Slyonline2 a écrit :
Exact, si on n'affronte pas ni si on n'analyse pas les conneries du passé, on est condamné a les revivre.
Sauf que c'est un voeu pieux, le passé n'est quand même pas analysé
On peut prendre l'exemple du changement du titre des 10 petits nègres pour contextualiser:
- il y a eu la traite des Noirs par les Blancs, motivée par le fait que les "nègres" étaient une bonne main d'oeuvre (je passe les motivations racistes derrière cet état de fait)
- l'esclavage a été aboli, sans la moindre excuse ni compensation pour les pays d'origine
- les descendants d'esclaves sont restés avec des droits (et espoirs) bien moindres dans le pays où on avait amené leurs ancêtres de force
- les Noirs demandent pendant des décennies l'égalité, la fin d'un certain racisme d'état (BLM c'est ça, les émeutes des années 60 aussi), la fin des ghettos,... toujours sans obtenir d'excuses ou de dommages importants
- ben un jour, le mot "nègre" il ne passe plus.
Et le plus cynique dans tout ça, c'est que le mot "nègre" est supprimé du titre par les éditeurs eux-mêmes, par peur de retombées économiques, sans que ça ne change rien pour les personnes racisées. Le seul truc que ça change, c'est que tous les pleureurs blancs (il n'y a rien de plus fragile qu'un homme blanc hétéro: tu lui parles de viande végétale il se fait dessus) peuvent beugler: "Ouin ouin, on peut plus rien dire et ils veulent effacer l'histoire".
Sauf que dans un cas pareil, pour un titre de bouquin, l'histoire elle n'est même pas abordée. Ni l'esclavage ni la "culture" qui ont permis l'avènement du mot "nègre" et son basculement vers un terme raciste et péjoratif ne sont abordés. La condition des Noirs n'est pas abordée.
Le seul truc qui reste, c'est : "On peut plus rien dire".