Seth Rotten a écrit :
C'est une question un peu compliquée. En fait, la seule raison, c'est (et ça ne concerne que les homos masculins) que selon ce lien :
http://www.dondusang.net/rewri(...)e=980
La contamination récente par le VIH n'est pas détectable par la batterie de tests subies par les culots après prélèvement.
Ceci dit ça peut tout à fait concerner aussi des hétéros ayant des pratiques à risque. On exclut d'office les homos masculins car on présuppose qu'ils ne pratiquent que la sodomie. Ca parait logique sauf que c'est aussi le cas de couples hétérosexuels dont on sait par ailleurs et par les mêmes sources (EFS, ministère de la santé...) que c'est là que se trouvent le plus grand nombre de cas de séropositivité qui s'ignorent (autant les homos ont intégré le risque et ont tendance à se protéger puisqu'ils ont été désignés comme population à risque dès les premiers temps de l'épidémie, autant les hétéros se croient bien souvent à l'abri).
Je parle de sodomie car (c'est ce que nous expliquait un infectiologue) la muqueuse anale est la "voie royale" du VIH lors d'une contamination sexuelle, c'est par cette voie que le virus a le plus de chances de se transmettre, surtout qu'une relation anale a plus de risque d'être traumatique (donc voie sexuelle et sanguine, risques démultipliés).
Donc en apparence la prudence de l'EFS est légitime sauf que :
1°) les couples hétéros aussi pratiquent la sodomie. Moins statistiquement, mais quand meme
2°) les couples hétéros à risque (nombreux puisque ayant moins tendance à se dépister et à se protéger, donc beaucoup de séropositifs potentiels qui s'ignorent) peuvent aussi donner leur sang après une relation de moins de dix jours
3°) il y a des homos qui ne le diront pas au moment de donner leur sang, soit parce qu'ils estiment que ça ne regarde qu'eux, soit délibérément (sans doute est-ce rarissime).
En fait il y a plein d'autres exclusions qui ne concernent pas les homos masculins (multi partenaires, relations non protégées depuis moins de X temps, j'ai pas en tête mais c'est sur le site de l'EFS), seulement si on est un peu honnête, le risque supposé des relations H/H concerne en fait potentiellement tous les types de couples (sauf peut être les couples F/F et encore).
Il faut quand même savoir qu'il y a 70 fois plus de porteurs du VIH chez les homos que chez les hétéros. En fait j'avais lu une étude statistique (qui datait un peu) qui parlait du VIH et des pratiques à risque ... en gros un homo sur deux ne se protége pas lors des rapports. Sachant que la prévalence du VIH dans le milieu gay est TRES importante (18% à Paris par exemple ... ça donne le vertige), et que 20% des séropositifs ne le savent pas ... le taux de transmission est par conséquent élevé. La muqueuse anale a bon dos...
Corrolaire: sachant qu'un test VIH sur une poche de sang a deux semaines de retard, pour un homo qui arrive pour donner son sang et dont le test VIH dans l'immédiat est négatif, tu as encore un pourcentage de chance non négligeable pour qu'au final ta poche soit quand même contaminée. Au passage, la moitié des poches contrôlées positives proviennent d'homos qui utilisent le don du sang comme un test VIH classique. ça en dit long sur la responsabilité de certains face au virus.
Bref, on est pas dans la discrimination, il y a une raison épidémiologique à l'exclusion des homos des dons du sang ... ça ne me choque pas vraiment.