Biosmog a écrit :
Je ne sais pas si on en a parlé, mais
dans le genre d'humour qui proposait une analyse brillante des médias, du racisme, des inégalités, il y avait Coluche. C'est intéressant Coluche, car il choquait d'une autre façon que Desproges, d'une façon opposée. Son politiquement incorrect à Coluche, c'était
la vulgarité, son nez rouge. Il était cantonné au populaire, aux enfants mal élevés. La différence de Coluche, c'est qu'
il ne laissait lui, aucune place à l'ambiguïté, aucune place à une adhésion de posture, aucune place au soulagement du bourgeois qui, en écoutant Desproges, pouvait se dire «je suis une belle enflure, mais qu'est-ce que je suis drôle, je ris même de moi». Cet humour là, le nez rouge qui dit le vrai, qui s'adresse à tous avec intelligence, il a été complètement évacué (...) La vraie dérive du politiquement correct, c'est celle qui a transformé Coluche en Bigard ...
Je n'aime pas beaucoup Coluche, je ne l'ai jamais trouvé drôle.
"Aucune place à l'ambiguïté" ???
Quand j'étais au lycée, j'ai le souvenir de camarades ultra-racistes qui en étaient fans, et je ne parle pas d'adultes (oncles, relations ...), certains ayant bouffé du fellaga, et pour lesquels il représentait le sommet de l'humour.
Visiblement, les propos de ce cher humoriste étaient pour le moins ambigus.
Biosmog a écrit :
...J'adore Desproges, qu'on soit clair. Mais lui, il attire les poseurs, les snobs qui trouvent chic de s'en revendiquer, les dominants qui pouvaient se conforter dans leur autosatisfaction à moindre frais ...
C'était aussi et surtout un artiste qui avait le goût des mots et un vrai talent d'écriture, ce qui peut expliquer sa popularité.
Manier la langue avec humour et élégance, ce n'est pas satisfaire le bourgeois.