numero27 a écrit :
Malgré que ...
je veux pas faire le casse couille, enfin si un peu, mais faut bien reconnaitre que ça écorche les oreilles pire qu'une vieille corde détendue au milieu d'un accord.
Il faut reconnaitre aussi qu'il y a une recrudescence de "malgré que" sur le forum, alors il est temps d'agir, de se lever, de dire stop, parce que ça ne peut plus durer.
Donc une bonne fois pour toute,
par pitié,
on ne dit pas "malgré que,
mais "bien que".
Certains universitaires ont réussi a faire passer la locution « Malgré que » comme tout à fait fautive.
C'est pourtant une locution conjonctive tout ce qu'il y a de plus normale, utilisée par les écrivains depuis toujours.
Exemples pris dans "Le Bon Usage" de Grevisse :
Proust :
« (…) malgré qu'elle fût close et qu'il fit nuit sur la terre. »
Alfred de Vigny :
« Malgré que je fusse mal satisfait de mon arrestation. »
Gide :
« (...) pour qui je ressentais une sympathie plus que vive, malgré qu'il eût vingt ans de plus que moi. »
Maupassant :
« Malgré qu'il n'entrât guère en ma chambre (...), j'entendis souvent, la nuit, un bruit furtif qui venait jusqu'à ma porte. »
Anatole France :
« Malgré que je ne le puisse imaginer. »
François Mauriac
« Malgré qu'il ait obtenu tous les prix de sa classe. »
Julien Gracq :
« (...) malgré qu'on eût chaîné les pneus (...) »
Alphonse Daudet :
« Malgré qu'on fût au déclin de la saison. »
On pourrait continuer avec Baudelaire, Mallarmé, Appolinaire, Paul Valéry, Colette, Saint Exupéry, Barrès, Jules Romains, Martin du Gard etc.
Voici ce que dit Gide à ce propos :
« J’ai écrit, avec Proust et Barrès, et ne rougirai pas d’écrire encore : malgré que, estimant que, si l’expression était fautive hier, elle a cessé de l’être. Elle ne se confond pas avec bien que, qui n’indique qu’une résistance passive ; elle indique une opposition. »
Malgré que se trouve dans des textes juridiques du 18ème siècle :
« Malgré l'égalité des voix et malgré même qu'il y en ait une de moins pour luy »
(Parlement de Dijon)
Il y a pourtant et il y aura toujours des gens, principalement parmi ceux qui ont fait des études universitaires, qui estimeront que "Ce n'est pas français ! C'est horrible ! Je blêmis je suffoque ouvrez la fenêtre, je n'en puis plus !"