quantat a écrit :
Faudrait répondre à cette question : pourquoi croit-on que le naturel c'est bon ... sachant que la nature produit une gamme de saloperies que l'homme ne peut espérer égaler un jour ???
Je crois qu'il y a une confusion sur ce que signifie "naturel" et dans tous les cas, pour beaucoup, ce n'est pas un jugement absolu: on parle d'inclinaison à choisir le "naturel" plutôt que le "non-naturel".
Ce n'est pas tant le "naturel" que ce qui "est dans l'ordre des choses" : du point de vue du principe de la "sélection", on peut estimer qu'on est apte biologiquement ("survie du plus apte") à vivre dans ce qui est naturel.
Et c'est aussi une méfiance vis-à-vis de l'intention: la nature n'a pas d'intention, contrairement aux hommes, dont certains montrent un intérêt à ce que je consomme leurs produits ou que je me comporte de telle façon. La nature EST alors que l'homme VEUT. Il ne s'agit pas d'avoir un point de vue négatif a priori sur l'homme, mais d'avoir une attitude plus réflexive, de soupçon: je ne mange pas ce yogourt parce qu'il est simplement là.
Je pense que ce deuxième point est très intéressant. Tu n'arrêtes pas de décrire l'homme dans son imperfection indépassable, d'insister sur son caractère pervers, illusionné, contradictoire, mais tu ne tiens absolument pas compte des systèmes sociaux ultra-puissant qui encadrent nos vies. Il y a chez toi, une incapacité à penser le social, c'est-à-dire à dépasser la psychologie individuelle. Si je me méfie d'une marque, c'est parce que je sais qu'elle est capable d'orienter mon action en modifiant mon environnement (information dirigée sur ses "qualités", mettre le produit là devant moi, faire en sorte que mes connaissances autour de moi en consomment).
Vous battez pas, je vous aime tous