reason that, long ago,

In this kingdom by the sea,

A wind blew out of a cloud, chilling

My beautiful ANNABEL LEE;

So that her highborn kinsmen came

And bore her away from me,

To shut her up in a sepulchre

In this kingdom by the sea.




The angels, not half so happy in heaven,

Went envying her and me -

Yes! - that was the reason (as all men know,

In this kingdom by the sea)

That the wind came out of the cloud by night,

Chilling and killing my ANNABEL LEE.




But our love it was stronger by far than the love

Of those who were older than we -

Of many far wiser than we -

And neither the angels in heaven above,

Nor the demons down under the sea,

Can ever dissever my soul from the soul

Of the beautiful ANNABEL LEE.



[. . .]
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