Les expressions/tics de langage qui vous énervent...

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Lao
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    Lao
    le 17 Mai 2016, 19:29
Citation:
anglais challenge, venant de l’ancien français chalonge, lui-même du latin calumnia.
8oris
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JulosImac a écrit :
Non Boris, pas d'accord. "Malgré que" reste aussi moche qu'indéfendable en tous lieux et en toutes circonstances (genre : je fais semblant d'être cultivé du coup j'utilise "malgré" au lieu de "bien"). À notre époque on a besoin de tout sauf de ce laideron boursouflé.

Je préfère un juron bien placé que ce genre d'inélégance. Mieux vaut être grossier que vulgaire.

La vulgarité a donc ses limites - surtout quand en plus elle s'alourdit de prétention. C'est important la langue, ce n'est pas qu'une question d'être poli ou de faire un effort. "Quand on parle mal, on vit mal" disait un des personnages que jouait Mastroianni dans un film.


Je ne dis pas que c'est joli, simplement que c'est désormais correct selon l'académie. Dis toi que si cela te choque c'est simplement que l'on t'a appris que c'était incorrect, et que tu n'es pas habitué à l'entendre.
Il y a beaucoup de "fautes" qui sont passées dans les habitudes, à tel point que cela ne choque pas ou plus. Exemple: "Après que" que tout le monde, et je pense que toi aussi probablement, conjugue avec le subjonctif. On n'entend jamais "Après que je sors, je mets ma veste" alors que la règle impose bien l'indicatif après cette conjonction. On pourrait parler de "pallier à quelque chose" alors qu'on devrait dire "pallier quelque chose", du "taux d'alcoolémie" qui serait "le taux du taux d'alcool", et tant d'autres...

Bref, il ne faut jamais être trop condescendant avec l'usage de la grammaire chez les autres, car des fautes, tout le monde en a fait, en fait et en fera.
Il n'y a pas de "mal parlé" ou de "bien parlé" surtout avec le français qui est une langue qui fourmille de patois et usages régionaux aussi douteux que savoureux (j'adore le "Il est rien beau" picard pour dire "il est très beau").
Ce topic est au paroxysme de l'apogée de la sublimité pour dire les choses simplement
Biosmog
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Pour relativiser la langue, il y a l'enquête sur les régionalismes français:

http://www2.unine.ch/observato(...)aissr


On trouve des choses assez étonnantes, des choses communes en Belgique, dans l'Est et en Suisse. La Suisse romande est coupée en deux, avec un nord qui se rapproche de l'Alsace (le Fatr, la Moutr, les Schlekr (sucreries)) et un Sud qui se rapproche des parler Savoyards et d'Aoste (la gouille, la panosse). Parfois, je crois même qu'on retrouve des trucs communs au Sud-Ouest et à la Suisse-Belgique ce qui montre aussi que le processus de standardisation partait du centre, vers la périphérie. Bref les régionalismes c'est bien plus compliqué que les vulgaires imitations qu'on nous sert parfois.

Dans les helvétismes, j'adore le "ça t'ose pas faire" qui signifie "ça t'as pas le droit de faire". Cette expression relativise un peu l'inconditionnalité de la loi...

Et le "attendre sur" qui vient du "warten auf" et qui ajoute un peu d'insistance, sur le modèle du "compter sur": "tu viens? on attends sur toi!!"
Vous battez pas, je vous aime tous
C'est déjà fait le seize heure moins le quart ou le quinze heure et demi?

Ca me rend fou
ZePot
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Biosmog a écrit :
Et le "attendre sur" qui vient du "warten auf" et qui ajoute un peu d'insistance, sur le modèle du "compter sur": "tu viens? on attends sur toi!!"

Hahaha
Ma copine dit toujours "j'attends pour toi" du latino 'esperar por' (pas de 'por' en Espagne)
JulosImac
8oris a écrit :
JulosImac a écrit :
Non Boris, pas d'accord. "Malgré que" reste aussi moche qu'indéfendable en tous lieux et en toutes circonstances (genre : je fais semblant d'être cultivé du coup j'utilise "malgré" au lieu de "bien"). À notre époque on a besoin de tout sauf de ce laideron boursouflé.

Je préfère un juron bien placé que ce genre d'inélégance. Mieux vaut être grossier que vulgaire.

La vulgarité a donc ses limites - surtout quand en plus elle s'alourdit de prétention. C'est important la langue, ce n'est pas qu'une question d'être poli ou de faire un effort. "Quand on parle mal, on vit mal" disait un des personnages que jouait Mastroianni dans un film.


Je ne dis pas que c'est joli, simplement que c'est désormais correct selon l'académie. Dis toi que si cela te choque c'est simplement que l'on t'a appris que c'était incorrect, et que tu n'es pas habitué à l'entendre.
Il y a beaucoup de "fautes" qui sont passées dans les habitudes, à tel point que cela ne choque pas ou plus. Exemple: "Après que" que tout le monde, et je pense que toi aussi probablement, conjugue avec le subjonctif. On n'entend jamais "Après que je sors, je mets ma veste" alors que la règle impose bien l'indicatif après cette conjonction. On pourrait parler de "pallier à quelque chose" alors qu'on devrait dire "pallier quelque chose", du "taux d'alcoolémie" qui serait "le taux du taux d'alcool", et tant d'autres...

