Le glyphosate, en bien ou en mal on en parle.

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Biosmog
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jjloco a écrit :
Biosmog a écrit :
Point 2:
https://mobile.lemonde.fr/biod(...).html


On en a parlé hier cf ma réponse à Manulonch, suffit de lire le fil Twitter d'Eugène Matadon que j'ai posté en parlant de nuances et questionnements... (je devrais compter le nombre de fois où j'appelle à la nuance)

Pour qui a la flemme de tout lire:
- agent pathogènes: bio plus efficace
- animaux ravageurs: ça dépend des animaux
- adventices ("mauvaises herbes"): conventionnel plus efficace.


Mais les adventices ne sont pas nécessairenent catastrophiques au contraire des agents pathogènes. Donc on est très loin des cris alarmistes "avec le bio on n'arrivera pas à nourrir la population". C'est le seul propos de cet article et c'est décisif: non seulement le bio permet des rendemenrs comparables, mais il est dépourvus de nombreux effets négatifs de l'agriculture intensive sur l'écosystème (les insectes et plantes sauvages qu'il ne massacre pas).. Et je ne parle même pas de santé humaine là.
Vous battez pas, je vous aime tous
Invité
Biosmog a écrit :
jjloco a écrit :

- j'ai dit 1000 fois que j'étais au courant des Monsanto papers et c'est pourquoi je ne ne citais pas les études susceptibles d'être influencées par cette boîte. Je trouve quand-même curieux que tu utilises la comparaison avec le tabac et m'interdises ensuite de comparer les deux situations.

- vaste question, le mot "de synthèse" est juste de trop comme d'habitude. Un écosystème peut évoluer naturellement ou sous l'influence de l'homme. Dès lors qu'on plante un champ de céréales on crée déjà un déséquilibre (pas forcément au sens négatif) à un endroit donné. Ce qui est problématique c'est le fait d'impacter la biodiversité dans une trop grande mesure. TOUTE pratique agricole hormis sans doute la permaculture a ce genre d'impact (glyphosate, cuivre, labour, épandage de purin). La question est donc celle des proportions.

- la question des risques réels est précisément celle que je tente vainement de mettre en avant depuis le début en expliquant la différence entre danger intrinsèque et risque (exposition). Je suis étonné que tu me fasses ce reproche. On sait tous que manger de la charcuterie est un facteur de risque de maladies cardio-vasculaire, et on est une bonne partie à éviter de bouffer un saucisson par jour, sans pour autant arrêter totalement ce petit plaisir, et ça colle avec les recommandations médicales.
Concernant la dose même du glypho: comme je l'ai dit on peut déjà constater que Monsanto recommande quelques litres par hectare et par an. En France, dans les faits, on est en-dessous des recommandations, ce qui explique mon rejet des reportages sur l'Argentine où les mecs font n'imp avec leurs avions.
Je pense que la situation en France est donc déjà satisfaisante. Maintenant si on voulait réduire et contrôler je proposerais de contrôler le circuit de vente en ayant par exemple une distribution exclusive des grands contenants par les coopératives avec registres des quantités achetées par chaque agriculteur.

- sur la comparaison avec la vitesse routière: aller trop vite est établi comme dangereux ET ça n'a aucune utilité. Aucun bénéfice, que des risques. Le glyphosate a des bénéfices avérés et des risques relativement mesurés. De plus, pour régler la vitesse routière on la diminiue, on ne supprime pas les voitures.
Voilà ce qu'une approche revendiquée comme zététicienne de la comparaison me fait dire (mais je peux m'être gouré).
La zététique est une méthode très intéressante mais il faut accepter qu'elle nous fasse remettre en cause certaines convictions notamment sur l'écologie.

- enfin sur les considération systémiques, économiques etc.. je pense juste que l'interdiction du glypho ne changera rien. Le capitalisme s'en sort toujours et a déjà récupéré le bio. On lit même que le chantre de la biodynamie fait les affaires de Macron en sapant, je cite wiki, la filiation des luttes

Alors prêt à répondre aux questions que je reposterai ? J'attends ton accord pour ne pas saturer le fil après un post déjà bien long.


