Vous et les livres...

Rappel du dernier message de la page précédente :
Bad Monkey
J'ai relu un classique: Storia di una capinera.





















Je trouve les post du Jules Albert presque aussi chiants que ceux de Bisrice et ses autres avatars...
"You'll never come up with your own gear, untill you've copied.
That's the best thing. Just steal!"

-Ritchie Blackmore

“I may not be the greatest guitar player in the world,
but I’m 100 times better than everyone else. ;)”

–John Norum
SharkFood
Kandide a écrit :

Shark, Il va falloir ouvrir un topic...sur les hauts talons...


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vincentvince
Pour le moment plongé dans L'Apocalypse Selon Marie" de P. GRAHAMM.. autant le premier volet m'avait plu, autant j'ai du mal avec celui-ci... où ce n'est que dans les 150 dernières pages que cela devient prenant...
PISS and LAUGH
Kandide
SharkFood a écrit :
Kandide a écrit :

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Exactement ! Y a pas de mal à aimer les jolies choses !
PEACE & LOVE
jules_albert
roland jaccard, est décidément un auteur dont les écrits valent le détour... notamment l'exil intérieur : schizoïdie et civilisation où il décrit le rôle que jouent les employés de la santé mentale (psychologues, psychothérapeutes, psychiatres, etc.) dans la vaste entreprise de normalisation des conduites indispensable au bon fonctionnement de nos modernes médiocraties anonymes :

sur-contrôlé de l'extérieur, auto-contrôlé de l'intérieur, décorporalisé, désexualisé, hyper-normalisé, l'homme de la modernité sera de plus en plus l'image même de l'homme administré coulant une existence paisible dans les sociétés d'abondance totalitaires - sans jamais prendre conscience que si ses besoins y sont satisfaits, c'est au détriment de sa vie même.

ceci est écrit en 1975, ce qui explique l'optimisme sur la "société d'abondance"... la société industrielle pourra de moins en moins être qualifiée "d'abondance" puisque l'on voit la misère matérielle refaire son apparition et menacer de plus en plus de monde (les fameuses "classes moyennes" se font du souci).
pour le reste le texte n'a pas vraiment vieilli et reste d'actualité.



à part ça, je relisais l'autre soir cette réflexion d'un écrivain, plutôt bon dans sa spécialité, qui observait que finalement, le plus grand bénéfice du métier d'humoriste, et plus généralement de l'attitude humoristique, dans la vie, c'est de pouvoir se comporter comme un fils de pute en toute impunité. difficile de lui donner tort.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
ZePot
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Il aurait changé son nom, pour faire plus smart ?
Invité
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ZePot a écrit :
Il aurait changé son nom, pour faire plus smart ?


ou plus trou ?
jules_albert
belle défense de la littérature par marc weitzmann dans ce dialogue avec christine angot.
petit bémol tout de même : debord avait évoqué l'effondrement de la littérature, l'effacement de la raison et de la logique (en bref, l'héritage des lumières), dès les années 1970, et plus particulièrement dans les "commentaires sur la société du spectacle" publiés en 1988, c'est-à-dire un an avant la fatwa contre salman rushdie, événement crucial selon marc weitzmann qui marquerait l'entrée du monde dans l'ère de la terreur.
le rôle néfaste d'internet dans la décomposition des esprits est également évoqué :

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Bad Monkey
Ce documentaire est livré avec un tube de Prozac.
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Jim Morrison
En ce moment je lis 'Eternelle Route 66'. Pas un roman donc, mais un récit de voyage par deux motards qui ont fait toute la légendaire Route américaine... Sympa et très relaxant
Directement connecté depuis ma tombe du Père Lachaise. On n'arrête pas le progrès...
jules_albert
« L’hypercapitalisme opère donc un tri sélectif des existences, entre celles qui vont consacrer leur existence entière à l’hypertravail, et celles qui seront détruites. […] Le suicide est le mode de sélection idéal, car aucune forme de tri sélectif autoritaire des existences n’est viable. » Jean-Paul Galibert, Suicide et sacrifice : le mode de destruction hyper-capitaliste, 2012




Livre court mais dense et puissant, qu’inspire Guy Debord, Suicide et sacrifice commence par un constat et quelques statistiques, rarement données. Les statistiques  : une récente enquête de l’Institut de veille sanitaire, menée sur les décès survenus entre 1976 et 2002 pour lesquels le suicide était mentionné en cause principale du décès, dénombre en France 30 suicides par jour, 900 par mois, 11 405 par an (soit deux fois plus qu’au Royaume-Uni, en Espagne ou aux Pays-Bas)  ; il constitue la première cause de mortalité chez les 35-49 ans, la deuxième chez les 15-24 ans, après les accidents de circulation (il y a presque deux fois plus de suicides que de morts sur la route). Chiffres auxquels il faut ajouter celui-ci  : on évalue à 150 000 par an le nombre des tentatives de suicide. Le constat  : rien n’est entrepris contre. La preuve  : La réduction du suicide est le 92e objectif sur les cent que compte la loi de 2004 sur la politique de santé publique  !

