La non-violence ne devrait pas dire absence de compétitions, de victoires, d'affrontements.
Prends le sport par exemple, ça répond à beaucoup de besoins et il y a une lutte, un affrontement, il y a des adversaires et non des ennemis, il y a des règles, des victoires etc.
Difficile de comprendre à quels besoins correspond le fait d'être supporter...
Y a même pas le plaisir de l'exercice physique, de la maîtrise technique etc.
Pourtant visiblement ça correspond à l'assouvissement de besoins profonds.
La compétition et l'affrontement correspondent à de besoins humains, "ce n'est pas sale"
Les jeux vidéos pour ado sont remplis de baston diverses, de bagarre avec des monstres, des humains, des zombies etc. avec de la violence d'ailleurs, je fais partie de ceux qui pensent que ça n'a rien à voir avec la violence réelle, les tueries réelles.
L'affrontement libère des choses positives ?
Je joue aux échecs et j'ai été licencié FFE pendant 4 ans, fait des compétitions par équipe, en tournoi etc.
Quand tu démolis enfin ton adversaire après 1 parfois 2h de lutte difficile, wahou t'es trop content !
Même quand c'est injuste t'es content, par exemple une fois dès le début de la partie je me trouve en mauvaise posture, c'est déprimant, mais je suis à 2h de route de chez moi, on est venus en groupe, j'ai rien d'autre à faire que tenir la position un max, essayer de trouver des astuces, des pièges, des failles mais mon adversaire me dépouille méthodiquement, c'est horrible, je frôle le mat et réfléchis aux cases de fuite du Roi qui se retrouve à déambuler en terrain hostile, soudain, pour accélérer la fin et asséner le coup de grâce, mon adversaire approche sa Dame et la met sur une case très menaçante mais... pile sur la diagonale d'un de mes fous planqué dans un coin et qui ne jouait plus depuis longtemps, au point de se faire oublier...
Je vois ça et je suis émerveillé... je pousse un fort soupir de soulagement ! Mon adversaire comprends à ma réaction qu'y a un truc qui cloche, se plonge dans la position, voit enfin le fou et blémit, il vient de perdre sa Dame... des heures de calcul et une position archi-gagnante réduites en cendres...
Il va continuer à jouer, visiblement furieux et amer, et je vais méthodiquement et prudemment le démolir, il me tend quelques pièges, je les évite, il cherche les embrouiles mais la position se simplifie, c'est fini j'ai gagné, on entoure mon nom et on signe la feuille de match,
1 - 0.
Traditionnellement après la partie les deux joueurs procèdent à l'analyse, on revoit la partie depuis le début - grâce à la feuille de match où sont notés tous les coups - et on la commente: ce qu'on a failli faire, ce qu'on a vu, pas vu, ce qu'on a pensé etc.
Là mon adversaire - plus fort que moi au classement hihihi - a sèchement refusé d'analyser.
C'est rare mais ça arrive, quand on a vraiment trop les boules on n'a pas le coeur à analyser.
Bref c'est une victoire injuste, même si je pense que ma patience et ma ténacité ont fini par payer.
C'est d'ailleurs marrant l'esprit humain : quand on perd c'est parfois immérité et injuste, mais quand on gagne on voit toujours par quel biais on peut finalement trouver ça très juste !
Quand on voit la possibilité d'une attaque violente, on sacrifie une Tour pour démolir la position du Roi, on amène les renforts et on le harcèle jusqu'au coup de grâce, c'est jouissif ! On prend un risque (la perte de la Tour) et ensuite on est obligé d'attaquer à fond jusqu'à la victoire - ou la perte si l'adversaire trouve des défenses asctucieuses et efficaces.
C'est violent, parfois très violent mais d'un violence qui n'est pas condamnable, même si je vois pas comment expliquer ça.