El Phaco a écrit :
De manière générale, et pour élargir au-delà de cet acte atroce (j'insiste, je ne parle pas spécifiquement de ces gamins et ne cherche pas à justifier leurs actes de quelque manière que ce soit), se pose la question des horizons que nos sociétés ont à offrir. Et dans nos sociétés occidentales, cet horizon, c'est l'enrichissement personnel, le bonheur par la consommation. Et nada, rien d'autre. La "réussite", la place dans la société ne se mesure plus qu'à l'aune de nos comptes bancaires et de notre patrimoine immobilier. Et c'est là la source du retour au religieux (et pas seulement parmi les populations immigrées) et par extension au fanatisme et à l'intolérance.
Le savoir, la culture, l'utilité sociale ne valent plus rien, comme l'a clairement démontré un élève d'un lycée privé à ma femme ("mon père dit qu'il faut pas écouter quelqu'un qui gagne que 2000€/mois", véridique...). Quand je demande à mes élèves ce que c'est que le bonheur, ils me répondent que c'est d'être riche. Si je peux le comprendre de gamins qui n'ont vraiment pas grand chose (comme disait Coluche l'argent ne fait pas le bonheur des pauvres), c'est aussi le cas de gosses qui sont très très loin d'être défavorisés.
Quand la société t'envoie le message que pour être quelqu'un il faut du pognon, et que tu sais en regardant autour de toi que ce ne sera jamais le cas en bossant honnêtement, il te reste le choix de la truanderie ou de la religion, car la religion offre un horizon spirituel, envoie un message d'espoir, faux (en tout cas c'est ce que je pense), mais très utile pour manipuler et contrôler des populations et qui peut mener au fanatisme, à l’extrémisme.
Au-delà des problèmes matériels à régler dans nos banlieues, au-delà d'une politique de la ville à revoir de fond en comble, il faut aussi une société qui permette à chacun de trouver une place qu'il estime respectable quelle que soit sa condition sociale. Et c'est aussi là que la gauche a failli. Jusqu'au début des années 80, la gauche c'était l'espoir de travailler pour une société meilleure pour tous, pour aujourd'hui et surtout pour demain. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
Faut remettre l'humain en priorité et non le pognon...