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L'université du Texas, dans le sud des États-Unis, a autorisé à contre-cœur mercredi ses étudiants à porter une arme en classe, se pliant à un projet de loi adopté par les parlementaires locaux venu casser l'interdiction jusque-là en vigueur. "Je ne pense pas que les pistolets ont leur place sur un campus universitaire, donc cette décision a été le plus grand problème de ma présidence à ce jour", a déploré Gregory Fenves, le président de l'université.
Le débat suscité par cette décision est d'autant plus sensible aux États-Unis que l'université du Texas, à Austin, a été le théâtre en 1966 de la première fusillade de masse sur un campus universitaire dans le pays. Un ancien Marine, Charles Whitman, avait tué 14 personnes et en avait blessé 31 autres lorsqu'il ouvrit le feu depuis la tour horloge qui servait d'observatoire.
"Je compatis avec les nombreux membres de la faculté, membres du personnel, étudiants et parents d'étudiants qui ont signé des pétitions, envoyé des courriels et des lettres, et qui se sont organisés pour interdire les armes du campus et plus particulièrement des salles de classe", a insisté le directeur.
De fait, plusieurs membres de la faculté avaient menacé de la quitter s'il fallait autoriser le port d'arme au sein de l'établissement.
Les parlementaires de l'État conservateur ont cédé en août aux sirènes des lobbyistes pro-armes, convaincus qu'une récente série de fusillades dans des établissements scolaires américains auraient pu être évitée si les étudiants pouvaient répliquer avec des armes. Ils ont donc validé un projet de loi qui revient sur l'interdiction des armes sur les campus universitaires publics. Les universités privées texanes continueront elles d'appliquer l'interdiction des armes sur leurs campus.