Dead Novalys a écrit :
Gros Troll a écrit :
Citation:
Certains disaient "oui mais dans une société idéale on n'aurait pas besoin de savoir où sont les limites, il n'y aurait pas de crimes". Mais alors qui décide de ce qui est idéal, puisqu'il n'y a pas de réflexion ?
Au fond, pourquoi se poser cette question? C'est pas de la sociologie fiction?
Les crimes légitiment les lois. Et puis?
Ce n'est pas seulement ça.
Les crimes légitiment
la remise en cause des lois. Et c'est ça qui est important. Comme je le disais, il y a notamment la jurisprudence qui est une conséquence direct de ce fonctionnement : quelqu'un commet un délit. Son avocat arrive à démontrer que ce délit a une certaine légitimité, soit par rapport à la Constitution, soit dans l'absolu (là c'est un bon avocat). La Cour lui donne raison. Il y a jurisprudence : dans les affaires à venir, les avocats pourront se référer à ce cas. La loi n'est pas réellement modifiée, mais dans un cas précis elle ne s'applique pas de la même manière.
Exemple contemporain : l'euthanasie.
L'euthanasie est un crime. Mais certains pensent qu'elle devrait être acceptée par la loi. Il y a donc un vrai débat qui se forme depuis déja quelques années : faut-il légaliser l'euthanasie ? Débat qui peut permettre d'améliorer la vie (enfin, la fin de vie) de certains. Mais si personne n'avait pratiqué l'euthanasie, si tous les médecins et les infirmières étaient des "citoyens parfaits" qui respectent aveuglément la loi, la question ne se serait JAMAIS posée. Et les cancéreux en phase terminale continueraient à souffrir comme des chiens pour que dalle, sans espoir de voir les choses changer.
Le crime est donc utile.
Mais c'est vrai, cela dit, qu'on s'éloigne du débat initial.
Le problème c'est que ton postulat est limité dans les faits. Les infractions commises ont rarement une "légitimité".
Ensuite, ce sont les faits sociaux dans leurs généralité qui provoquent l'évolution de la loi. Les infractions ne sont que des faits sociaux parmi d'autres.
Si les crimes n'existaient pas, la loi n'en évoluerait pas moins...
Remarque : même les arrêts de la Cour de cassation ne font pas "jurisprudence", dans le sens où cette même Cour et les juridictions subordonnées pourront toujours statuer autrement. Les juges suivants ne sont pas liés par le précédent, comme dans les systèmes anglo-saxons.
"Si mon père m'avait offert la stimulation orale homosexuelle à laquelle j'avais droit à six ans, je n'aurais jamais pris de LSD sans sa permission, comme la plupart des gens."
Herbert Mullin