J'ai lu, avec plaisir, un bon nombre d'interventions pleines de bon sens et de logique. Je partage la plupart de ces avis tout travail est ou devient pénible par son aspect répétitif et par notre désir de faire autre chose pour changer et varier notre mode de vie.
En écrivant quelques pages en arrière que le métier d'avocat est pénible, je savais d'avance que, toujours les mêmes qui résonnent et non raisonnent, allaient mettre en doute mon affirmation.
J'ai aimé passionnément mon métier mais il avait des inconvénients, notamment faire beaucoup de route pour aller plaider dans un tribunal de la région Rhône Alpes, de la Saône et Loire et de la Côte d'Or. Avec l'angoisse de ne pas arriver à l'heure, ou de voir l'affaire renvoyée si le débiteur n'est pas présent à l'audience.
Un jour, après une journée harassante où se succédaient des affaires me concernant, ou je devais m'affronter contre des confrères chevronnés, ou m'opposer à des étudiants venus défendre, avec ardeur et brillamment, leurs parents, je me suis surpris à ressentir une certaine lassitude. J'avais mouillé la chemise, débattant comme un beau diable pour gagner ma cause, sur le chemin de retour, je me suis arrêté un instant au bord d'une rivière ou un groupe de pêcheurs pratiquaient leur loisir.
J'éprouvais le besoin de souffler, fatigué par le stress d'une journée, et passionné de pêche, j'engageais la conversation avec ces pêcheurs. Ils étaient tous au chômage, et s'efforçaient de prendre du poisson pour le ramener à la maison. Ils faisaient un peu de travail au noir, partaient quelques jours pour ramasser des fruits dans le midi, et faire des vendanges dans diverses régions de France.
Je me suis mis à envier leur mode de vie, certes ils gagnaient peu d'argent, mais avaient une véritable qualité de vie, voyant les jours et les saisons s'écouler tranquillement, ayant des travaux forts diversifiés et près de la nature, pouvant aller à leur gré à la pêche, aux champignons, etc...
Tout cela pour dire que bien qu'aimant mon travail, à certains moments, j'aurais bien aimé mener leur vie. Et je reste persuadé que nous sommes nombreux, pratiquant toutes sortes de métiers forts diversifiés, à nous poser ce genre de question au cours de notre vie de travail.
Reste la question dont on parle depuis des mois, quelle retraite ces hommes paisibles allaient-ils ou vont-ils percevoir?