Tu peux poser toutes les questions que tu veux. Je ne sais pas si je trouverai le temps ces prochains jours.
Sinon dans l'ordre:

La plus grande partie immergée de la recherche est constituée de meta-analyses. Or ce type d'approches est justement susceptible d'être fortement influencée par du ghost writing. Ensuite, si on regarde les circuits de financement contemporains, quand le privé est absent, l'Etat demande que cela ait des applications dans l'économie privée. Comme dit BlowUp, les chercheurs ne sont pas gourmands. Actuellement, ils sont morts de faims, plutôt.

- toute pratique agricole modifie l'écosystème, mais la pratique bio, utilise déjà les dynamiques existantes ce qui fait une différence fondamentale. Tu dis jardiner, alors un exemple: un culture qui utilise des desherbants est une monoculture au sens strict. Quand tu n'as pas de fleurs dans ton champs, tu n'as pas de coccinelles. Et quand tu n'as pas de coccinelle, tu as des pucerons. C'est encore plus vicieux au sens où dès lors que tu utilises un pesticide, tu tues les rares coccinelles qui se seront aventurées. Donc il te manque un concept: l'écosystème est un système dynamique. L'utilisation de produits de synthèse, dans la plupart des cas, détruit les dynamiques biologiques. La culture bio est tout le contraire, puisqu'elle utilise ces dynamiques à son profit.

Enfin la question des risques réels: de fait la France utilise de plus en plus de pesticides. On n'est pas dans une logique individuelle (tu roules vite pour gagner du temps, tu fais un accident et t'en perds) mais une logique systémique: l'économie et la logique biologique de l'agriculture intensive pousse à utiliser de plus en plus le set de pesticides-ogm-engrais de synthèse et exclus toute autre démarche (ou les récupère dans des labels bio industriels ayant très peu de contraintes) au détriment de la santé de tous, aujourd'hui et demain. Ça fait une grosse différence avec le tabac.


- je comprends ton raisonnement sur le ghost-writing, ça s'ajoute au publish or perish. Je pense qu'on n'a pas le même degré de confiance/méfiance. "Let's agree to diagree" sur ce point car c'est super dur de prétendre aller plus loin qu'une impression personnelle.

- j'ai bien utilisé des guillemets pour "mauvaises herbes" à dessein

- je pense qu'une raison majeure de notre désaccord est que tu as une vision dite systémique qui se tient tout à fait, mais que celle-ci ne me paraît pas devoir être contingente du choix "produit de synthèse vs naturel". C'est là le seul truc qui nous divise vraiment.
Mettre un produit "naturel" dans un éco-système dans lequel il n'a rien à faire à la base c'est ni mieux ni moins que mettre du synthétique.
Je précise que j'ai parlé d'évolution naturelle ou non de l'éco-système, j'ai donc bien compris qu'il s'agissait d'un système ni statique ou figé
Et je rappelle un énième fois que la moitié de l'augmentation des pesticides qu'on déplore en ce moment concerne ceux utilisés en bio.

Le mot "de la fin" pour tenter un consensus: je pense qu'il s'agit surtout d'un problème d'échelle. Cultiver pour nourrir les masses me paraît fatalement induire les défauts que tu cites. On pourrait résoudre le problème en permettant à plus de gens de cultiver pour eux-mêmes, en créant les espaces nécessaires, ce qui ferait chuter l'exigence de rendement des pro et réduirait le besoin en intrants.

Je te poste mes vieilles questions en MP, elle devraient être "répondables" rapidement
Redstein
Citation:
Charlie Hebdo : Début juillet, Le Figaro vous accuse de manipulation d'une étude sur des rats nourris au Roundup, et Le Canard enchaîné embraie. Que se passe-t-il ?

Gilles-Éric Séralini : Les lobbys qui fournissent la presse en conseillers scientifiques, tels l'Ilsi [l'International Life Sciences Institute, le lobby de loin le plus puissant de l'industrie agroalimentaire. Toute l'agrochimie en fait partie et quantité d'autres géants industriels, ndlr] et leurs agences de communication et réseaux, atteignent leur but : diffamer ceux qui prouvent la toxicité des produits qu'ils veulent vendre, OGM et pesticides entre autres.