Bref, il ne faut jamais être trop condescendant avec l'usage de la grammaire chez les autres, car des fautes, tout le monde en a fait, en fait et en fera.
Il n'y a pas de "mal parlé" ou de "bien parlé" surtout avec le français qui est une langue qui fourmille de patois et usages régionaux aussi douteux que savoureux (j'adore le "Il est rien beau" picard pour dire "il est très beau").


Permets-moi de te rappeler que "malgré" existe justement pour ne pas dire "que" derrière. Ce n'est pas juste que j'ai appris de ne pas le dire. Si on souhaite l'ajouter, on dit alors "Bien que". Donc, encore une fois, "malgré que", NO FUCKING WAY. Une faute habituelle comme celles que tu cites reste une faute, comme les "liaisons dangereuses" que nous sortent les journalistes au JT. Les accepter reviendrait à accepter aussi, tant qu'à faire, le langage SMS dans ce forum par exemple. Il y a des limites donc c'est vrai, tout dépend où l'on met le curseur sachant qu'en effet il existe des patois locaux (plutôt en voie de disparition) parfois savoureux, mais il faut à mon avis garder quand même un français un tant soit peu élégant, ce qui suppose pour commencer d'entendre/lire la prose ou les vers de ceux qui savent écrire…
"Musicien"
Intelligence naïve
Au son des instruments
À musique,

À musique de lèvre nue,
Au bout de la terre connue
Et à l'autre bout

La tête perdue,
Les fines mains d'ici
(Paul Éluard)

 Mac user
Invité
Y'a des grands écrivains qui ont usé de cette formule "malgré que"... personnellement je la trouve simplement très laide
ZePot
  • ZePot
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Il y a aussi de grands écrivains qui ont écrit « ça agasse »

Biosmog, dans « Le Backstagisme est un humanisme », a écrit :
ça agasse, c'est tout.
Biosmog
  • Biosmog
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ZePot a écrit :
Il y a aussi de grands écrivains qui ont écrit « ça agasse »

Biosmog, dans « Le Backstagisme est un humanisme », a écrit :
ça agasse, c'est tout.


C'est parfaitement correct, c'est une expression qui vient du tennis:

Vous battez pas, je vous aime tous
Adam Bopel
Lao a écrit :
Citation:
anglais challenge, venant de l’ancien français chalonge, lui-même du latin calumnia.


OK.
1- Qui, parmi les utilisateurs de "challenge", sait que ce vocable vient de l'ancien français ?
2- Que fait-on de "défi" ?
Biosmog
  • Biosmog
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Adam Bopel a écrit :
Lao a écrit :
Citation:
anglais challenge, venant de l’ancien français chalonge, lui-même du latin calumnia.


OK.
1- Qui, parmi les utilisateurs de "challenge", sait que ce vocable vient de l'ancien français ?
2- Que fait-on de "défi" ?


J'utilise vraiment rarement l'expression "challenge", mais à mes oreilles, le défi est davantage personnel ("c'est un défi pour moi de vaincre ma timidité et parler en public") alors que le challenge a plus une connotation sociale ("c'est un challenge d'attirer l'attention du publique"). Je sais que c'est n'importe quoi

Mais ça me rappelle une discussion ici sur le numérique/digital. J'ai plus envie d'attribuer le terme numérique à la technologie et à son résultat (avec cet appareil numérique, on peut obtenir le son de 50 amplis différents) et digital à l'interface, au côté pratique (avec cet appareil digital, on peut créer des presets).

Je sais que c'est n'importe quoi, également, et je sens que je vais en agasser plus d'un
Vous battez pas, je vous aime tous
8oris
  • 8oris
  • Vintage Total utilisateur
JulosImac a écrit :

Permets-moi de te rappeler que "malgré" existe justement pour ne pas dire "que" derrière. Ce n'est pas juste que j'ai appris de ne pas le dire. Si on souhaite l'ajouter, on dit alors "Bien que". Donc, encore une fois, "malgré que", NO FUCKING WAY. Une faute habituelle comme celles que tu cites reste une faute, comme les "liaisons dangereuses" que nous sortent les journalistes au JT. Les accepter reviendrait à accepter aussi, tant qu'à faire, le langage SMS dans ce forum par exemple. Il y a des limites donc c'est vrai, tout dépend où l'on met le curseur sachant qu'en effet il existe des patois locaux (plutôt en voie de disparition) parfois savoureux, mais il faut à mon avis garder quand même un français un tant soit peu élégant, ce qui suppose pour commencer d'entendre/lire la prose ou les vers de ceux qui savent écrire…


Dans le fond, on est d'accord, je me faisais simplement l'avocat du diable!
Lobster Johnson
Biosmog a écrit :
ZePot a écrit :
Il y a aussi de grands écrivains qui ont écrit « ça agasse »

Biosmog, dans « Le Backstagisme est un humanisme », a écrit :
ça agasse, c'est tout.


C'est parfaitement correct, c'est une expression qui vient du tennis:



Nan, pas Agassi, mais Agassant!

Lui quoi:



De rien, c'est tout naturel.
Colonel Blues
Le prochain qui m'écrit le publique à la place du public
je le…
je me le…
gRRRR !

Et celle-là, je la vois un peu trop souvent…
Le prochain qui m'écrit "un publique", "une visse" ou "il a tord" sera condamné à écrire ses futurs posts au porte-plume !

"Ce n’est pas d'un dimanche à la campagne dont nous avons besoin, mais d'une vie moins artificielle". (B. Charbonneau & J. Ellul)
Invité
Ah ?!!! il faut écrire "place public" ?

En ce moment sur backstage...