INTERMITTENTS DU SPECTACLE

Je ne sais pas si l'Angleterre est un modele a suivre, mais ayant vecu a Paris et a Londres, la scene culturelle anglaise est remarquablement riche. Donc pour les moyens, je vous laisse m'expliquer la difference, mais pour les resultats, Londres n'a actuellement rien a envier a Paris du point de vue culturel.

Il a de la chance le mec qui a rédigé l'article: il a un logement, à bouffer et des transports.Mais dans ces 1000€ ils comptent les impôts locaux, les impôts poubelle, l'eau, le GAZ, l'EDF.Et pour ceux qui ne disposent pas d'un reseau de transport l'entretien du véhicule, son assurance, son essence?




Mais y en a encore qui croit aux propos du Figaro mais surtout du MEDEF?

Un modèle qui a produit le meilleur de ce que j'écoute chaque jour depuis 25 ans ne peut pas être si mauvais... Tes amis anglais sont musiciens? Ça m'étonnerait que la France soit leur eldorado.

en effet, mais au moins l'un d'entre eux te permet de traverser des rivières avec ton véhicule, il conçoit des ponts.

Effectivement, le pays semble encore vivace sur le plan culturel mais pour le reste, c'est un véritable désastre. Est ce que cela en vaut le coup? Et surtout, le modèle d'un pays ne s'applique pas nécessairement avec bonheur à un autre ( à mon avis! je suis plus Emmanuel Todd que Jacque Attali)

On ne peut pas dire que la politique culturelle française soir la panacée mais ça n'est pas ça qui est visé avec la disparition du statut d'intermittent. L'un n'aura aucune incidence sur l'autre.

Quel est le désastre dont tu parles concernant le Royaume-Uni? J'y suis installé depuis deux ans, et a part les inondations, c'est un pays ou il fait plutot bon vivre actuellement. Londres est la cinquieme ou sixieme ville francaise en nombre d'habitants de nationalite francaise et il en debarque plus chaque jour... Ma question, toujours sans reponse, concerne la difference entre la facon dont les artistes anglais sont remuneres compare au systeme francais.

Le dynamisme et l'attractivité d'une ville dans le domaine culturel, ça n'est pas toujours lié à la politique culturelle qui y est menée, Londres (surtout pour la musique populaire) capitalise beaucoup sur son histoire (tradictioon pop et rock,vrai business musical avec une musique en langue anglaise qui s'exporte, tradition de music hall, comédies musical etc..) architecture, galeries, musées, écoles d'art de réputation internationale etc...
Il y a eu un gros boom dans les années 90 jusqu'en 2000, mais depuis Londres n'est plus vraiment une des capitales culturelles les plus excitantes au monde. Avec l'extension de la City et la rénovation des docks, tout est devenu très cher, il n'y a plus que des touristes et des banquiers dans le centre, pour trouver des lieux qui bougent il faut monter jusqu'à Hoxton ou Dalston et même au delà (l'équivalent de la petite couronne pour Paris)

ça n'a aussi rien a voir directement avec les conditions de travail des acteurs du secteur culturel. Je ne connais pas le régime en vigueur en Angleterre, mais j'avais discuté avec le régisseur technique d'une grande salle de spectacle quand j'ai travaillé a Londres. Et il était obligé d'enchaîner d'autres jobs alimentaires en plus pour s'en sortir financièrement quand il n'avait pas assez de cachets. Et il avait envie de déménager pour Berlin, comme beaucoup de gens a Londres a cette époque.

Je ne sais pas du tout comment sont rémunérés les artistes en Angleterre...

en France, je pense qu'il y a un tas d'abus. Qu'un tas d'intermittents dans l'audio visuel pourraient être en CDI. Que ça profite plus au DJ qu'aux vrais artistes (reste à définir le statut d'artiste...*)

Mais je connais bon nombre de jeunes musiciens qui essaient et n'y arrivent pas, et des plus vieux (has been lol) qui n'y arrivent plus: situation peu confortable du sénior au chômage.



*Le public rend il toujours aux artistes ce qui leur est du?
https://www.guitariste.com/for(...).html

Personnellement, je n'ai pas trop envie de prendre comme modèle, un pays dont l'espérance de vie pour les plus pauvres est plus basse ( de 8 ans!!) que l'esperance de vie en Inde.

Evidement, quand on a de l'argent, Londres doit être une ville formidable. tous les pauvres en ont été chassés. Mais dans les campagnes Anglaises, c'est retour au moyen âge.

Pour y être passé en aout après plusieurs années, j'ai été effrectivement surpris de voir que Londres étaient devenue Neuilly ou le XVIe ...

Ce devait être des touristes car en aout, les Francais de Londres sont a Saint-Tropez, Biarritz ou Ibiza...

Ca va les cliches, on peut commencer a discuter serieusement.

Quel cliché ? dire que le centre de Londres (et même le reste de la ville) s'est ultra-gentrifié depuis la fin des années 80 c'est un cliché ?

Blow up, tu exagères!! juste au moment où ça allait enfin commencer à discuter sérieusement...

Toutes les villes se sont gentrifiees, y compris Paris. J'habitais a proximite du Canal Saint-Martin entre 89 et 95. J'y suis passe de nouveau recemment... bonjour le choc.

Londres c'est le meme phenomene, mais puissance 10 car Londres cherche ouvertement a attirer toutes les grosses fortunes de la planete en partant du principe qu'en attirant les riches, on attire egalement leurs activites et notamment les sieges sociaux des entreprises qu'ils dirigent.

Mais revenons au vrai sujet qui est tres grossierement le suivant: est-ce au consommateur de payer pour les biens culturels dont il a veritablement envie (envie, materialisee par l'acte d'achat), faisant de facto entrer la culture dans un systeme de type capitaliste, ou est-ce a la collectivite de mettre en place un systeme complexe de subventions aux activites culturelles, subventions financees par des prelevements sur la creation de richesse collective

Les anglo-saxons penchent vers la premiere solution, les francais vers la seconde. Le constat simple que je faisais etait qu'en matiere de strict rayonnement culturel, le systeme de subvention a la francaise ne semblait pas etre particulierement performant...

ca veux dire quoi gentrifiés ?

C'est un anglicisme qui vient de "gentry", la noblesse, la gentrification d'une zone est sa transformation de quartier populaire en quartier accueillant des population privilegiees

Oui...
Mais sauf que dans le cas présent, on ne parle pas de subvention, mais simplement d'assurance chomage...