syle 7 a écrit :
dans ce cas, il est amusant de constater que les tenants du libéralisme sont souvent aussi les premiers défenseurs de la religion...
Sur quelle planète ?
Aucun grand théoricien libéral n'est religieux (et pour cause, si on remonte aux origines du libéralisme mais c'est pas le sujet). Adam Smith était déiste et la grande majorité de ses successeurs, de Bastiat à Ayn Rand ou Friedman etc..., étaient agnostiques ou athées.
Mais je veux bien des noms de penseurs (sérieux) qui réussissent à lier de manière cohérente religion et libéralisme.
Ensuite si on parle des hommes politiques qui se disent libéraux, si ils font l'apologie de la religion (enfin d'une religion moderne ou modernisée évidemment...) c'est soit par pragmatisme dans un souci de recherche de gouvernabilité de la population, de "cohésion sociale" (ex: Sarko avec les musulmans...) ou par électoralisme (Bush par exemple mais la situation aux E-U est complexe, il faudrait du temps pour expliciter).
Mais les deux hommes politiques que j'ai cité ne sont que j'ai cité ne sont pas des libéraux chimiquement purs, ils sont soumis à d'autres influences.
En France, par exemple le libéralisme sera plus facilement incarné par un homme de "gauche" comme DSK que par un homme de droite (on a pu voir les échecs de Madelin) car l'électorat de droite est attaché à des valeurs conservatrices opposées au libéralisme dans sa forme actuelle (la Nation, la morale etc...), c'est d'ailleurs sur ces sujets que Sarkozy s'est fait élire, en partie, en masquant son penchant libéral.
syle 7 a écrit :
Ensuite, je veux bien qu'on m'explique en quoi le libéralisme peut avoir un quelconque intérêt à la diminution du religieux... Parce-que là, je ne vois vraiment pas le rapport...
Il y aurait beaucoup de choses à dire là-dessus, on peut juste remarquer que la diminution de l'influence de la religion et l'augmentation de celle du Marché sont deux évolutions concomitantes. (de nos jours d'ailleurs le marché semble plutôt avoir gagné la partie).
Là encore il faut revenir au point de départ du libéralisme pour comprendre son hostilité à la religion, on pourra juste cité sa devise:
"Les vices privés font le bien public"
Grosso modo, le libéralisme a besoin pour fonctionner que les hommes agissent dans leur propre intérêt (égoïste) et il se veut "idéologiquement neutre" ie amoral d'où son incompatibilité avec la religion qui incite plutôt à l'altruisme et à l'imposition d'une Morale. On pourrait reformuler ça en termes économiques, et notamment dans le cadre de la société de consommation.
Pour en savoir plus lire "Histoire intellectuelle du libéralisme" de Pierre Manent pour un point de vue libéral et "L'empire du moindre mal" de JC Michéa pour un point de vue anti-libéral.
Edit: Pour préciser, le libéralisme n'est pas anti-religieux dans le sens où il respecte les croyances de chaque individu
à condition qu'elles ne nuient pas à la liberté des autres...
Il ne s'en retrouve pas moins
de facto en conflit avec la religion: son influence publique tout d'abord, puis son influence privée de manière plus subtile, ou plus séductrice dirons nous.