jules_albert a écrit :
Si aux temps primitifs les hommes avaient la croyance, peut-être fondée, qu'avec la chair de l'animal chassé ils assimilaient aussi son énergie vitale, s'en incorporaient certaine qualité d'être - comme aussi dans l'anthropophagie guerrière à manger le foie ou le cœur d'un adversaire qui fut difficile -, aujourd'hui ce serait en ingérant de ces viandes d'élevage intensif hors-sol que le consommateur assimilerait pareillement par contamination moléculaire quelque chose du destin concentrationnaire qui fut celui de ces animaux, de leur "vie" ignoble, pestilentielle, maladive et abrégée, qu'il s'en imprégnerait jusque dans sa psychologie ; moins sensible alors à l'ambiance, moins contrarié d'y être entassé à l'étroit, et même à l'aise dans ce destin collectif, sans s'étonner d'y figurer ainsi confiné en nullité, en zéro ; en
homme des masses sous le ciel en circuit fermé, sans nulle signification à y chercher d'ici le crématorium.
& à 8 milliards cela fait l'humanité aujourd'hui comme un macrobiote occupé à digérer la vie terrestre que lui distribuent les chariots élévateurs, les semi-remorques, les porte-containers géants, et à n'en restituer que les résidus inassimilables qui font ces tas d'ordures par milliards de tonnes répandues au hasard.
Au fond de la couche gazeuse