Pour autant, Suicide et sacrifice n’est pas une étude (sociologique par exemple), mais un livre politique, engagé, violent. Dont le postulat pourrait être résumé ainsi  : si un système ne fait rien pour enrayer un fléau, c’est que celui-ci y trouve un intérêt. Car il ne fait pas que ne pas les empêcher, il les produit. Le système (l’hypercapitalisme), écrit Jean-Paul Galibert, est « suicideur » en tant que l’hypercapitalisme par lequel il se définit aujourd’hui ne vise qu’à l’hypertravail. Définition de l’hypertravail selon Jean-Paul Galibert  : il « est le mode d’exploitation le plus juste et le plus populaire. Il est accepté précisément pour son respect scrupuleux de l’équivalence des termes de l’échange. En effet, pourquoi le consommateur accepte-t-il de travailler pour le vendeur, et ensuite d’acheter  ? Pourquoi donne-il deux fois la valeur de la marchandise, contre rien  ? Simplement parce qu’il paye la marchandise au juste prix de son propre travail. Il voit bien la valeur supplémentaire qu’il a mise lui-même dans la marchandise, au point qu’il l’achète comme une réalité. C’est parce qu’il est doublement exploité qu’il n’a pas l’impression de l’être, du simple fait que ces deux exploitations sont exactement égales, et que cette égalité peut être vécue comme une justice. »

L’hypercapitalisme est un mode de destruction, dans lequel l’essentiel de la haute rentabilité vient du démantèlement de pans entier de l’appareil productif. La chasse au salaire est ouverte. L’entreprise la plus rentable est celle qui supprime le plus de salaires  : dégraissage, chômages techniques, plans sociaux, licenciements, démantèlements. Que devient-on sans salaire  ? Ce n’est pas l’affaire du système  ; tout au plus un problème privé, personnel, psychologique peut-être… Dans une telle économie, l’existence tout entière devient à la fois la source de la valeur et l’objet de toutes les luttes. Elle n’est jamais acquise, ni certaine. Tout est fait pour que chacun consacre tout son temps à imaginer la réalité, puis à acheter le résultat de ce travail imaginaire  : la marchandise parée par l’imagination de toutes les vertus, séductions et qualités. Dissimulant que ce système, qui commence par détruire toute réalité dans la chose, finit nécessairement par détruire toute réalité chez les personnes. Plus personne pour exister plus que les choses, pour n’être pas soumis à la même loi qu’elles, qui n’autorise que les existences absolument rentables, et détruit les autres. Que faire dès lors des ouvriers  ? des chômeurs. Que faire après des chômeurs  ? pourquoi pas des suicidés  ? Certes, la société hypercapitaliste a besoin de cerveaux oisifs et disponibles pour ses spectacles et ses achats  ; mais ils doivent être riches, ou du moins solvables. Or que vendre aux chômeurs en fin de droits  ? Que peut-on espérer vendre à cette moitié des habitants du monde qui sont aussi désespérément jeunes que pauvres  ?

Questions violentes auxquelles, on le voit, Galibert apporte des réponses elles-mêmes violentes. Réponses qu’il prête au cynisme de l’hypercapitalisme, et pour les dénoncer  : « L’hypercapitalisme opère donc un tri sélectif des existences, entre celles qui vont consacrer leur existence entière à l’hypertravail, et celles qui seront détruites. […] Le suicide est le mode de sélection idéal, car aucune forme de tri sélectif autoritaire des existences n’est viable. […] Le suicide est le mode de sélection idéal, car la victime assure elle-même sa destruction. »

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jules_albert
On mesure donc à quel point le néoracisme, partout en hausse, n'est pas une étrange survivance de barbaries disparues, mais bel et bien une idéologie de notre temps, celle qui choisit d'écraser des peuples sous la dette, de les laisser mourir de faim, en oubliant d'où viennent nos crédits, nos vêtements, nos jouets.

Le néoracisme nous permet d'importer gaiement tout ce qui est nécessaire à la vie, et d'exporter massivement tout ce qui est nécessaire à la mort. Qui pourrait, mieux que le néoracisme, fonder la richesse des uns sur le massacre des autres ? Qui pourrait donner aux multinationales l'eau qui manque aux populations ? Qui pourrait approuver ces grands barrages ruineux, ces porte-avions inutiles, ces bombes atomiques terrifiantes ? Qui pourrait mieux que lui prôner, sinon bientôt conduire, le suicide planétaire qu'il appelle de ses voeux, et qui est d'ores et déjà le fondement de notre prospérité ?

Quoi de plus lucratif, d'ailleurs, que le commerce des armes, les seules marchandises que l'acheteur détruise aussitôt après la livraison ? Et sinon comment vendre, et à qui, les armements obsolètes pour les guerres des pays riches, mais si efficaces encore pour exterminer des pauvres ?

