bobofran a écrit :
Biosmog a écrit :
Je trouve en fait assez frappant de voir que l'on pointe l'éducation, les parents, l'école, la société etc.. et en même temps, on estime qu'à 13 ans, une personne est déjà perdue, que tout est fait, qu'elle ne peut qu'empirer, qu'on ne peut que chercher à la punir en tant que responsable...
Désolé, ça ne va pas faire plaisir, mais je pense que le problème vient exactement de cette façon de penser. Ce n'est pas étonnant, à réfléchir, la "démission de l'éducation" ne vient pas de nulle part. Elle vient de personnes qui croient aveuglément aux idéologies du mérite personnel, du "je me suis fait tout seul", du tout répressif qui l'accompagne logiquement, et de l'évacuation pure et simple mais sans le dire - comme je le lis ici - de l'éducation. Désolé, mais quand on estime que l'éducation ne peut plus rien pour des jeunes de 13 ans, c'est qu'on estime que l'éducation ne sert à rien.
13 ans d'éducation pour en arrivée là ... on peut se poser la question.
Moi, à 13 ans, je portais les cagettes des vieilles de mon quartier qui rentraient du marché , je me tapais 10 bornes en velo pour aller voir ma grand-mère et ramasser ses légumes alors que çà me faisait chier ...
Alors on est plus au début des années 90 mais certaines valeurs sont universelles.
Tu les connais, les trois criminels? tu connais leurs valeurs, leurs activités, tu sais déjà qu'ils étaient "mauvais en tout"?
Tu confirmes ce que je dis de cette conception de l'éducation. L'éducation, c'est aborder les personnes comme des êtres pluriels et malléables, du berceau à la mort. Ce n'est pas dire que tous les êtres sont équivalents, qu'on peut tous les amener au même point ou que l'éducation réussit toujours. C'est dire que nous sommes en construction toute notre vie, parce que nous sommes en perpétuel changement dans un environnement en perpétuel changement. Si on estime que l'éducation est faite à un moment donné, qu'importe ce moment, c'est qu'on voit la personne comme une outre qu'on remplit, et que ce qui a été rempli ne change plus, qu'on ne fait que rajouter des couches en dessus. Avec cette vision de l'éducation comme instruction, on n'arrive pas à expliquer que cette outre s'adapte en permanence à des situations nouvelles. Et, on est sûr de passer à côté de l'éducation. De Freud à Piaget, on a rigidifié les premières périodes d'apprentissage, parce qu'on ne les comprenait pas. Elles sont importantes car beaucoup de compétences ont un caractère cumulatif, s'appuient les unes sur les autres. Mais dire cumulatif, ce n'est pas dire fixes ou déterminantes (au sens fort de déterministes). Penser en termes déterministes, rigides, c'est clairement abolir toute chance de voir un peu de mouvements, de reconfigurations dans le développement des personnes.
Vous battez pas, je vous aime tous