L'enjeu financier est colossal pour ces firmes de pétrochimie, médicaments, pesticides, OGM, qui sont devenues riches des gaz de combat pendant les deux guerres mondiales. Ce sont des crimes contre la santé publique, car les OGM agricoles ont été fabriqués pour pouvoir contenir beaucoup de pesticides, dans notre cas le Roundup. Ce pesticide est à base de glyphosate, mais nous avons prouvé qu'il contient aussi des substances 1 000 fois plus toxiques que lui, notamment de l'arsenic, non déclaré comme substance active ! Ce qui est illégal.

Nous avons, depuis 2011, gagné sept procès en diffamation contre ces personnes. Et nous sommes encore en appel pour un document qu'ils ont produit au tribunal, avec signature copiée pour me diffamer, faux et usage de faux. Tout cela pour protéger leurs OGM au Roundup ; ils ne reculent devant rien. Les « Monsanto Papers » produits par la justice américaine ont montré que cette compagnie infiltre secrètement, en payant des éditeurs, jusqu'aux revues scientifiques spécialisées de très haut niveau, pour essayer de nuire à la visibilité de nos recherches.

Donc le Roundup, produit commercial vendu dans le monde entier par Monsanto, ne contient pas que du glyphosate. Ce que vous dites, c'est que vous avez prouvé qu'en y ajoutant d'autres éléments, comme l'arsenic, il est beaucoup, beaucoup plus toxique. C'est bien ça ?

Les plus grandes compagnies, dont Monsanto, sont à l'Ilsi, et l'ont dirigé. Nous avons recherché la raison de la toxicité des principales formulations à base de glyphosate, comme le Roundup de Monsanto. De l'arsenic, du chrome, du plomb, du cobalt et du nickel connus comme cancérogènes et perturbateurs endocriniens ont été retrouvés dans onze types d'herbicides à base de glyphosate différents, avec des résidus de pétrole très toxiques ; ils n'étaient pas déclarés ni testés comme matières actives.

Je dis qu'il y a fraude à la déclaration, pouvant expliquer le débat sur la cancérogénicité ou non du glyphosate. En fait, le glyphosate n'est pas tout seul dans les bouteilles de Roundup, mais Monsanto et les autorités le testent tout seul en cancérogénicité ou dans les tests à long terme.

Pour masquer notre découverte publiée, les lobbys font semblant de s'exciter sur mes travaux en disant qu'ils sont faux. Ils envoient leurs affirmations gratuites en nombre aux journaux et aux députés. Mais ils ne publient rien, dans les revues spécialisées, sur la toxicité à long terme du Roundup et des OGM en contenant. Il n'y a aucune transparence sur les données brutes et leurs tests : la Glyphosate Task Force présidée par Monsanto a refusé cela au commissaire européen à la Santé. Mais les politiques ont approuvé quand même !


https://charliehebdo.fr/ecolog(...)sate/
'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
Blow Up
Bah c'est ce qu'on poste depuis un moment sur ce topic, mais jjglypho y reste sourd et parle de nuance et de dosage.

Le Round Up (et tous les désherbants à base de glyphosate) ne peuvent être efficaces qu'avec des adjuvants toxiques, dans le Round Up il n'y a que 30 ou 40% de glypho.