On ne compte plus les guerres au cours desquelles les pays développés ont livré des armes simultanément aux deux camps. Durant la guerre qui a duré huit ans entre l'Iran et l'Irak, 53 pays ont vendu des armes aux deux belligérants : elles ont fait un million de morts.

On ne compte plus les zones de famine, les millions de morts de faim, de maladies, de misère. Partout les guerres sont entretenues, parce qu'elles sont rentables. En effet, la guerre autorise tout : elle suspend l'application du droit. La guerre est ultra-libérale : non seulement on peut y vendre des armes, aussitôt détruites et rachetées, mais on peut y faire et y prendre ce que l'on veut, puisque tout y est possible, et pour pas cher. Les zones de non-droit se multiplient : ici on torture impunément, là on organise un tourisme pédophile ; ici, les lois sociales ne s'appliquent pas, là on commercialise des médicaments interdits à la vente ; ici, on vole des enfants adoptables, là, on prélève des organes pour des trafics divers : partout on commet les horreurs rentables qui fondent le niveau de vie des pays riches.

Deux exemples entre cent. Prenons le cas de l'Inde. En juin 2005, Monsanto introduit son coton Bt, transgénique et non reproductible, dans l'État du Maharashtra. Les suicides de petits paysans se multiplient terriblemement : en décembre 2006, on en compte déjà 1280, tous concentrés dans la zone du coton, et presque aucun dans les zones limitrophes où l'on continue à cultiver le riz traditionnel. De janvier à décembre 2007, l'organisation JAS a recensé 1128 suicidés. Un toutes les huit heures !

Des génocides comparables sont perpétrés par d'autres multinationales, comme Coca-Cola. La fabrication d'un litre de Coca-Cola réclame trois litres d'eau, et la firme a déclenché des désastres en implatant une cinquantaine d'usines dans des régions de l'Inde manquant déjà cruellement d'eau potable.

N'imaginons pas que les suicides induits dans le tiers-monde ne concernent que lui. Car en menant à la mort, l'hypercapitalisme pousse à l'exil et à l'immigration. Ces immigrés assurent à peu de frais la liquidation progressive de la classe ouvrière dans les pays riches. Tout suicidaire produit dans un pays pauvre, produit, comme son double, un suicidaire dans un pays riche. La mondialisation des salaires permet au patronat des pays riches de s'appuyer sur le tiers-monde pour casser les acquis sociaux, licencier en masse, s'approcher de l'idéal d'un capitalisme sans ouvriers, sans contestation, concentrant toutes les richesses et délocalisant toutes les pauvretés.

J.-P. Galibert, Suicide et sacrifice : le mode de destruction hypercapitaliste, Nouvelles éditions lignes, 2012.

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Redstein
Je ne l'avais pas encore lu... Ou alors il y a deux vies, dans une traduction qui ne lui rendait pas justice, car je n'en ai aucun souvenir. Ayant fini par m'y (re?)mettre, je dois bien reconnaître que j'y prends un vif plaisir.



Ce bouquin est une intéressante illustration de l'« hystérisation » des femmes par une société qui les marchandise (bien avant que le mot ne devienne à la mode) depuis toujours, qui les voue à l'autodestruction à force de mauvaise foi aussi sûrement que pousse au spam de quatrième de couv la mauvaise conscience qui anime notre julot.
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
jules_albert
Redstein a écrit :
aussi sûrement que pousse au spam de quatrième de couv la mauvaise conscience qui anime notre julot.

il n'y a pas de bonnes ou mauvaises consciences, il n'y en a que de plus ou moins lucides. ou alors d'absolument fausses... d'ailleurs le livre de joseph gabel sur le sujet doit encore être disponible, même si le citoyenniste de base (à tendance néoféministe), habitué à patauger dans ses certitudes bien établies, le trouverait sans doute rebutant, s'il savait lire.
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

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Redstein
jules_albert a écrit :
Redstein a écrit :
aussi sûrement que pousse au spam de quatrième de couv la mauvaise conscience qui anime notre julot.

il n'y a pas de bonnes ou mauvaises consciences, il n'y en a que de plus ou moins lucides. ou alors d'absolument fausses... d'ailleurs le livre de joseph gabel sur le sujet doit encore être disponible, même si le citoyenniste de base (à tendance néoféministe), habitué à patauger dans ses certitudes bien établies, le trouverait sans doute rebutant, s'il savait lire.


Ah, c'est intéressant, ça. La prochaine fois que tu as le Ctrl-C/Ctrl-V qui te démange, tu pourrais nous balancer quelques paragraphes scannés au hasard dans ta médiathèque de quartier ?
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
jules_albert
en flânant chez un bouquiniste hier soir, je suis tombé sur l'épaulette de georges darien. c'est un roman anti-militariste dans lequel darien ridiculise la médiocrité de l'armée. alors je ne résiste pas à la tentation de vous montrer la quatrième de couverture qui est un petit chef-d'oeuvre dans son genre. il s'agit d'un échange de lettres entre darien et son éditeur stock qui finit par l'envoyer bouler :

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