quantat a écrit :
Non justement ... Popper était marxiste et c'est à cause de ses "copains" qu'il a commencé à douter...
Tu constates par toi même que mon objection était déjà pré interprétée (c'est ce qui se passe quand on raisonne dans un cadre irréfutable
Puisque tu pars du principe que j'avais pré-interprété ton opinion et que tout ce que tu constates va dans le sens de la validation de cette hypothèse, je me sens un petit peu contraint de considéré que tu te positionnes toi même dans un cadre irréfutable.
En l'occurrence, j'ai une expérience des manifestations de gauche (puisque c'est notre sujet) qui ne vaut que pour moi mais qui pourrait être réfutée facilement : il me suffirait d'une expérience contraire. Ce que je n'ai pas.
L'interprétation de Poppers lui appartient, tout comme t'appartient cette adhésion à cette expérience.
quantat a écrit :
Mon propos ne procède pas d'une idéologie politique quelconque (je suis "agnostique" en la matière : je ne crois en rien et ne fait confiance à personne en politique), mais d'une approche épistémologique fondée sur la récusation du caractère scientifique des propos irréfutables
Que tu crois : tu ne te places pas, depuis le début de notre conversation, dans une posture neutre (ou agnostique) qui consisterait à accepter l'argument qu'on t'apporte, l'expérience qu'on t'apporte ou l'expérience que tu vis comme autant de chance de faire pencher dans un sens ou dans l'autre ton "agnostisme" (ce qui me fait marrer, car je ne crois pas qu'on puisse être agnostique en politique. Je n'ai connu personne qui n'ait aucune opinion, favorable ou défavorable, sur le capitalisme, sur le libéralisme, sur le socialisme, sur la sécurité, sur les relations entre les pays, sur l'économie...)
Tu n'es pas, disais-je, dans une posture neutre, puisque tu es au moins dans une posture anti-communiste (et un peu anti-droite aussi, ai-je cru lire). Ce n'est plus de la neutralité, et c'est la première pierre de ce que tu nommes toi-même un cadre irréfutable.
Citation:
Ce que j'ai souligné correspond très exactement à ce que j'attendais et je pense à l'inverse que la prétention à savoir comment il faut éduquer les citoyens est une prémisse/prémice de la violence...
Oui, tu as raison : prôner le plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre possible, c'est de la torture.
Citation:
Il y a un déni de l'altérité puisque tu supposes a priori mieux savoir que quiconque à quoi doit mener cette éducation et, peut être, en quoi elle doit consister. Cette prétention n'est "excusable" que parce qu'elle semble procéder d'un "bon sentiment" - elle prétend viser le "bien commun"... seulement voilà, on sait aussi que les "bons sentiments" sont affichés avec force par ceux là mêmes qui savent devoir dissimuler leurs véritables intentions... y compris à eux mêmes.
Et voilà le verrou : puisque tu penses m'avoir percé à jour mieux que je ne saurais le faire moi-même (tout en m'incitant à me méfier du déni d'altérité qui consisterait à mieux savoir qu'autrui ce qui est mieux pour lui. Un autre paradoxe auquel je n'adhère pas.), tu as forcément raison et j'ai forcément tort, puisque tu as même prévu que je tenterai de réfuter tes arguments et l'axe que je choisirai.
Je suis navré, mais ce ne sont pas là les bases d'une conversation honnête et sereine et je vais donc en rester là sur ce sujet.