Le Nécrotopic

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Skelter
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stege106 a écrit :
ça c'est con....

Anton Yelchin...il jouait entre autre, Kyle Reese dans terminator renaissance....




http://www.laprovince.be/16030(...)e-ecr


Darwin de platine
"Sans une faciale de temps en temps, peut-on réellement parler d'amour?", Ben.oît

#Free the nipple!
#FreeMissDaisy
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Amjad Sabri. Chanteur de Qawwali pakistanais. Assassine par les talibans qui n'aiment pas trop les sufi.

Zorzi
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C'est effondrant de voir des chanteurs abattus comme ça en pleine rue… Les soufis chantent l'amour…
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Zorzi a écrit :
C'est effondrant de voir des chanteurs abattus comme ça en pleine rue… Les soufis chantent l'amour…


Mais pas comme il se doit selon les talibans.
Mes envies d'ile deserte me reviennent un peu plus fortes chaque jour.
Lao
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  • #7474
  • Publié par
    Lao
    le 22 Juin 2016, 22:11
L'inquisition en place de pouvoir politique nous paraîtrait encore légère à côté d'un état islamiste radical.
Ces émules du wahhabisme ne sont que de la vermine.
Pfiou , assassiné un musicien ...

Ce n'est pas le 1er et hélas , certainement pas le dernier

XXI siècle, l'homme n'est toujours pas totalement civilisé...
Colonel Blues
Saloperies de religions qui ne servent qu'à soumettre et fanatiser, pour trucider et s'enrichir au passage…
Le prochain qui m'écrit "un publique", "une visse" ou "il a tord" sera condamné à écrire ses futurs posts au porte-plume !

"Ce n’est pas d'un dimanche à la campagne dont nous avons besoin, mais d'une vie moins artificielle". (B. Charbonneau & J. Ellul)
stege106
Colonel Blues a écrit :
Saloperies de religions qui ne servent qu'à soumettre et fanatiser, pour trucider et s'enrichir au passage…


Tracasse pas les laics/athés se défendent très bien aussi pour exterminer au nom de pognon...
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Colonel Blues a écrit :
Saloperies de religions qui ne servent qu'à soumettre et fanatiser, pour trucider et s'enrichir au passage…


Pas sûr que la victime, elle-même très religieuse, aurait apprécié ce genre de discours.
rapideyemove
ES125er a écrit :
Colonel Blues a écrit :
Saloperies de religions qui ne servent qu'à soumettre et fanatiser, pour trucider et s'enrichir au passage…


Pas sûr que la victime, elle-même très religieuse, aurait apprécié ce genre de discours.


Oh, que oui...

Les Soufis, et l'assassinat d'Amjad Sabri nous en offre un symbole terrible, sont parmi les premières victimes des autarcies de pensée (et le mot est déjà suspect dans ce contexte...) à l'œuvre chez les terroristes qui revendiquent les étiquettes plus ou moins schismatiques travaillant et tordant l'Islam de l'intérieur (la Oumma, la Sunna et le sunnisme, les Hadîths, les chiismes, le salafisme, le wahhabisme... etc...) pour donner une apparence d'enracinement à leurs dérives et à leur inculture également meurtrières qui commencent au sein même de leurs propres communautés ; parmi lesquelles, ignorances plus ou moins totales de l'arabe classique dont le Coran constitue quasiment la grammaire originelle ; ignorances crasses des trésors poétiques, philosophiques, anthropologiques qui essaiment l'histoire des civilisations arabes, perses ou farsies, turkmènes... et revendications hautement proclamées de ces ignorances, de ces enfermements qui leur permettent de décapiter entièrement, avec lenteur, un homme au couteau pour le jeter ensuite dans un puisard, moins qu'un déchet...

J'ai eu le bonheur extrême de connaître l'immense Nusrat Fateh Ali Khan dont je ne peux pas me rappeler un certain concert en 1993, un des très rares en Europe cette année–là, à Cherbourg, au théâtre à l'italienne, sans revivre sa lévitation et en avoir la gorge aussitôt nouée, Nusrat l'homme le plus doux du monde...le prince du Qawwalî qui vient de perdre aujourd'hui, en Amjad Sabri, un de ses plus grands héritiers.

