Le réchauffement climatique a des conséquences désastreuses sur l'environnement. Je prends comme exemple, la plus belle rivière de France, la rivière d'Ain, dernière rivière classée essentiellement peuplée d'ombres communs, poissons comme la truite, aimant les eaux fraîches et oxygénées, et bien entendu des eaux de qualité irréprochable.
Or, comme le plupart des rivières de notre pays, cette dernière est polluée par cinq barrages en amont de Pont d'Ain, notamment l'un des ouvrages les plus importants de France, le barrage de Vouglans dans le Jura, avec une retenue de 35 kilomètres, et une hauteur de 103 mètres.
Ces cinq barrages ont été construits depuis plus de soixante années, et ne sont pas vidés par les vannes de fond lors de leur entretien décennal, EDF craignant qu'un obstacle empêche la fermeture de ces vannes. Ce qui veut dire que ces cinq barrages se sont fortement envasés, cette vase peut atteindre, par endroits, plusieurs mètres d'épaisseur.
La température de l'eau augmente chaque année entraînant la régression des ombres et des truites. Mais en plus, certaines villes ayant eu des stations d'épuration défaillantes, les sédiments sont chargés en polluants. Le réchauffement accélère le développement des algues filamenteuses qui absorbent l'oxygène.
De mai à septembre, les fonds n'ont plus d'oxygène, celle-ci est plus ou moins présente de 0 à 6 mètres de profondeur, et 1 mètre par grande canicule, entraînant la disparition d'espèces piscicoles vivant en profondeur telles les ablettes, les goujons, les sandres, etc...
Mais, plus grave encore, le réchauffement de l'eau accélère l'action des polluants mélangés à la vase, et nous assistons alors à l'apparition de nombreuses bulles d'air remontant des profondeurs. Ce sont des bulles de méthane, gaz qui finit par raréfier la vie des poissons et des vers de vase. Nous n'avons plus d'éclosions de la mouche de mai en basse rivière d'Ain.
Et demain, les espèces piscicoles les plus robustes comme la carpe, la tanche, la perche, finiront par disparaître définitivement. Bien que, dès les premiers froids, la masse d'eau des barrages bascule littéralement et retrouve l'oxygène nécessaire à la vie aquatique sur toutes ses hauteurs. Mais les reproductions en mai meurent faute d'oxygène et de plancton. A ce propos, les eaux de la rivière d'Ain, comme la Saône d'ailleurs, sont de plus en plus claires laissant voir les fonds jusqu'à 4 à 5 mètres, donnant l'illusion d'êtres propres et pures, mais en fait elles ont perdu le plancton qui leur donnait leur couleur verte caractéristique.
Et lorsque des espèces disparaissent, l'espèce humaine est sérieusement menacée.