La formule du Round Up c'est du secret industriel, Monsanto ne dira jamais quelles saloperies il y a vraiment dedans, mais des analyses (type spectographie de masse) y on trouvé des POEA (mélange de produits pétroliers et de graisse animales, sorte de savon/détergeant ultra puissant qui permet au produit de pénétrer dans les plantes et leurs racines) des métaux lourds (qu'on retrouvent aussi dans les urines des gens qui sont beaucoup exposés au produit, mais bon c'est comme le cancer, la task force Monsanto va dire que ce n'est pas prouvable, qu'il y a d'autres causes pathogènes etc... ) et des traces d'arsenic , l'arsenic c'est ce qui était utilisé dans les herbicides et les insecticides jusqu'à la fin des années 50 (et heureusement on traitait pas les cultures au même niveau qu'aujourd'hui à l'époque, sinon, ça aurait été une hécatombe). C'est interdit depuis la fin des années 50.
Monsanto commercialise un produit qui contient plusieurs substances qui sont interdites depuis des décennies, pourquoi c'est toujours en vente libre le Round Up ?
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
Redstein
Ben ouéééé : ils ont corrompu à peu près toutes les instances décideuses
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- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
casseoreille
Les médias nous ont annoncé que les couches de bébés contiennent du glyphosate. Pauvres enfants à peine nés, déjà confrontés aux polluants cancérigènes.

J'en déduis qu"'il faut en tenir une "couche" pour défendre encore aujourd'hui, ce produit!
Invité
L'attaque ad hominem pour seul et unique argument casseoreille. Comme disait l'autre je vais arrêter de te parler ça t'instruit. Je ne verrai donc plus tes messages. Estime-toi heureux que je n'ai pas alerté de modérateur suite à tes insultes répétées... pauvre petit être inconséquent va.

Redstein: ni toi ni personne ne changera d'avis ici mais de grâce n'accorde aucun crédit à Séralini, bidouilleur d'études patenté. Autre "chercheuse" à proscrire: Stéphanie Seneff (docteur en... informatique qui voit des causes d'autisme partout).
Redstein
jjloco a écrit :
Redstein: ni toi ni personne ne changera d'avis ici mais de grâce n'accorde aucun crédit à Séralini, bidouilleur d'études patenté.


Salut JJ. Séralini fait effectivement l'objet d'accusations graves de la part de certains, mais franchement, je n'ai pas tellement de raison de douter de lui (et de Nicolino) plutôt que des auteurs des Monsanto Papers et de leurs méthodes véreuses
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- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
Invité
Snif. Seralini c'est de l'antiscience. Je répète mais utiliser des rats sprague dawley pour tester la cancérigènicité d'un truc c'est de la pure fraude.

Fais comme moi. Sélectionne des études moins sujettes à caution. Y en a qui vont dans ton sens en plus.
casseoreille
"jjloco" je n'ai jamais insulté quelqu'un dans toute ma vie, car je crois sincèrement que nous sommes tous égaux! J'ai juste employé une expression populaire "faible d'esprit" pour te faire comprendre que défendre un tel produit et de tels organismes comme Monsanto ou Bayer, ce n'est pas faire preuve de grande intelligence, ou de réflexion sensée!
Biosmog
  • Biosmog
  • Vintage Méga utilisateur
Je ne sais pas si Seraldini qui a republié sont article, met toutes les données à disposition en open access, et suit un protocole tout à fait valide, c'est plus de l'antiscience que Monsanto qui a, selon les Monsanto papers, infiltré l'equipe de Seraldini, financé une campagne de dénigrement et exercé des pressions pour retirer l'article.
Vous battez pas, je vous aime tous
Invité
Biosmog a écrit :
Je ne sais pas si Seraldini qui a republié sont article, met toutes les données à disposition en open access, et suit un protocole tout à fait valide, c'est plus de l'antiscience que Monsanto qui a, selon les Monsanto papers, infiltré l'equipe de Seraldini, financé une campagne de dénigrement et exercé des pressions pour retirer l'article.


Pitié. Toutes les sources que tu veux mais pas celle-là.
C'est bien la seule concession que je demande dans ce débat.
Ses rats à tendance cancéreuse il les a choisis sous l'influence de Monsanto?
Les articles ont été retirés pour des motifs de mauvaise qualité et de protocole douteux. Et les republications passent surtout par des medias sans réel comité de lecture

Franchement on peut penser ce qu'on veut mais pas au prix de la rigueur ni en valorisant ce genre de chercheur.

