Le rock des vieux barbus tatoués, des ventripotents chauves, des punks de salon, des gogoth, des cheveux longs gris filasses, des jurys de The Voice, la nourriture pour cover bands ... oui, y'a que lui qui croit qu'il n'est pas mort.
Le rock en occident, aux USA, oui il est largement mort - sauf étrangement le metal, peut-être du fait de son statut de niche qui lui a gardé un parfum "rebel" (oui, je plaisante). Bien sûr il y'a autant de vieux qui y rendent leurs derniers râles disgracieux que dans n'importe quel autre style, mais de façon étonnante il y'a aussi un renouvellement par de jeunes inconscients qui font que le style (très large au demeurant) n'est pas totalement à l'agonie et peut encore rassembler de grandes foules (au demeurant souvent très sympathiques).
Pourtant, l'année dernière j'ai dû ajouter au moins 500 albums rock à ma discothèque Spotify, dont les 3/4 sont par des artistes de moins de 35 ans, et j'ai dû acheter au moins une centaine de CD et quelques vinyles. Tout simplement, et tout le monde le sait ici, parce que j'ai (enfin, avec beaucoup de retard) découvert la scène rock japonaise et que d'une part je rattrape mon reatrd avec tout ce que j'ai manqué ces 30-40 dernières années, et d'autre part comme je le souligne souvent leur scène rock doit être la plus vivace au monde, avec des milliers de groupes dont des dizaines très intéressants.
Je sais bien que les stéréotypes qui collent à la peau des japonais depuis longtemps (en grande partie de leur faute d'ailleurs, du fait de leur propre propention pour une scène idol souvent nauséabonde - comme partout ailleurs, le rock n'est PAS le genre populaire) empêchent toujours la majorité de s'intéresser sérieusement à ce qui se passe là-bas de créatif - et ça a aussi été la cause principale de mon retard, les amalgames que je faisais comme un con.
Et il n'y a pas que le Japon, l'Amérique du Sud ou Centrale avec des pays comme le Mexique restent des endroits immenséments réceptifs au rock et où une jeune génération bouillonne. Et la Corée du Sud commence à donner des signes prometteurs , bien loin de la kpop industrielle. Je surveillerais l'Inde aussi, on pourrait avoir quelques belles surprises.
Bref, comme toujours dans son histoire, le rock mute et se transforme, c'est son ADN. Seuls ceux qui reste figés dans leur définition restreinte du rock (et s'ils y trouvent leur confort, je serai le dernier à le leur reprocher) ne le voient pas. Je n'ai aucun problème avec les "c'était mieux avant", c'est une opinion comme une autre, qui peut certainement se défendre.
Mais le rock, mort? Non, c'est juste notre jeunesse qui a foutu le camp. Le rock lui a migré, s'insinue ailleurs, se fout des questions de genre et vit sa vie, moins sous les spotlights, mais toujours devant des dizaines, centaines, milliers de fans ravis. Et toujours à l'ancienne: en commençant dans des caves, puis des bouiboui, puis en tournant, tournant et tournant encore, en amassant longtemps les fans pour pouvoir enfin se produire dans de grandes salles. Ca, ça n'a pas changé.
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"