Seth Rotten a écrit :
Le truc c'est que la plupart des gens s'en foutent, ce sont les premiers à gueuler à la machine à café que le patron est un con, que les conditions de travail se détériorent. Mais personne ne vient bouger son cul pour se plaindre.
Entendu plus d'une fois au boulot, "mais que font les syndicats ?"...
Il faut venir aux locaux au lieu de chialer dans son coin et de sucer les responsables hiérarchiques dès que ceux-ci montrent les dents... On peut toujours dire que les syndiqués ne foutent rien, c'est sans doute vrai de ceux qui ont des délégations à 100% mais l'écrasante majorité le fait sur son temps d'heures syndicales, voire sur le temps perso.
Le plus marrant, c'est les mecs qui gueulent oui machin les syndicats, ne bougent pas leur gros cul quand il faut, et ensuite quand on arrache un maigre accord, "ah on a gagné", gagné quoi ?
Quand un gars, militant de base, se fait coincer dans un bureau par quatre responsables hiérarchiques car il a osé faire une réunion d'information (je rappelle que c'est un droit), bizarrement, ses collègues sont pas là pour le soutenir, et sont bien contents que ça soit lui ou elle qui se fasse défoncer par la hiérarchie, pour ensuite bénéficier des résultats des luttes en taillant des pipes à la direction de l'entreprise ou du service, car ce que je décris concerne aussi bien le privé que le public.
Les gens sont surtout des champions pour gueuler quand personne ne les entend, laisser quelques péons faire le boulot pour eux, et profiter de tout ça sans les remercier en les critiquant au comptoir du PMU ou au dessert au déjeuner de famille. Ah ces jean-foutre de syndicalistes, tous les mêmes, mais je suis content de pas perdre 200 euros de prime ou de pas me faire virer, moi et toute ma famille, en tout cas pas tout de suite.
Du coup que font ces syndicalistes, ils restent entre eux et font leur truc entre eux et pour eux, car les autres leur chient dessus, et les désavouent tout le temps, ce qui peut donner une impression de népotisme et de cooptation. Ce n'est pas toujours faux et il y a des endroits où c'est carrément vrai, d'autres où ça ne l'est pas, mais souvent ça part de ça : des gens investis qui sont trahis et désavoués par leurs collègues pourtant contents de bénéficier des fruits de leur engagement, et qui finissent par ne plus défendre que leurs camarades de section.