Gaspard Glanz (que je croise souvent) ça fait 10 ans qu'il fait du journalisme indépendant sur les lieux chauds, (manifs, mouvement sociaux, NDDL, jungle de Calais etc... ). C'est lui qui a fait un gros travail sur les images pour relayer l'affaire Benalla, et qui a été interdit à Calais, son site d'info Taranis est engagé et relaye des infos qui ne plaisent pas trop au pouvoir en place, mais c'est pas une raison dans un Etat de droit pour l'empêcher de faire son travail.
Ce qui s'est passé, j'étais à République, nassé pendant plus d'une heure, (en gros toutes les issus sont bloquées, avec les CRS qui canardent et chargent, on observe ça depuis le début de l'année en manif, c'est pour créer des tensions, faire des interpellations et dissuader les gens de venir manifester donc d'exercer un droit fondamental) ce n'est plus du maintient de l'ordre, c'est de la répression, tout le monde le dit de l'ONU à Amnesty International en passant par la presse étrangère, à part les médias maintreams français.
Un commissaire de police est venu le voir en se moquant un peu de lui "salut Gaspard ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vu, tu étais malade ?" et 5 minutes plus tard il s'est pris une grenade dans le genou (si il n'avait pas eu de pantalon avec des genouillères de protection, il aurait eu le genou explosé) il a essayé d'aller voir le commissaire pour s'expliquer, un CRS lui a mis un coup pour le repousser, il lui a fait un doigt d'honneur.
La grosse affaire, pour ce doigt 48 heures de garde à vu et interdiction de sortir de chez lui les jours de manifs (Benalla n'a pas eu droit à ça pour bien pire). Il a dit qu'il irai quand même suivre les manifs, au risque de se retrouver en prison, parce que c'est son métier et que les journalistes doivent relever la tête. Les comparaisons avec des reporters de guerre c'est n'importe quoi, on est pas en guerre et on est normalement dans un Etat de droit.
C'est déjà honteux la gestion autoritaire de cette crise depuis plus de 5 mois, sans parler du fichage officieux des gj et des dérives liberticides de la loi anti-casseurs, par un gouvernement incapable de trouver une issue politique. Mais si on le met en taule pour ça, c'est un nouveau palier dans la honte qui va être franchi.
Je ne me souviens pas la dernière fois qu'un journaliste a été emprisonné en France pour faire son travail ? ça remonte à quand, la guerre d'Algérie, l'occupation ?
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021