Lao a écrit :
La grosse différence est que les cheminots ont su se tenir les coudes pour obtenir des droits sociaux (mon grand-père en était).
Les agriculteurs traditionnels eux, ont été "achetés" par les banques et les industriels de l'agrochimie; A de rares exceptions, ils ont relativement isolés, en compétition les uns envers les autres, non-solidaires (nombreuses faillites) et ne deviennent revendicatifs que quand leur secteur est dans la merde.
De mon point de vue, s'il y a bien un secteur à réformer ce serait l’agriculture, mais le mot "réforme" est un mot creux chacun y met ce qu'il veut et surtout y cache ce qu'il veut.
quelques livres digne d'intérêt sur la paysannerie et sa destruction :
emmanuel le roy ladurie, la civilisation rurale
henri mendras, la fin des paysans
jean-clair davesnes, l'agriculture assassinée
pierre bitoun et yves dupont, le sacrifice des paysans
bernard charbonneau, le totalitarisme industriel
Le « Progrès » ? Bernard Charbonneau le représente sous la forme d’un bulldozer qui transforme les paysages en terrains vagues et nivelle tout sur son passage. Au cours du xxe siècle, la croissance a entraîné l’exode rural, l’annihilation des sociétés traditionnelles, le triomphe de l’agrochimie. Le marché quadrille désormais la planète alors que l’accélération des transports et l’essor des télécommunications compriment les distances. Cette civilisation des machines est aussi celle de la dépersonnalisation : la banlieue s’étend, les modes de vie s’uniformisent, la culture de masse formate les esprits. L’État enfle, l’organisation se fait de plus en plus contraignante, les consommateurs passifs sont pris en charge jusque dans leurs loisirs. Et chacun est sommé de s’adapter au changement incessant. Standardisation, concentration, pollution... le développement exponentiel de la science, de la technique, de l’économie est ici analysé comme un phénomène social total. Face au totalitarisme industriel, l’écologie que défend Bernard Charbonneau est révolutionnaire, à la fois libertaire et conservatrice. Elle articule préservation de la nature et conquête de la liberté, et affirme la nécessité de décroître, de penser les limites et l’équilibre contre la quête destructrice de toute-puissance.