Alors, deux mondes, si lointains si proches, pour les honorer et m'incliner :

«Je désire ces nuages de poussière qui viennent de ton air.
Peut-être alors qu’arrivera à mes yeux la poussière de tes pas.
Mon âme se réjouit et sourit de ton hostilité
Car de ton hostilité me vient le parfum de ta fidélité.

Quand nous rejetons de notre tête la couronne de l’égoïsme,
Alors nous commençons à te servir.
Nous avons beaucoup pleuré, et la séparation a ri.
Maintenant, le moment est venu pour elle de pleurer, et pour nous de rire.

Nous sommes ceux qui sont contents, sans or et sans richesses,
Nous sommes tranquilles dans la douleur, et paisibles dans la peur.
Jusqu’au dernier tour du firmament, nous demeurons heureux malgré la soumission.
Ne crois pas que nous soyons, comme toi, contents à demi.

Je suis heureux quand je suis triste.
Alors que je suis détruis, je suis content.
Quand je suis tranquille et silencieux comme la terre,
Mon cri, comme le tonnerre, monte jusqu’au firmament.»

(Djalâl-od-Dîn Rûmî, 1207–1273 EC, tiré des "Rubâi’Yât")

Puis,

«On me crie de Seïr,
"Veilleur, où en est la nuit ?
Veilleur, où en est la nuit ?"

Et le veilleur dit :
"Le matin vient,
Et la nuit aussi.

Si tu veux interroger,
Interroge. Reviens...
Reviens"...»

(Livre d'Isaïe, 21, 11–12)

Le reste des ironies propres à ce lieu m'indiffère.
Les mots me manqueront de toute façon pour leur répondre.

Mais, je me figure assez bien quand même, la juste colère, quoique aveuglée, de notre Colonel.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
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Merci Rapideyemove. Bel hommage et témoignage.


Je comprends aussi la colère du Colonel, et la partage. Je trouve juste dommage que dans sa façon de l'exprimer il éclabousse la victime quand il crache sur le bourreau.
rapideyemove

La dignité de nos colères et de nos répulsions débordent souvent les marges de leurs cibles et occasionnent des dommages collatéraux.

Puis nous nous retournons.
Nous réfléchissons.
Avec patience.
Quel que soit le sens que nous donnons à ce dernier mot, entre attente et souffrance.

Notre colère n'est pas moins forte.
Elle espère seulement s'y donner ainsi un peu plus de lumière, oui, seulement, comme toujours.

Avoir vu Nusrat chercher, avec sa rigueur de métronome habitée par les ombres et les fantômes, le chant errant de sa foi, ouverte, vers autrui, regardant ivre en lui–même d'un geste précis dans le vide, un geste intime et impérieux vers son entourage et sans un regard, puis ressortir de ce voyage (je n'ose pas parler d'extase) comme perdu, éperdu, étranger à lui–même, le temps d'après avec un sourire de premier né à la fin de son chant, après l'avoir enfin retrouvé et partagé, ce chant, au–delà de la scène ; oui, tout cela peut aider à comprendre ce que tu disais et que je n'ai pas le temps de mieux définir, ici.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
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Je n'ai pas eu la chance de voir Nusrat Fateh Ali Khan en concert, encore moins de le connaître...

Mon expérience qawwali la plus marquante à ce jour est un concert en plein air, gratuit et ouvert à tous de Faiz Ali Faiz dans le Fort Al Jahili (Al Ain, Emirats). Le public a très rapidement été gonflé d'une foule de travailleurs pakistanais qui doivent rarement avoir l'occasion d'assister à de tels événements. Je n'ai pas de mot pour décrire l'incroyable danse/transe à la fois joyeuse, libératrice, mystique et sauvage qui a uni le groupe et la foule se soir là. Certainement rien de comparable avec l'ambiance feutrée des concerts de ce genre dans les festivals et auditoriums européens. Un grand moment musical et humain.
rapideyemove
Voilà .

«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Zorzi
  • Zorzi
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Tu t'emballes un peu, REM. Est-ce l'effet Zepot et ses compliments sucrés ? Si tu avais vu le corps ensanglanté de cet homme abattu dans sa voiture, je ne sais pas si tu aurais eu des envies de rédaction.

En ce moment sur backstage...