Sur le fond c'est aussi grave que les Monsanto papers et ça a un mega impact médiatique . Peut-on donc éviter le 2 poids 2 mesures et rejeter tout ce qui est malhonnête, dans un camp comme dans l'autre ?
Blow Up
Séralini est un anti-OMG déclaré, son étude était orientée et c'est vraie qu'elle ne prouve rien scientifiquement, mais ce n'est pas pour ça qu'elle n'a pas de valeur. Qu'est-ce que les industriels qui commercialisent ces produits attendent pour financer une étude avec les bons rats, sur du long terme et un avec un protocole scientifique strict, puisqu'ils sont certains que leurs produits ne sont pas dangereux, ils ne risquent rien, mais je crois qu'on peut attendre longtemps.

Et Séralini, il n'a pas fait que cette étude, sur la composition et la toxicité des adjuvants du Round Up (POEA, arsenic) la communauté scientifique a moins de réserves, mais bon on parle plus des rats.
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021
Invité
Blow Up a écrit :
Séralini est un anti-OMG déclaré, son étude était orientée et c'est vraie qu'elle ne prouve rien scientifiquement, mais ce n'est pas pour ça qu'elle n'a pas de valeur. Qu'est-ce que les industriels qui commercialisent ces produits attendent pour financer une étude avec les bons rats, sur du long terme et un avec un protocole scientifique strict, puisqu'ils sont certains que leurs produits ne sont pas dangereux, ils ne risquent rien, mais je crois qu'on peut attendre longtemps.

Et Séralini, il n'a pas fait que cette étude, sur la composition et la toxicité des adjuvants du Round Up (POEA, arsenic) la communauté scientifique a moins de réserves, mais bon on parle plus des rats.


L'étude incriminée porte sur les OGM mais aussi sur le roundup
https://fr.m.wikipedia.org/wik(...)alini

Si on admet qu'elle est orientée et ne prouve rien, elle n'a donc pas de valeur soyons honnêtes.

Les études à long terme que tu demandes Blow up ont bien faites faites. 2 ans chez le rat c'est bien du long terme.
À partir de 8mn20:

Mais je suggère de tout regarder c'est édifiant.
Pou boucler la boucle: rapprocher la video du paragraphe "infirmation des résultats: un silence médiatique " de la page wiki
nelson2005
Citation :

Fabian Tomasi, devenu un symbole de la lutte contre le glyphosate en Argentine où il travaillé pendant des années à remplir d'herbicides les réservoirs d'avions de fumigation, est mort à l'âge de 53 ans des suites d'une polyneuropathie toxique sévère. "Hier (vendredi, ndlr) ils ont fini de l'assassiner. Fabian était malade depuis plus de dix ans. Il s'empêchait de mourir pour pouvoir dénoncer la pratique agricole génocidaire qui l'a détruit", a déclaré Medardo Avila, membre du Réseau des médecins des villages fumigés.

Des bidons de glyphosate manipulés sans protection. Père d'une fille, Fabian Tomasi, qui n'avait plus que la peau sur les os, a consacré les dernières années de sa vie à éveiller les consciences sur les dangers des herbicides et avait même accepté de se laisser photographier pour les besoins de la lutte, a rappelé Medardo Avila. En 2005, il avait commencé à travailler dans une entreprise de la province d'Entre Rios (centre-est), où il était chargé de remplir d'herbicides les réservoirs des avions de fumigation. Il avait expliqué qu'il manipulait des bidons de produits toxiques sans protection, personne ne l'ayant averti des dangers du glyphosate, classé comme "cancérigène probable" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Un piège [...] tendu par des gens très puissants". "Sa mort nous rend très tristes et nous met très en colère. Nous avons un système de production qui contamine la moitié du pays", a ajouté le médecin militant. Quelques mois avant de mourir, Fabian Tomasi avait témoigné auprès de l'AFP. Pour lui, le glyphosate était "terriblement trompeur, un piège qui nous a été tendu par des gens très puissants". "Il ne restera personne. Toutes les terres que nous avons ne suffiront pas pour enterrer tous les morts", avait-il ajouté.

La maladie l'empêchait alors de consommer des aliments solides, il marchait avec difficulté car il avait perdu toute sa masse musculaire et la mobilité de ses mains était limitée. Incapable de vivre seul, c'est sa mère de 80 ans qui s'occupait de lui.

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