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si, si ! la preuve: "tu ne tueras pas ton prochain..."
Je ne suis pas un religieux, et je réprouvre le raisonnement qui consiste à se soumettre aux valeurs parce qu'elles sont valeurs.
C'est une preuve de quoi?
L'euthanasie et l'avortement sont des questions qui peuvent être réglées sans passion. En confrontant objectivement les avantages et les inconvénients.
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personne ne prétend ça ! la question est: quelle est la légitimité de la société de punir par la mort quelqu'un qui a donné la mort volontairement.
Bah si, certains le prétendent implicitement. ça fait plusieurs messages où des forumeurs disent : si tu fais ça tu es comme eux. Non.
Quand à la question de la légitimité de la société à condamner, deux remarques;
- elle est pour moi évidente, comme je l'ai dit plus haut : l'assentiment que donne chaque citoyen au groupe social dans lequel il vit. Par le vote, par le paiement d'impôts... etc.
Donner la mort est très dangereux pour le groupe. Voilà pourquoi il réprime le meurtre. Chaque membre du groupe le sait. Le groupe ayant formé une instance plus forte que les individus (la justice, l'Etat...), à laquelle la majorité a consenti, la sanction est légitime.
- je me suis donné le mal de répondre à la question de la légitimité. Mais cette question est très "humaine", en un sens péjoratif.
La légitimité n'a aucun intérêt ici, si on place l'utilité au premier plan.
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très relatives aussi, ces notions se déplacent dans le temps et dans l'espace, non ?
Bien sûr. Mais je ne cherche pas à faire une analyse diachronique de la peine de mort. Je raisonne sur un modèle abstrait, qui correspondrait à peu près au monde occidental actuel.
Quand on prononce une sanction, n'est-il pas possible de tenir compte de l'ordre public à l'instant où on la prononce? Si, et c'est ce qu'on fait. D'ailleurs, les infractions les plus graves (susceptibles d'être sanctionnées par la mort) sont rarement modifiées, dans le Code pénal, ou dans l'esprit des citoyens.
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non non, il se situe aussi, et heureusement, sur un terrain rationnel et éthique; éthique car on peut ne pas assumer de donner la mort, même indirectement. éthique parce que donner la mort par procuration est un confort qui ne permet d'apprécier correctement la nature de l'acte, elle le rend au contraire abstrait et donc psychologiquement
Quand un collège de magistrats, assisté d'un jury, condamne un homme à passer 30 ans de sa vie dans 9m2, les juges emmènent-ils physiquement le condamné dans sa cellule? Non. Toute condamnation se fait par procuration. Doit-on ainsi interdire toute condamnation à la prison pour cela? Je ne crois pas.
La "condamnation par procuration" permet peut-être même de garder un certain recul, nécessaire pour tenir compte de l'intérêt de la société.
Remarque en passant : je trouve la perpétuité bien pire que la mort. Dans le premier cas, on vous oblige à subir l'absence d'avenir en plus de vous le supprimer.
Pourquoi ne pas laisser le choix au délinquant, tiens...
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le gus qui est guillotiné n'est qu'un mort de plus, la punition n'agit pas sur lui...par ailleurs; en quoi la peine de mort protège-t-elle la société des criminels ? sur la récidive, on est en effet certain qu'un gus zigouillé ne recommencera pas mais il est très loin d'être certain qu'il recommencera s'il n'est pas zigouillé...
L'absence de récidive est un des avantages majeurs de la peine de mort, mais pas le seul, puisque la perpétuité fait l'affaire.
Pour ce qui est de la probabilité de la récidive, tout dépend du type de délinquant. On avait parlé de ça plus tôt.
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le fait est que la peine de mort n'évite pas les crimes et les récidives suivent forcément une première fois
La peine de mort n'a aucun effet dissuasif, c'est clair. Il suffit d'observer les Etats-Unis.
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ben...si, justement ! la questionnement individuel sur le pouvoir de vie ou de mort c'est très exactement ce qui a sauvé la tête de patrick henry, dont la culpabilité ne faisait pas de doute, avec la circonstance aggravante d'avoir menti et d'avoir fanfaronné devant les caméras de télé sur le mode "un tel crime ne mérite que la mort"...
Le pouvoir de vie et de mort de la société est-il si important?
"Si mon père m'avait offert la stimulation orale homosexuelle à laquelle j'avais droit à six ans, je n'aurais jamais pris de LSD sans sa permission, comme la plupart des gens."
Herbert Mullin