ZePot a écrit :
Aucune réalité matérielle... passer de 1 million à 10 000 habitants, ça me paraît assez concret comme réalité.
Et les mises à sac successives de Rome après 800 ans de paix, ils ont dû le sentir passer aussi.
https://fr.wikipedia.org/wiki/(...)_Rome
Voilà bien l’effet (recherché) d’une courbe !
On la lit en oubliant de se poser la question de la fiabilité des données qui ont servi à la tracer.
Ça pose également la question de la valeur très relative des informations pêchées dans Wikipedia et la persistance des idées reçues.
La question de la population de la Rome antique a été l’objet d’une féroce querelle au sein de la revue des Annales entre 1910 et 1950. Pas par des rigolos, mais par d’éminents historiens et pourtant leurs hypothèses variaient de 1 200 000 à 100 000 habitants. Tout ça parce qu’on n’a pas les données et que l’on est contraint d’extrapoler sur la superficie de la ville, le nombre théorique d’immeubles, le nombre theorique d’habitants par immeubles... On arrive ainsi à de superbes calculs... qui n’ont aucune valeur.
Ferdinand Lot avait bien montré que la population de Rome antique ne pouvait être supérieure à celle de Rome en 1871 ( pour laquelle on a les chiffres) soit 210 000 habitants : superficie équivalente, ville de Rome en 1871 oû la densité de population était pourtant extrême.
Donc les 1,6 M d’habitants de la courbe... c’est n’importe quoi.
Alors, si pour la période la mieux documentée(les quatre premiers siècles de notre ère) c’est de la foutaise, imaginons la valeur de la courbe et ses brusques variations sur les siècles suivants, si pauvres en données...
Ce que
matériellement on constate par contre, dans toute la France, c’est que les villes se transforment peu à peu à partir du Ve s : apparitions des églises et des cimetières urbains qui en modifient la topographie ; enceintes ceinturant la ville ou une portion de la ville (l’évêché) qui vont contraindre son extension et générer des faubourgs ; recul de la construction en maçonnerie... La rétraction progressive de la superficie de la ville durant le haut Moyen Âge est également une realité.