Pas de "Prix Prince des Asturies" pour Theodore Kaczynski... le jury a rejeté ses thèses à l'unanimité.
« Dans la lignée d’Huxley et de Jacques Ellul, Kaczynski met en garde l’humanité contre la construction d’un monde où la rationalité techno-scientifique et son obsession de l’efficacité, de la rapidité, de l’organisation se fait au détriment du milieu naturel et de toutes les valeurs civilisationelles, conduit à la constitution d’un véritable système technicien unifié et totalitaire, où la technique envahissant tout les domaines de l’activité humaine interdit toute idée de liberté, de spontanéité, de créativité : en effet, la vie humaine doit désormais s’adapter et se soumettre à la préservation et à la croissance de cette gigantesque machine sociale anonyme et aveugle. Et qu’importe les souffrances occasionnées...
À noter le portrait psychologique assez juste du gauchiste et la mise en lumière d’une sorte de conjonction entre ses lubies progressistes et les intérêts du techno-capitalisme. Pour lutter contre cette folie il convient peut-être de commencer, comme nous l’a encouragé en son temps Michel Bakounine, « la révolte de la vie contre le gouvernement de la Science ».
« A qui voudra lire ce manifeste avec attention, il apparaîtra que l’analyse de Kaczynski va, par son chemin singulier, droit à l’essentiel, et atteint ce qui est bien le
centre du système universel de la dépossession : l’extinction de toute liberté individuelle dans la dépendance de chacun vis-à-vis d’une machinerie technique devenue
nécessité vitale. »
« L’auteur préconise donc une révolution contre le système industriel. Il ne s’agit pas de changer de gouvernants mais de se débarrasser des gouvernements et de la base techno-économique de la civilisation mondialisée.»